Le député du Shas dans une interview à JDN : « D’ici Pessa’h, nous nous débarrasserons de ce mauvais gouvernement » • Il précise : « Le terrible Yvet use du poignard contre nous, les ministres nous détestent » • Sur les primaires du Likoud : Bibi gagnera – il vaut mieux un Premier ministre sans kipa que d’autres, avec, qui luttent contre nous ! »
Le député Moshe Abutbul est un parlementaire relativement nouveau, mais après 25 ans à la municipalité de Beit Shemesh, y compris son mandat de maire pendant une décennie, on peut imaginer qu’il s’y connaît quelque peu en politique. A la Knesseth, il est remarqué de par son style spécial, direct, fort, tout en restant capable de répondre à tout jeune qui l’aborde dehors avec gentillesse, ce qu’il ne fait pas vraiment dans ses discours agressifs contre les nouveaux premiers ministres, parfois avec un regard direct dans les yeux dans le plénum de la Knesset.
Dans une interview avec JDN, il déclare ne pas être désespéré du fait de l’approbation du budget et explique : « Le budget est une sorte de répartition de l’argent comme on fait à ‘Hanoukka pour les enfants. Chaque député a reçu l’argent qu’il désirait. Mais une fois qu’ils sont bien installés dans leurs fauteuils, là vont commencer les contestations. D’autres n’obteniendront simplement pas ce qu’on leur a promis. Ils savent qu’ils sont là comme une épingle de sûreté mais qu’on se moque d’eux, je pense que les options sont très diverses. »
Abutbul fournit une estimation de la date du renversement du gouvernement : « J’ai dit dans le passé et je pense toujours que c’est d’actualité, avec l’aide de D’, que jusqu’à Pessa’h, quand nous éradiquerons le ‘hamets, nous arriverons également à nous débarrasser de ce gouvernement maléfique.
« Lieberman a agi avec des sentiments de vengeance. Je ne vois aucune utilité à ses décrets. Il n’a fait que de se tirer dans les pattes, réduisant à zéro le programme des gouvernements précédents qui cherchaient à rapprocher ce public du marché du travail. »
- Pendant le discours de Bennett, vous avez ramené un chat factice, n’est-ce pas un peu trop enfantin ?
« Je ne pense pas, parfois il faut diriger l’opinion publique vers la vraie face des choses. Bennett a parlé haut et fort du budget qui est sensé aider tout le monde, allez, nous savons qu’il n’y a aucun lien entre sa déclaration et la vérité. Nous devons lui rappeler, peut-être de manière comique, je connais le domaine, j’ai participé à quelques films éducatifs, j’ai donc utilisé ces talents pour l’illustrer d’une manière différente. Ils se souviendront du hurlement félin jusqu’à longtemps après le renversement du gouvernement. »
- On a entendu dire que Derhi a moins apprécié…
« Derhi est une personne sérieuse, il était ministre en Israël, lui, cela ne lui convenait pas de faire ça. Il n’a pas dit qu’il n’aimait pas, mais que cette démarche lui a paru un peu trop pointue. Je lui ai expliqué avec alimitié l’intérêt de focaliser l’opinion publique sur la question, il a accepté, l’a compris et en était même content. Il a compris que nous faisions un geste pour embarrasser et rabaisser le gouvernement. »
- On avait la compassion pour les animaux en Europe aussi…
« Je veux dire quelque chose peut-être un peu tranchant, mais pour venir illustrer la douleur il est permis de tout dire : il y a 70-80 ans, il y avait des dizaines d’organisations de cruauté envers les animaux dans plusieurs pays, ils s’occupaient des chevaux, d’autres s’occupaient des chats, on a pris soin de tout le monde là-bas, mais dans ces pays européens on a aussi massacré 6 millions de Juifs. C’est-à-dire que quand il y a plus de compassion pour les animaux que pour les humains, la pente commence à devenir dangereuse, toute pitié pour les chats peut entrainer en fin de parcours de la cruauté envers les citoyens. »
- Pourquoi n’avez-vous pas accepté l’offre d’Abbas de donner aux orthodoxes un autre budget de 100 millions de shekels, c’est de l’argent qui pourrait aider les faibles et les institutions de la Tora ?!
« Mansour Abbas peut dire beaucoup de choses, mais il y a le patron ici qui ne laissera certainement pas passer ce budget. Il s’appelle Yvet Lieberman. C’est aussi lui qui arrête le compteur à tout ce qui concerne les orthodoxes. Pourquoi n’envisagez-vous pas de les introduire dans votre coalition ? Parce que Yvet Lieberman s’y oppose. C’est peut-être sympathique qu’Abbas ait proposé un tel don, mais quand cela arrive à la porte du bureau du ministre des Finances, un tel projet est jeté par la fenêtre : Yivet ne permettra pas qu’un seul shekel ne soit transféré au secteur orthodoxe. »
« Le certificat de pauvreté le plus difficile de l’État d’Israël, du gouvernement actuel, est qu’il est à court de miséricorde et que nous devons en arriver à la miséricorde de nos frères musulmans. Les Arabes ont pitié du monde orthodoxe, cela montre exactement le niveau de ce gouvernement, le visage de ces gens.
- Dans le judaïsme de la Tora, nous entendons des critiques de Netanyahou, qu’en pensez-vous à Shas ?
« Pour quoi faut-il lui reprocher des choses ? Il a fait de son mieux. Il a remporté le plus de sièges qu’il a pu obtenir. Nous ne nous mêlons jamais sur le choix que font les autres partis quant à la personne qui doit les diriger. C’est une chose terrible à venir dire. D’ nous préserve de montrer Bibi Netanyahu la porte de sortie ! Nous, Shas et le judaïsme de la Tora ? Qu’est-ce que c’est que ça, nous devons décider si nous allons avec celui qui le remplacera ou avec un autre parti, c’est déjà une autre affaire, mais quand vous voyez dans les sondages qu’il ne cesse de monter, la collaboration avec lui pour plus d’une décennie a été un sauvetage et un épanouissement, je ne pense pas que nous devrions en venir à prendre de telles décisions à propos d’un autre parti. Je ne le vois pas comme un outil brisé, je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un qui puisse venir remplacer une personne qui est active et fait tout pour renverser le gouvernement – ‘rentrez chez vous maintenant’. »
- Que devons-nous rechercher dans le gouvernement?
Étonnamment, Moché Abutbul s’écarte de la ligne du parti et donne son avis, comme un commentateur, sur la bataille attendue dans le Likoud :
« Il y a des règles dans le Likoud, voyons-les aller aux primaires, il se pourrait que d’ici la fin du année civile cela se fera. Je pense que malgré Barkat, malgré Israel Katz, malgré Yuli Edelstein, Bibi va gagner, il vient avec l’émotion et l’amour du public. »
- Dites que nous le mettons de côté, pensez-vous que nous avons quelque chose à chercher dans ce gouvernement avec Gilad Karib et Lapid ?
« Il restera tel qu’il est, et nous ne pouvons que prier pour le renversement du gouvernement. »
- Vous êtes l’un des plus grands combattants en faveur du Chabbath, le président du lobby du Chabbath, n’êtes-vous pas censé être le premier à bénir le fait qu’il y a enfin un premier ministre observant Chabbath ?
« Au fil des années, nous n’avons pas interféré avec ce qui se passait dans sa maison, les grands hommes d’Israël ont dit à l’époque d’aller avec Yitz’hak Shamir même s’il n’était pas certain qu’il mangeait casher à la maison ou respecte le Chabbath. Nous n’avons pas besoin que le Premier ministre porte une kippa, nous avons besoin d’un dôme de fer contre ceux qui veulent claquer l’identité juive de l’État, Bennett ne contribue pas à cette chose malgré la kippa qu’il porte, alors qu’avons-nous gagné ? Un homme sans kipa mais avec des valeurs plus chaleureuses pour le judaïsme ou un premier ministre avec kipa qui nous poignarde avec des décrets. «
En conclusion, Abutbul veut profiter de notre honorable place pour parler de manière non conventionnelle à des personnalités publiques, pour s’excuser : « C’est l’occasion de s’excuser auprès du cher public qui a été aidé par nos activités, c’est fini, oubliez ça, les nouveaux ministres nous détestent. Il se peut que tout cela provienne d’un manque de travail avant les élections, un mandat de plus et tout cela ne serait pas arrivé. «