Ce 19 juillet, la Cour internationale de la Haye a statué sur la légitimité de l’existence de l’État d’Israël. Cette démarche est en elle-même époustouflante, mais intégrée dans le contexte politique actuel. Il s’agit de savoir si un peuple, en l’occurrence le peuple d’Israël, qui existe depuis 3000 ans, a le droit de restaurer sa souveraineté dans sa patrie ancestrale et de se libérer du joug de la dhimmitude. Ou bien si on peut lui interdire ce droit, en conjuguant l’antisémitisme européen et l’idéologie jihadiste.
Ce droit est en effet formellement interdit par le droit islamique qui invoque deux raisons :
1. Toute l’histoire du peuple d’Israël serait une histoire musulmane que Juifs et chrétiens se seraient frauduleusement appropriée. Pourtant, il existe des preuves abondantes fournies par la Bible et l’archéologie, l’architecture, l’épigraphie pharaonique, assyrienne, grecque, romaine, hébraïque durant 1.000 ans qui démentent cette affirmation. Ces preuves ne sont pas même considérées. Autrement dit, le peuple juif (Judéen), originaire du lieu géographique désigné comme étant la Judée, n’a aucun droit, pas même à son histoire.
2. Selon la sharia, la gouvernance du monde devrait appartenir à la communauté d’Allah. Le jihad n’est que le moyen de lui restituer des biens qui lui appartiennent déjà mais sont illégalement détenus par les infidèles « comme on restitue à un homme l’héritage dont il a été frustré, même s’il n’en a pas encore pris possession » selon les termes du juriste. Dans cette vision, tous les peuples non soumis à la sharia sont des occupants.
Cet éclairage permet de comprendre l’accusation d’occupation portée contre Israël qui vit sur son territoire.
À la Conférence de Dakar (Sommet Islamique, Session de l’Oummah Islamique au XXIe siècle, mars 2008), les 56 pays de l’Organisation de la Coopération Islamique signèrent une Charte attestant que leur Droit se conformerait aux principes de la sharia. On peut donc s’attendre à ce que ces pays condamnent les droits souverains d’Israël dans des territoires abusivement appelés territoires palestiniens ou terres arabes occupées.
Ces pays, en outre, adhèrent à la Déclaration des Droits de l’Homme en Islam, qui intègre les principes de la sharia, lesquels sont en contradiction avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Il est donc important de comprendre que les discussions portant sur ces sujets dans les instances internationales impliquent deux systèmes de droit et de valeurs éthiques dont les critères diffèrent et sont même opposés.
Selon la sharia et les critères jihadistes, Israël est criminalisé en tant que rebelle, « occupant » « illégalement » une terre décrétée musulmane parce que conquise « de vive force » [ainsi qu’expliqué dans la charte du Hamas] par le jihad il y a plusieurs siècles. La Cour a justifié les harcèlements permanents du terrorisme et du jihad pour exclure les Juifs de leur pays afin de les rassembler dans le territoire exigu de la Résolution 181 de 1947, refusée à l’époque par les pays musulmans et en outre illégale car contraire au Traité de Lausanne, 1922.
Cette confusion des critères du droit est particulièrement prégnante dans le conflit israélo-arabe. Un peuple indigène soumis à la déshumanisation du régime de la dhimmitude peut-il libérer, décoloniser son pays ? Peut-il voir ses droits historiques reconnus ? sa dignité et sa sécurité respectées ?
Cette problématique revient à décider quel peuple et quelle civilisation ont le droit d’exister librement sur la planète. Elle ne vise pas Israël seulement car le jihad cible tous les peuples non-musulmans du monde qui sont intégrés dans une seule catégorie : celle de la mécréance. Les combats de libération nationale des peuples hongrois, grec, serbe, bulgare, assyro-chaldéen, arménien et maintenant juif, ont causé de multiples massacres et des génocides. La Première guerre mondiale s’est achevée [les massacres étaient pendant la guerre, pas après] avec des massacres inhumains des populations chrétiennes indigènes pré-islamiques dans les provinces turques et surtout arabes de l’empire ottoman sous les yeux bienveillants de l’armée allemande alliée. Préludes de l’alliance islamo-germanique nazie et des génocides de la guerre suivante.
La stratégie du jihad est de ne pas négocier ; négocier reviendrait à reconnaître la partie adverse comme un interlocuteur égal. Mais il s’agit d’imposer la loi islamique par la violence et l’intimidation. La Cour s’est associée à cette mentalité et cette pression. Elle a émis un jugement conforme aux principes du jihad.
Bat Ye’Or Pour Dhimmi Watch, 20 juillet 2024