La rabbanith Rivka Kahaneman, l’épouse du rav Avraham Kahaneman (notre photo), le président de la Yechivath Poniewezh, est décédée à l’âge de 100 ans.
Elle est née à Berlin, fille de rav Eli’ézer Kluger, l’un des notables de la communauté juive de la ville et descendant du Maharal.
Dans sa jeunesse, elle a étudié dans l’école où oeuvrait le rav Yossef Avraham Wolf, qui sera plus tard le responsable de l’école Beth Ya’akov pour jeunes filles de Bené Brak, sur la demande du ‘Hazon Ich. Le rav Wolf était très surpris du niveau de cette jeune fille déjà à Berlin.
Son père a tenu à rester à Berlin même sous le régime nazi, mais sa fille parvint à s’enfuir pour la Suisse puis pour Paris, parvenant durant toute la période à respecter la Halakha et la cacherouth. A la fin de la guerre, elle se retrouva en Pologne où elle s’occupa de jeunes filles qui avaient tout perdu durant la guerre, y compris leur famille, puis se rendit en Erets Israël, où elle retrouva le rav Wolf et fut proche du ‘Hazon Ich. Le rav Yossef Chelomo Kahaneman, le fondateur de la Yechivath Ponievezh de Bené Brak, la propose en 1946 comme épouse à son fils, rabbi Avraham, et le couple s’installa à côté de la Yechiva.
Depuis lors, elle se dévoua pour aider son mari et son beau-père dans leur oeuvre en faveur de la Yechiva, au point de passer quelques années en Amérique avec leurs enfants, afin d’alléger le joug de rabbi Yossef Chelomo qui ne parvenait pas alors à trouver suffisamment de fonds pour son institution, et passait tout son temps à l’étranger.
Elle était également investie dans la fondation du Beth Ya’akov d’Ashdod, où elle tenait à ce que l’on accepte des jeunes filles même en provenance de familles peu engagées.
Au décès du rav Yossef Chelomo, son mari, rabbi Avraham, a pris le relais à la direction de la Yechiva, ce qui entraina de longues et durs séjours à l’étranger, ce qu’elle accepta de tout coeur.
Elle est veuve depuis 11 ans, mais elle a continué à participer à la vie de la Yechiva. Elle était faible depuis quelques temps, du fait de son âge avancé, et est décédée.
Son fils, rabbi Eliézer, qui assume depuis le décès de son père la direction de la Yechiva, a rapporté en son nom : « Nous n’avons pas de réponse à ce qui s’est passé durant la Shoah, car nous n’avons pas de questions. Si Hachem l’a voulu, c’est parce qu’il fallait que cela se passe ainsi. Pour nous, nous ne sommes pas restés ici pour acheter des lampadaires et vivre dans le luxe, mais pour agir en faveur de la Tora et du Judaïsme. Le reste ne nous intéresse pas ! »