Le « Deep State » israélien responsable du 7-Octobre ? (I)

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Par Pierre Lurçat

La décision du gouvernement israélien de limoger la conseillère juridique du gouvernement – devenue ces dernières années, et encore plus ces derniers mois, un adversaire résolu du gouvernement qu’elle est supposée “conseiller” aux termes de la loi – est un premier pas, important même s’il n’est pas définitif, vers le rétablissement des droits de la majorité, de la Knesset et des pouvoirs élus en général, face à la montée en puissance du “Deep State”* au cours des trois dernières décennies.

Comme je l’ai expliqué la semaine dernière au micro d’Ilana Ferhadian sur Radio J, l’usurpation du pouvoir légitime par le Deep State est la question la plus brûlante de la politique israélienne depuis au moins trois décennies. Dans ces circonstances, il faut se féliciter de la nouvelle pugnacité dont fait preuve le Premier ministre B. Netanyahou, après avoir longtemps hésité à affronter le “pouvoir judiciaire” et les autres représentants du Deep State. Sa longue hésitation reposait sans doute sur la peur légitime, liée au chantage que le pouvoir judiciaire et le Shin-Beth exercent contre tous ceux qui leur résistent, peur qui a aujourd’hui apparemment disparu.

Cette nouvelle pugnacité s’explique aussi pour une raison très simple, qui n’est aucunement liée au soi-disant “Qatar-Gate” – nouvelle arme de propagande créée par le camp des “Tout sauf Bibi” pour faire du Premier ministre le bouc émissaire de l’après-7 Octobre. Cette raison n’a rien à voir avec les péripéties de la politique israélienne : elle vient en effet de l’autre côté de l’Atlantique. C’est l’exemple du Président américain Donald Trump, qui incarne depuis son arrivée au pouvoir un exemple et un modèle à suivre pour Israël.

Donald Trump n’est en effet pas seulement le meilleur (et quasiment le seul) allié d’Israël dans sa guerre existentielle contre le Hamas et les autres proxies de l’Iran. Il est aussi un exemple à suivre pour lutter victorieusement contre le Deep State, qui empêche le pouvoir démocratique de lutter efficacement contre ses ennemis extérieurs, aux Etats-Unis comme en Israël.

La leçon la plus actuelle et la plus importante sans doute du 7 -Octobre est que le Deep State est, comme me l’a expliqué Me Ephraim Demri dans un entretien qui paraîtra début avril dans Israël Magazine, le principal responsable de l’échec colossal des services de sécurité et de l’armée, gangrenés par l’idéologie wokiste et post-sioniste et obnubilés par leur combat idéologique contre leurs adversaires politiques, qui leur a fait oublier qu’il y avait un ennemi véritable de l’autre côté de la frontière. (à suivre…)

* L’État profond (calque de l’anglais deep state, lui-même un calque du turc derin devlet, aussi appelé État souterrain) fait référence à l’idée qu’il existerait au sein d’un État une hiérarchie parallèle ou une entité informelle détenant secrètement le pouvoir décisionnel sur la société et toutes les décisions politiques d’une démocratie – Wikipédia.

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