Rapportons ici la compréhension inverse : l’excès de partis et d’ego dans le camp centre-gauche met en danger l’avenir de ces groupes. Il est clair pour tout le monde dans cette partie de l’échiquier que l’unification est essentielle, mais les chefs de liste sont en conflit les uns avec les autres. Merci Bibi…
Ynet
Le coup d’envoi des élections de 2021 a déjà été donné, mais le vrai drame ne commencera pas une minute avant que les listes définitives ne soient déposée, à la date limite du 4 février à minuit. Jusque-là, les sondages et les événements en marge de la campagne ne reflètent pas vraiment ce qui pourrait s’y passer.
Pendant ce temps, sans idée d’ordre, de logique politique ou de vision stratégique, le centre-gauche se dirige vers une pente dangereuse qui pourrait conduire au résultat contraire à celui pour lequel les candidats du bloc se sont lancés. A ce qu’il semble pour le moment, le point critique dans cette campagne électorale – et probablement son grand événement – sera la capacité du camp à s’organiser d’une manière qui ne laisse personne en dessous du pourcentage de blocage.
Et dans une réalité où il n’y a pas de candidat convenu ou de facteur ordonné avec une riche expérience politique (« un Netanyahu de gauche »), il est douteux qu’il soit possible de drainer cette situation vers une ligne de fond qui créera de l’ordre dans le désordre.
La situation du centre-gauche est similaire à la façon dont la droite a terminé les élections d’avril 2019, connues rétrospectivement sous le nom de « tour A »: ce camp a gaspillé 250 000 voix laissées à l’extérieur, et ceux qui sont entrés (Avigdor Lieberman) ont empêché Netanyahou de créer un gouvernement.
Lors de discussions des dirigeants du Likoud avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ils entendent tout le temps de sa part le nombre d’or auquel il vise à arriver – 33 (députés affiliés à ce groupe politique) ; un chiffre sans lequel, disent-ils, il n’aurait probablement pas de gouvernement. Selon cette logique, les partis orthodoxes recevront un total de 16 à 17 sièges, et dans une telle situation, Netanyahou aspire à ce que Naftali Bennett décroche un faible nombre de sièges à deux chiffres (13-12). Si le scénario se concrétise – au mieux, Netanyahou réussira à former un gouvernement, et au pire, il empêchera que se forme une coalition sans lui.
Ce qui contribue à ce scénario et qui fait actuellement le jeu du premier ministre, c’est, comme mentionné, le désordre dans le centre-gauche. Un surplus de partis et un surplus d’ego risquent d’envoyer en dessous du pourcentage de blocage environ 600.000 voix (Labour, Kakhol lavan, Ofer Shelach, Yaron Zelicha, Danny Yatom et Ron Huldai, qui, s’il est déjà tombé à six sièges, se trouve dans la zone de danger).
Aucun de ceux-ci ne sait si, au point d’ébullition de la campagne 2021, Gideon Sa’ar parviendra à récupérer les voix flontantes, et tout ce qu’il ne ratissera pas restera en dehors de la Knesset.
En d’autres termes, la situation du centre-gauche rappelle la façon dont la droite a mis fin aux élections d’avril 2019, connues rétrospectivement sous le nom de «Round A»: le camp a gaspillé 250 000 votes laissés pour compte, et ceux qui sont entrés (Avigdor Lieberman) ont empêché Netanyahou de former le gouvernement.
Il y a pas mal de gens qui ne savent pas comment vivre avec les autres, et ils compliquent encore plus l’histoire. Yair Lapid ne peut pas vivre à côté d’Ofer Shelach, après avoir senti qu’il l’avait trahi. Benny Ganz ne peut pas vivre en se soumettant à Lapid, qu’il considère comme « détestant les autres ».
Un grand point d’interrogation s’ajoute également en ce qui concerne la capacité de l’ancien responsables des Finances, le professeur Yaron Zelicha, à vivre ou à s’ajouter aux gens de ce regroupement après avoir clairement indiqué qu’il courrait seul. Et le dernier mot n’a pas encore été dit à propos de Tzipi Livni, dont l’entrée pourrait renforcer le bloc, mais cela ne devrait pas se produire avant que le désordre ne soit résolu et que les pièces du puzzle forment l’image finale.
En d’autres termes, voter pour un parti le jour du scrutin est un événement aux aspects émotionnels, mais la politique est aussi une question technique.