La Conférence européenne des Palestiniens, qui s’est tenue à Malmö, en Suède, le 27 mai, avait des liens clairs et solides avec le Hamas, notamment par l’intermédiaire du président de la conférence, Amin Abu Rashid. Avant la conférence, il a été signalé que plusieurs députés du Parti vert suédois, du Parti de gauche et du Parti social-démocrate participeraient à la conférence.
Lorsque les médias suédois ont écrit sur le lien entre la Conférence européenne des Palestiniens et le Hamas, les députés, un par un, ont commencé à se retirer de la conférence – bien que, notamment, sans se distancier du Hamas.
Jakob Risberg, député du Parti vert, qui avait prévu de participer à la conférence, a écrit sur les réseaux sociaux que son refus était dû au fait qu‘« un certain nombre d’organisations et d’agences palestiniennes ont critiqué la conférence et qu’il y a trop d’obscurité dans qui participe et qui ils représentent.
« Cette conférence porte sur le droit de ma mère à retourner dans sa maison en Palestine. Il n’y a rien au monde qui puisse me faire renoncer à un tel rêve ».
Ce qui a été omis, bien sûr, c’est que les Arabes qui sont restés en Israël en 1948, et qui sont maintenant près de deux millions, sont toujours chez eux, avec la citoyenneté israélienne et l’égalité des droits. Ce qui s’est passé, c’est que cinq armées arabes ont attaqué l’Etat d’Israël le jour de sa fondation – et ont perdu. Les Arabes qui ont fui pendant le conflit étaient perçus par les Arabes Israéliens qui n’avaient pas fui comme une cinquième colonne déloyale, car ils avaient refusé de rester et de protéger le pays à leurs côtés. Par conséquent, après la guerre, ces Arabes n’ont pas été autorisés à revenir. Ceux-ci sont maintenant connus sous le nom de Palestiniens.
Il est important d’être conscient, dans ce contexte, qu’El-Haj est un activiste poussant à voter pour les sociaux-démocrates à Malmö. Cet avantage est dû à l’importante population arabe là-bas, ainsi qu’à son engagement anti-israélien. Certains des pays d’origine les plus courants pour les immigrants à Malmö sont la Syrie, l’Irak et le Liban. La ville organise également un festival annuel du film arabe financé par la municipalité. Lors des élections législatives de 2022, El-Haj a reçu le deuxième plus grand nombre de voix parmi les candidats sociaux-démocrates à Malmö. Lors de l’élection précédente, en 2018, El-Haj avait obtenu le plus de voix parmi les candidats sociaux-démocrates à Malmö.
Les relations étroites des sociaux-démocrates avec les islamistes ont longtemps été critiquées en Suède. La critique a été justifiée. Un accord entre les sociaux-démocrates et le Conseil musulman de Suède, rédigé en 1999 mais révélé seulement en 2014, a montré que les sociaux-démocrates avaient promis au conseil que les musulmans auraient une plus grande influence en politique grâce à plus de sièges aux niveaux local, régional et national. Le Conseil musulman de Suède est une organisation faîtière de plusieurs organisations qui ont des liens avec les Frères musulmans, comme Islamic Relief en Suède.
Cette critique des sociaux-démocrates, qui ont longtemps existé contre, est désormais alimentée par le fait qu’ils ne prennent pas leurs distances avec leur député qui légitime l’organisation terroriste islamiste Hamas.
Cela cimente également l’image de la relation patron-client que les sociaux-démocrates de Malmö entretiennent avec une grande partie de la population arabe, où le parti a mis de côté l’argent des contribuables pour divers événements tels que le festival du film arabe, les célébrations de l’Aïd islamique et la promotion des politiciens de d’origine arabe, pour ensuite récolter les voix de la population arabe et maintenir le pouvoir dans la ville, ce que les sociaux-démocrates font maintenant depuis près de 30 ans. Un exemple de cela est la façon dont les sociaux-démocrates du district de Malmö à majorité arabe de Rosengård obtiennent plus de 40% des voix. Malgré les problèmes sociaux majeurs de la région et le chômage généralisé, les résidents arabes continuent largement de voter pour le parti qui a gouverné la ville pendant près de 30 ans.
Cette dépendance, que les sociaux-démocrates ont cultivée vis-à-vis de la population arabe et musulmane, a érodé la confiance générale dans le parti. Si les sociaux-démocrates donnent la priorité à leur relation patron-client avec les Arabes et les musulmans à tout prix, alors aux yeux du public non arabe, les sociaux-démocrates deviennent un parti pour les Arabes et les musulmans. C’est un point de vue qui existe chez de nombreuses personnes en Suède et qui imprègne au moins une partie des critiques contre les sociaux-démocrates. Beaucoup en Suède pensent que le parti est prêt à tout pour le pouvoir.
Compte tenu des problèmes d’antisémitisme rencontrés par Malmö – les Juifs de la ville quittent lentement mais sûrement la ville – il est remarquable que les sociaux-démocrates tolèrent que l’un de leurs représentants les plus éminents de Malmö participe à une conférence liée au Hamas.
