Le gouvernement d’unité Netanyahu-Gantz prend forme au beau milieu des querelles de la 11e heure
La méfiance nerveuse qui marque les manœuvres menant à l’échéance du 7 mai pour que 61 députés présentent un gouvernement ne risque pas de faire dérailler l’accord de coalition du gouvernement Netanyahu-Gantz. Pas plus que les réserves exprimées par les juges de la Haute Cour, dont les conclusions sur sa validité juridique sont déjà annoncées, restant sur une neutralité remarquablement plate.
Mercredi matin, alors que la Knesset a tenu des sessions de bout en bout pour achever les débats sur la législation, afin de soutenir l’accord de rotation à temps, Gantz de Kahol Lavan a exigé que les deux partis ultra-religieux qui font partie intégrante du bloc dirigé par le Likud de Netanyahu renforcent encore leur engagement à rester au gouvernement quand il prendra les rênes de Premier ministre, après 18 mois, avec des aveux publics à toute épreuve.
Alors que le Likud et Kahol Lavan continuaient de se disputer sur l’attribution des portefeuilles, en particulier le ministère de la Santé, les deux ont convenu de modifier leur accord avec les changements destinés à satisfaire les réserves exprimées par les juges de la Haute Cour lors de leurs auditions des pétitions contre ses dispositions.
Dans une lettre conjointe à la cour, les deux dirigeants ont convenu de limiter le gel des nominations de hauts fonctionnaires «pendant l’urgence du coronavirus» à 100 jours, en réponse à un commentaire de la présidente de la Haute Cour, Esther Hayout, qui a remis en question la pertinence de la crise, quant à la nomination d’un commissaire de police et à d’autres postes de haut niveau qui ont été suspendus pendant plus d’un an. Elle les a également pressés de définir le terme «urgence» et la période concernée.
Netanyahu et Gantz ont également renoncé à la clause de leur accord suspendant pendant six mois toutes les lois, sauf pour les lois liées à l’épidémie. Ils ont plutôt accepté une formule donnant la priorité à la législation relative à la crise du coronavirus sans geler les autres lois. Le Likoud et Bleu et Blanc ont convenu de reformuler la disposition exigeant que les ministres de ce dernier démissionnent de leurs sièges à la Knesset afin d’ouvrir la porte aux autres membres de la faction plus bas sur la liste. Cette mesure est plus importante pour Kahol Lavan que pour le Likoud, qui dirige un grand bloc parlementaire.
Les juges ont jugé ces trois sections de l’accord de coalition incompatibles avec les lois existantes. Les deux partenaires ont abordé le point de vue des juges dans une lettre conjointe soumise à la Haute Cour.
Un autre changement, réalisé lors des délibérations de la Knesset, a réduit de 75 à 70 la taille de la majorité spéciale pour l’annulation de l’accord de rotation entre les dirigeants du Likoud et de Kahol Lavan.
Benny Gantz, portant le chapeau du président de la Knesset, a vu les réserves de l’opposition réduites de 9 000 à 1 000, puis annulées, accélérant ainsi considérablement les procédures et les maintenant sur la bonne voie pour respecter l’échéance de jeudi à minuit et empêcher une quatrième élection générale.