Une expression en hébreu : « יצא המרצע מן השק » signifie, à base d’une phrase en yiddisch, que l’on n’est pas parvenu à maintenir le couteau aiguisé du sac dans lequel on le maintenait, car il a fini par couper les parois du sac et le voici qui apparait, menaçant comme seul un tel couteau peut l’être.
A priori, c’est l’expression la plus appropriée à accoler à la dernière déclaration de Mme Le Pen : « Quand je serais présidente, j’interdirai aux Juifs de porter la kipa en France ». Non point qu’elle l’exige sans raison, non, Mme Le Pen ne prendrait une telle décision que dans le cadre de sa lutte contre l’islam, et alors, afin d’arriver à contrer le danger musulman, elle ajoutera, « guezéra liguezéra », une décision s’ajoutant à une autre afin de conforter la première, l’interdit du port de la kipa.
Dans la rue, semble-t-il, au moins au départ. Mais quand on commence à prendre de telles décisions, tout devient possible…
Le couteau aiguisé finit donc par poindre : sur le plan de la logique et de la sécurité, une telle décision n’a aucun sens. La présence juive n’inquiète vraiment en rien la sécurité française, loin de là, ne sont-ce pas non coreligionnaires qui, dans le temps, furent les premiers à s’engager en faveur de la défense de la patrie (ils se sont calmés depuis lors, il est vrai, car la « patrie » leur a prouvé ses bons sentiments envers eux et a accepté qu’on envoie quelques 80.000 Juifs à partir de son territoire, et sous son contrôle, vers les camps de la mort).
Serait-ce que Mme Le Pen avoue qu’elle redoute elle aussi le qu’en dira-t-on, et qu’on finisse par penser qu’elle éprouve quelques préférences envers les Juifs, or cela, que D’ l’en préserve ? Peut-être. Mais il nous semble plus probable qu’elle dégaine là ses véritables sentiments de fond : elle ne peut pas voir des gens d’une autre foi lui tourner entre les pattes, et elle fera tout pour les contrer dans leurs maisons. Hommes dans la rue, et Juifs chez eux.
Que l’Eternel protège le peuple juif d’une telle présidente !
Un cinglant démenti pour ceux qui s’illusionnaient ! Dont acte.