La loi concernant la nomination de rabbins menace de dissoudre le gouvernement : ces derniers jours, des pourparlers ont eu lieu entre Derhy et les proches de Netanyahou pour tenter de résoudre la crise • Le dilemme de Derhy – le renversement d’un gouvernement sur une telle loi • On ne sait pas encore si, du point de vue de Derhy, la question peut prendre son temps, ou si la réponse doit être immédiate.
JDN – Avi Moscov
Ce matin (mardi), les discussions ont commencé au sein de la commission constitutionnelle de la Knesset, présidée par le député Sim’ha Rotman, sur la « loi des rabbins ». La loi est au cœur des promesses gouvernementales à Shas dans le cadre des accords de coalition, mais pour l’instant il n’y a pas de majorité pour l’adopter au Comité constitutionnel en raison des opposants du Likoud. En conséquence, Rotman a annoncé ce matin que la loi ne serait pas approuvée aujourd’hui. La coalition espère la faire adopter demain.
JDN News a appris que des discussions en coulisses ont eu lieu ces derniers jours entre le président du Shas, Aryeh Derhy, qui a mis tout son poids sur la question, et les partisans du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Les responsables du Shas ont estimé aujourd’hui dans une conversation avec ‘JDN News’ que les relations avec le Likoud atteignent un point d’ébullition, suite au rejet de la loi et à l’incapacité du parti au pouvoir à appliquer la discipline de coalition aux députés rebelles.
JDN News a appris qu’une partie du dilemme de Derhy concerne le bien-fondé du renversement d’un gouvernement sur la base d’une telle loi. Il est préférable pour les orthodoxes de renverser le gouvernement à cause de la loi sur la conscription, qui est considérée comme plus précieuse pour le public orthodoxe, par rapport à une loi dont l’opposition prétend qu’elle sert uniquement à répartir les emplois. D’un autre côté, le Shas affirme que la loi en question vient permettre de nommer des dizaines de rabbins de ville rapidement et sans bureaucratie, et qu’elle ne nécessite pas de budget. Les maires s’y opposent, entre autres, parce que cette loi leur enlève beaucoup de pouvoir, explique le Shas.
Pour le Shas, le moment est venu de tester si la coalition est capable d’adopter des lois, notamment en raison du fait qu’il n’y a aucune considération pour l’opinion orthodoxe dans ce gouvernement. Il n’est pas encore clair si Derhy suivra la démarche jusqu’au bout et si la loi n’est pas adoptée, le Shas brisera la coalition. On ne sait pas encore si, du point de vue de Derhy, il y a un délai pour l’adoption de la loi. En tout cas, pendant ces heures, des négociations fébriles se déroulent pour tenter de faire adopter la loi et de convaincre les rebelles du Likoud de se retirer ou, à tout le moins, de se faire remplacer au sein de la commission constitutionnelle.
Les membres de la Knesset du Likoud qui ont exprimé leur forte opposition à la loi sont Moshe Saada et Tali Gottlieb. « Je pense que ce serait une grande honte – je m’adresse à toi Moshe et je me tourne vers toi Tali – que parmi tous les problèmes, trois mois de brassage à Rafah, nous nous sommes assis et avons gardé le silence, et je le sais cela vous a dérangé, mais face à la la loi des rabbins nous cassons les outils. Est-ce la chose la plus importante pour laquelle il faut faire exploser la coalition ? », Rotman a attaqué les deux ce matin lors du débat.
Le projet de loi sur les services religieux juifs, connu sous le nom de « Loi sur les rabbins », comprend des réglementations concernant les modalités de leur élection, la durée de leur mandat, l’âge de la retraite et l’étendue des fonctions des rabbins de ville, des rabbins des colonies, des rabbins régionaux et des rabbins de quartier. Selon la proposition, le ministre des Cultes Michael Malchiéli déterminerait la nécessité de nommer des rabbins de quartier, en plus des rabbins de ville. Selon la proposition, l’autorité précédemment détenue par les autorités locales sera transférée au ministère des Services religieux et ainsi les nominations seront faites selon les considérations du ministère et du ministre qui le dirige.