« Qui pourrait rester insensible face aux cris des familles et aux supplications des otages en détresse et en captivité ! »
Le site ‘Emess’ publie une lettre envoyée par le Grand rabbin sefarade, rabbi Yits’hak Yossef, à Aryeh Derhy, dans laquelle il détaille tous les aspects halakhiques liés à la question.
Emess – Mordechai Halperin
Le Grand Rabbin Yits’hak Yossef et le député Aryeh Derhy | Photo : Bureau Shas
Il y a environ une semaine, à la veille de Chabbath parachat Chemoth, le Grand rabbin sefarade, rabbi Yits’hak Yossef, a adressé une lettre au président de Shas, Aryeh Derhy, l’encourageant à soutenir l’accord sur les otages malgré les craintes et l’opposition de certains bastions de la droite.
Parmi ses écrits, le rabbin Yitzhak Yossef explique : « Vous nous avez transmis que cet accord marque le début d’un processus qui aboutira à la libération de tous les otages – vivants et morts. Libérer des terroristes meurtriers ne constitue pas une mise en danger immédiate des autres, mais un danger potentiel pour l’avenir. Dans le contexte actuel, la règle de ‘plus que leur valeur’ ne s’applique pas. »
Il ajoute : « Après l’accord Shalit, il a été prouvé qu’une partie des terroristes libérés sont retournés au terrorisme. Cependant, grâce à D’, les forces de sécurité les ont neutralisés, Gaza a été détruite, et la dissuasion empêche certains d’entre eux de reprendre leurs activités terroristes. Par conséquent : qui pourrait rester insensible face aux cris des familles et aux supplications des otages en détresse et en captivité ! »
Résumé de la lettre
Le Grand rabbin détaille plusieurs aspects halakhiques :
- Libération de meurtriers : Il souligne que libérer des terroristes n’équivaut pas à une mise en danger immédiate d’autres vies, mais plutôt à un danger potentiel à long terme.
- Incertain face au certain : Même en cas de danger potentiel, la priorité reste de sauver les otages dont la vie est en danger immédiat.
- Principe de ‘plus que leur valeur’ : Dans le contexte actuel, où la vie des otages est en péril, cette règle traditionnelle ne s’applique pas.(NDLR c’est l’idée de poser une limite à l’échange afin de ne pas encourager d’autres enlèvements)
- Leçons tirées de l’accord Shalit : Bien qu’il ait été prouvé que certains terroristes libérés sont revenus au terrorisme, les forces de sécurité israéliennes ont réussi à renforcer la dissuasion et à éliminer ces menaces.
Le rav Yossef fait également référence à la décision de son défunt père, rabbi Ovadia Yossef, dans le contexte de l’affaire des otages d’Entebbe. À cette époque, la priorité avait été donnée au sauvetage des otages, bien que la libération de terroristes posât des risques potentiels à long terme.
Appel à l’action
Le Grand rabbin conclut en exhortant Aryeh Derhy à soutenir l’accord malgré son prix élevé :
« Il est clair qu’il faut tout faire pour libérer les otages immédiatement, même si cela implique de libérer des terroristes meurtriers. Les forces de sécurité continueront à tout mettre en œuvre pour minimiser les dangers et protéger Israël de ses ennemis. »
Enfin, il bénit Derhy pour son travail continu dans le cadre de la Tora et de la défense de la nation, et exprime l’espoir qu’Israël verra bientôt la fin de ses épreuves et la rédemption rapide.
