Le Gardien d’Israël ne dort ni ne somnole !

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Autour de la table de Chabbath, n°466 Vayichla’h

Divré Tora Le-ilouï Nichmat Mikhaël ben Yossef (famille Joffo-Paris) tihié nichmato tsroura betsror ha’haïm

 La « formidable Table du Chabbat » se joint à ses lecteurs pour souhaiter beaucoup de succès et de réussites aux deux clans qui s’opposent en Syrie lors de débats théologiques particulièrement intéressantsn’est-ce pas ?

Le Gardien d’Israël ne dort ni ne somnole !

Ne pas avoir peur

Notre Patriarche Ya’akov a travaillé durant 20 années chez son beau-père Lavan. Nos Sages, de mémoire bénie, nous apprennent que durant toutes ces années Ya’akov n’a pas dérogé d’un iota à sa droiture alors que son beau-père a tenté à maintes reprises de l’arnaquer. C’est grâce à la protection de Hachem que Ya’akov Avinou sortira indemne de toutes ces manigances et au final partira vers la Terre sainte avec les deux Matriarches, Ra’hel et Léa (et leurs servantes), ainsi que ses 11 fils (Binyamin naitra en route). Lavan ne lâchera pas si vite prise puisqu’il les rejoindra à Guil’ad (31.23) pour en découdre avec Ya’akov. Seulement la veille de leur rencontre, Hachem lui apparaitra en rêve en le sommant de ne pas lui faire du mal.

De ce passage nous apprenons que dans la vie, même si nous pouvons passer des évènements difficiles, il ne faudra pas baisser les bras, garder sa droiture et placer sa confiance en Hachem car c’est Lui qui amène la délivrance. Cela peut prendre du temps, mais on ne doit pas désespérer.

A son retour en Erets, Ya’akov fera une mauvaise rencontre. En effet, son frère ‘Essav, qui le déteste depuis toujours, vient à sa rencontre avec 400 combattants aguerris prêts à exterminer son groupe. Pour s’y préparer, Ya’akov fera trois choses : la Tefila (prière), les cadeaux (pour l’amadouer) et divisera son camps en deux pour se préparer à la guerre. J’ai lu une intéressante question sur sa démarche. En effet, Ya’akov personnifie le Talmid ‘Hakham et la Tora. Or le verset dans les Tehilim (146) dit : « Heureux l’homme qui a l’aide du D’ de Ya’akov et Son soutien« . Le nom de Hachem, qui soutient l’homme, est associé avec Ya’akov. C’est la preuve que notre Patriarche a un très haut niveau de foi. Par ailleurs le Midrach enseigne que lorsqu’au tout départ Ya’akov s’est rendu chez Lavan pour se marier, sur la route il rencontra le fils d’Essav, Elifaz, qui lui déroba tous ses biens et son argent. Ya’akov resta seul, sans aucune aide et soutien et pourtant ne perdra pas courage. C’est la preuve qu’il avait une très forte dose de confiance en Hachem qui le sauve de tout mal.

Or, lorsque s’est approché ‘Essav, Ya’akov s’est préparé à la guerre et au bakchich. Pourquoi ne s’est-il pas suffit de la prière comme seule protection ? Or, les versets sont clairs : « D’ est proche de tous ceux qui L’appellent (prient) avec sincérité » (Tehilim 145) ou « Celui qui place sa confiance en Hachem se verra entouré et protégé par la Générosité de Hachem ».

Je vous propose plusieurs réponses.

Ya’akov connaissait son propre niveau d’Emouna (foi). Seulement il craignait que dans son campement il y ait des gens avec un niveau moins élevé et que la peur ne les emparent lorsqu’Essav et son armée ne s’approche. Or Hachem protège Ses justes en fonction du niveau de confiance qu’ils ont dans le Boré ‘Olam. Donc vis-à-vis des plus faibles, il a choisi d’agir suivant la normalité du monde.

Au nom du Sfat Emeth (639) : notre Patriarche a choisi la voie de la guerre et des cadeaux afin d’apprendre aux générations à venir la marche à suivre. Il sait que les générations n’auront pas le même niveau de foi. Car les actions de nos pères (les Patriarches) nous donnent la marche à suivre jusqu’à notre époque. La réponse la plus simple est qu’un homme doit agir d’une manière générale d’après les contingences de ce bas-monde. Lorsqu’il y a guerre, il faut se préparer de la meilleure des manières, ce qu’on appelle « Hichtadlouth ». L’homme croyant sait par ailleurs que l’issue de la guerre est dans les Mains de Hachem sans s’appuyer sur le miracle. Comme la Guemara le dit : ‘On ne s’appuie pas sur les prodiges’. A l’image du roi David qui malgré son très haut niveau de confiance en Hachem partait au combat avec ses troupes. Autre preuve, la Guemara dans Pessa’him (8) enseigne que lorsque le danger est grand, il faut s’en prémunir (« Chékhé Hézéqua »).

Ces différentes réponses nous apprennent un principe dans la vie : la Main de Hachem vient au secours de tout à chacun en fonction de son niveau spirituel. Plus l’homme se rapproche de Hachem par la pratique de la Tora et la confiance en Lui, plus il aura l’assurance d’une grande surveillance et d’une protection et moins il aura besoin de faire toutes sortes d’efforts. A l’image du père qui veille sur sa progéniture car il a la responsabilité de les guider de la meilleure de manières. Et lorsqu’un des enfants demande son aide, il fera le maximum pour être à ses côtés et l’aider. Pareillement vis-à-vis de Hachem.

Notre Sippour

Notre Paracha parle de la rencontre entre Ya’akov et son frère ‘Essav. Comme la haine d’Essav pour son jeune frère était grande, notre patriarche décide de séparer son camp en deux. C’est pour être sûr qu’au moins une partie de la famille sera sauvée. Notre histoire illustre aussi ce point, la survie d’une famille juive authentique en opposition à l’Etat soviétique des années 30. Il s’agit de la famille Edelstein dont le père était à l’époque rav d’une ville d’URSS. C’était l’époque maudite de Staline yima’h chemo, d’avant-guerre. Dans la ville, les communistes obligeaient toute la communauté juive à placer les enfants dans des écoles de l’Etat. Ce qu’on appelait des skolas, où tout l’enseignement laïc visait à déraciner tout soupçon de judaïsme. Le malheur dans tout cela c’est qu’il existait beaucoup de nos frères juifs qui prêtaient main forte à cette Shoa spirituelle ! Et celui qui n’envoyait pas son fils ou sa fille dans ce genre d’école se voyait exiler dans la lointaine et glaciale Sibérie ou était passible d’autres sanctions pas plus sympathiques. La situation était telle que lorsque le père était encore rav de l’endroit il existait une école/’héder de 400 élèves. Et lorsque Ya’akov, le fils du rav, est arrivé à l’âge d’être envoyé à l’école, il ne restait plus que 7 (!) élèves dans l’enceinte de l’école. C’est que la déjudaïsation battait son plein dans ces années noires, ou plutôt rouges, du paradis communiste sur terre. Et le jeune Ya’akov se souvient encore, lors de la paracha de Noa’h, les soviets sont venus dans l’école pour interdire formellement au Rebbé, instituteur, de continuer son enseignement subversif. L’année suivante le fils du rav se souvient avoir rencontré dans la rue un autre camarade de classe qui faisait alors partie des 7 derniers élèves, qui mangeait un sandwich au… jambon. C’est que la situation était tellement catastrophique que la communauté baissait complètement les bras devant le rouleau compresseur communiste. Le père de la famille, le rav Edelstein faisait tout ce qui était dans son pouvoir pour insuffler un vent de courage et d’abnégation parmi les fidèles. Mais le désarroi était très grand parmi nos frères juifs. Dans ces conditions, la famille fit le maximum pour sortir des griffes de l’ours et envoyer leurs deux enfants, Ya’akov et Guerchom, dans des Yechivoth dignes du nom. Cependant la situation très tendue qui existait entre la Russie et la Pologne faisait qu’il était impossible, d’envoyer les enfants dans les prestigieuses Yechivoth polonaises. La seule solution : monter à Sion. De plus, la famille Edelstein avait des proches parents déjà installés dans le nouveau Ychouv. Grâce à eux, le rav et sa famille reçurent des visas pour s’établir en Erets. Après de nombreuses péripéties ils prirent le bateau d’Odessa en partance pour ‘Haïfa. Le jeune Ya’akov se souvient que lors de la traversée toutes les valises étaient dans la soute. Toutefois, le père avait gardé avec lui une petite valise où se trouvait une Guemara/Baba Kama avec laquelle lui et les enfants étudièrent tout le voyage. Arrivés dans le pays, ils furent reçus par une délégation de Rabanim. Puis la famille s’installa successivement à Kfar ‘Hassidim, Jérusalem et Tel Aviv. Finalement en 1934 ils s’installèrent définitivement à Ramat Hacharon dans le centre du pays. L’appartement loué ne possédait aucun mobilier : ni chaises ou table et même pas de lit. Un vieux voisin américain rétrocéda ses deux vieux lits pour les parents et la grand-mère Edelstein qui les accompagnait. La première des choses que le père fit lorsqu’il est arrivé à Ramat Hacharon c’est d’aller à la Beth Haknesset pour demander la permission de prendre deux Guemaroth afin d’étudier avec ses enfants, avant même d’avoir le mobilier. Le propriétaire de l’appartement des Edelstein était propriétaire d’un verger de la ville, et donna à la nouvelle famille d’immigrant des cageots en guise de chaises et de table. Et dessus le chef de famille étudiait avec ses enfants la Guemara tellement importante. C’est que le rav Edelstein voulait montrer aux enfants, qu’avant tout, un Juif doit s’occuper de son âme plutôt que de son confort. Les résultats de cette éducation ont porté leurs fruits car le jeune Ya’akov est devenu le grand rav Ya’akov Edelstein zatsal de Ramat Hacharon et le 2ème frère n’est autre que.le vénérable Roch Yéchiva de Poniéwez à Bené Brak, le rav Guerchon Edelstein zatsal. Ces deux personnalités furent très importantes dans toute la communauté juive du pays. On finira comme dit Rabbi Na’hman : « Ce monde ressemble à un pont étroit : l’important c’est de ne pas avoir PEUR de le traverser ! » Véha’ikar veha’ikar…

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold

Tél : 00 972 55 677 87 47 e-mail : dbgo36@gmail.com

Une bénédiction à Israël Gold et son épouse (Bet-Chemech/Zéhariah) pour la santé, l’éducation des enfants et la parnassa.

Une berakha à Albert Benguigui (Paris) dans ce qu’il entreprend et un bon zivoug.

Et toujours des Tefiloth pour le retour sains et saufs de nos captifs de Gaza et la protection de tout le Clall Israël.

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