Le dilemme israélien au Liban : entre vengeance et stratégie

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L’impasse au nord: l’absence de stratégie israélienne face au renforcement du Hezbollah et à la crise libanaise en cours

Ami Rokhax Dombe

Israël a un sérieux problème stratégique sur la scène libanaise. Bien que le Liban soit l’une des principales zones où Israël a subi de nombreuses pertes au fil des années, il semble que Jérusalem ait du mal à formuler une stratégie claire pour faire face aux menaces à la frontière nord.

Le principal défi est double: d’une part, Israël a affaire à l’organisation Hezbollah, qui est devenue une force militaire importante dotée de capacités avancées. D’un autre côté, le gouvernement libanais reste faible et manque de réelle capacité à gouverner le pays.

Au cours des dernières décennies, le Hezbollah a pris une série de mesures stratégiques qui ont renforcé sa position. L’organisation a développé une structure de contrôle décentralisée qui permet la poursuite des activités même en cas d’attaque, a établi des positions de tir fortifiées et télécommandées, a amélioré son infrastructure souterraine pour le stockage et le transport des IMD, s’est répandue au niveau régional en Syrie, en Irak et au Yémen et a amélioré la qualité de ses armes, y compris des missiles de précision et des systèmes anti-aériens et avancés. Malgré l’avantage militaire évident de Tsahal, le Hezbollah est capable de survivre à une campagne militaire tout en causant des dégâts importants à Israël.

Israël est confronté à un dilemme complexe: une opération militaire de grande envergure pourrait causer de grandes destructions au Liban, mais sans résultats à long terme. Affaiblir le gouvernement libanais pourrait renforcer la position du Hezbollah, et sans stratégie politique, les réalisations militaires pourraient rapidement s’estomper.

L’une des options privilégiées est la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui prévoit le retrait du Hezbollah sur la ligne du fleuve Litani et le stationnement de l’armée libanaise à la frontière avec Israël. Dans le même temps, la régulation des frontières terrestres entre les pays est nécessaire. Cependant, sans renforcer le gouvernement libanais et sans faire face à la grave crise économique que traverse le pays, il est difficile d’envisager une solution stable à long terme.

La situation économique au Liban constitue un autre défi. Avec des taux de chômage élevés et un ratio dette/produit alarmant, le pays est plongé dans une crise profonde. Une nouvelle destruction des infrastructures lors d’une guerre future pourrait aggraver la situation et accroître l’instabilité.

En conclusion, Israël a besoin d’une stratégie globale combinant une action militaire mesurée avec des efforts diplomatiques et économiques pour renforcer le gouvernement libanais. Sans cette approche multidimensionnelle, il est à craindre qu’une action militaire, même si elle réussit à court terme, n’entraîne pas un changement fondamental dans la situation sécuritaire à la frontière nord.

JForum.fr avec www.israeldefense.co.il

La réponse semble avoir été de s’en prendre à la tête du Hezbollah, en une attaque ponctuelle mais précise contre le nr 2 de ce regroupement terroriste. Mais cela va-t-il s’arrêter là ?

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