Le Chastelet du Gué de Jacob est appelé aussi Bayt al-Ahzan ou Metzad Ateret. Cette forteresse de Terre Sainte a été érigée par les Templiers entre octobre 1178 et mars 1179 afin de défendre le passage sur le Jourdain, dit « gué de Jacob » (latin : Vadum Iacob).
Ziv Reinstien
Le site patrimonial ancien, le fort de Metsad Ateret, situé dans la réserve naturelle du parc de la rivière Jourdain, avait été restauré en 2018 grâce à un investissement de 1,6 million de shekels, mais il a été endommagé cette semaine par des tirs en provenance du Liban. « Nous craignons de découvrir d’autres dommages sur des sites patrimoniaux », indiquent les responsables de l’Autorité israélienne de la nature et des parcs. Regardez les dégâts infligés à cette forteresse vieille de 800 ans.
L’Autorité de la nature et des parcs rapporte des dommages significatifs sur le site archéologique de Metsad Ateret, qui a été touché ce mardi par un missile provenant du Liban. Ce dommage s’ajoute à plusieurs autres atteintes à des sites patrimoniaux archéologiques enregistrées depuis le début de la guerre.
« C’est une perte particulièrement douloureuse », déclare Orit Bortnik, directrice du département d’archéologie et de patrimoine à l’Autorité de la nature et des parcs. « Metsad Ateret est un site patrimonial de plus de 800 ans, endommagé par un missile tiré du Liban. Nous sommes un an après le début du conflit, et nous n’avons toujours pas accès à de nombreuses zones le long de la ligne de front, ce qui nous inquiète quant à la possibilité de découvrir d’autres dommages sur des sites patrimoniaux lorsque nous pourrons enfin accéder aux lieux. Nous nous préparons à mener une enquête d’urgence pour évaluer et documenter les dégâts, afin de mettre en place un plan de restauration et de préservation adéquat pour les valeurs patrimoniales touchées ».
Le fort de Metsad Ateret est situé en un point géologique unique, sur la faille syro-africaine. Grâce à sa localisation, il est possible de voir sur les murs du fort les traces des activités tectoniques des tremblements de terre qui ont secoué la région, à travers une faille verticale qui traverse les murs nord et sud. Ce site constitue encore aujourd’hui un point d’intérêt majeur pour l’étude des mouvements des plaques tectoniques dans cette zone.
Le fort se trouve dans la réserve naturelle du parc de la rivière Jourdain, officiellement déclarée il y a seulement deux ans, et avait bénéficié ces dernières années d’une restauration d’envergure, menée par Jonathan Orlin, responsable des équipes de préservation de la région nord de l’Autorité de la nature et des parcs, et réalisée par la société de restauration ‘Arco – Conservation et Reconstruction Ltd.’.
Noam Revach, inspecteur de la région du mont Meron à l’Autorité de la nature et des parcs, explique : « Entre 2017 et 2018, l’Autorité de la nature et des parcs, en collaboration avec ses partenaires du conseil régional de la Haute Galilée et du cluster Galilée orientale, a réalisé de nombreux travaux de conservation au fort, financés par le Fonds pour les espaces ouverts. Dans le cadre de l’aménagement de l’accès pour les visiteurs, des travaux de sécurisation ont été réalisés en divers points du parcours. Aujourd’hui, les dégâts causés par l’impact sont étendus. Une partie entière du fort a été endommagée, et de nombreux débris sont éparpillés autour. Nous avons même trouvé des fragments du missile parmi les pierres du fort ».
Les vestiges restaurés en 2018 ont de nouveau été endommagés par le missile. L’Autorité de la nature et des parcs précise que la structure historique, érigée sous le règne du roi Baudouin IV à la fin du XIIe siècle, avait été construite à la demande des chevaliers templiers pour défendre un pont stratégique au-dessus du Jourdain, sur la route principale entre Tibériade et Damas. Le destin de la forteresse fut scellé moins d’un an après sa construction : au printemps 1179, Saladin tenta de la conquérir sans succès, mais revint à l’été de la même année et s’empara de la forteresse en creusant des tunnels qui provoquèrent l’effondrement de l’une de ses tours. Les vestiges de cette époque, restaurés en 2018, ont de nouveau été endommagés par l’impact du missile.