Un soldat américain, Aaron Bushnell, qui s’immole par le feu en signe de solidarité avec la Palestine. Un électorat qui, aux États-Unis, conteste de plus en plus violemment le soutien de Biden à Israël.
Le Brésil de Lula, l’Afrique du Sud de Mandela, qui crient au crime contre l’humanité, à l’apartheid, au génocide.
Et, maintenant, l’image atroce du convoi humanitaire à Gaza City et de ses dizaines de morts, certains écrasés par la foule affamée, certains passés sous les roues des camions, et certains tués par des soldats de l’escorte israélienne paniqués.
Trop c’est trop, gronde alors la foule mondialisée.
C’en est assez, déclarent, à l’unisson, les chancelleries à peu près sans exception.
Et c’est une bronca, un tumulte, une clameur planétaire, un tollé c’est un vent de haine qui souffle sur Israël mais aussi, de San Diego à Zurich en passant par Paris, sur les communautés juives du monde.
Peu importe, pour tous ces gens, que ce soit Tsahal elle-même qui, dans le drame du convoi humanitaire, ait diligenté l’enquête concluant (chose peu courante chez une armée « génocidaire » !) à sa part de responsabilité.
Peu importe qu’un cinquième de la population de ce pays « sous apartheid » soit composé d’Arabes, musulmans et palestiniens, qui (sans parler des minorités chrétienne, druze ou bédouine) jouissent des mêmes droits que leurs concitoyens juifs.
Et tant pis pour l’ahurissante inversion des rôles qui fait que crient au génocide ceux-là mêmes qui en appellent à la naissance d’une Palestine qui irait de la mer au Jourdain, c’est-à-dire, si les mots ont un sens, qui impliquerait une épuration ethnique purgeant la région de toute présence juive.
Nous en sommes là.
Ces Palestiniens imaginaires ne bronchent guère quand la Chine génocide ses Ouïgours, l’Iran ses Kurdes et Poutine les Tchétchènes ou les Ukrainiens.
Ils ne trouvent rien à redire au fait que la Turquie néo-ottomane reprenne sa guerre sans fin contre le peuple arménien.
Et je ne sache pas que l’on se mobilise dans les campus quand c’est un État arabe, la Syrie, qui tue, non pas des milliers, mais des centaines de milliers de civils.
Là, il s’agit d’Israël.
Il s’agit de ce pays minuscule qu’une communauté internationale ivre du sang juif versé, pendant 2 000 ans, a fini par reconnaître aux rescapés de la Shoah.
Il s’agit d’un petit pays fragile et menacé qui, confronté à l’attaque terroriste la plus sadique de tous les temps, y répond comme n’importe quelle démocratie y aurait répondu à sa place et comme, de fait, répliquèrent les États-Unis envahissant l’Afghanistan après le 11 septembre ou la France quand, après le Bataclan, elle bombarda Mossoul.
Et, au lieu de le soutenir dans sa légitime défense, on l’accuse d’empoisonner les puits et d’affamer les populations civiles ; ce n’est plus une opinion, c’est une démonisation ; et c’est la non-pensée unifiée du 2.0 de l’humanité, c’est l’enchaînement de ses discours et de ses réflexes, qui tiennent pour acquis qu’Israël est « indéfendable » et que c’est la survie même du peuple juif sur cette terre qui devient, en bonne logique, discutable.
Face à cette mise en accusation d’une tristesse infinie, face à ce déferlement inouï de haine politique et numérique, face à ces foules amnésiques dont tout indique que le pogrom du 7 octobre 2023 est devenu, à leurs yeux, un détail de l’Histoire, qu’est-il permis d’espérer ?
Que Tsahal, bien entendu, continue de faire tout ce qui est en son pouvoir pour, face à un ennemi tapi dans sa population et s’en servant comme d’un bouclier humain, limiter les morts civiles.
Et que le pays, une fois la guerre finie, persévère dans sa volonté, attestée par tous les sondages, de tourner la funeste page Netanyahou.
Mais, en attendant, quand on n’est pas israélien mais français, il n’y a pas trente-six solutions, il y en a deux.
Persister, comme font les Monsieur Homais des rues du monde chauffées à blanc, à scander « cessez le feu ! cessez le feu » : cela aurait pour immanquable effet de donner la victoire au Hamas ; de prolonger son emprise sur une population dont il a fait le cobaye de sa course à la mort ; et de voir son aura grandir, grandir encore, au-delà même de Gaza, avec toutes les conséquences cataclysmiques que l’on peut imaginer.
Ou bien attendre de la communauté internationale et, en tout cas, des pays parrains du Hamas qu’ils exigent de lui, l’agresseur, deux choses très simples et qui auraient pour conséquence immédiate de mettre un terme à cette guerre atroce et aux souffrances qu’elle engendre : libérer, non pas une poignée, mais la totalité des otages israéliens encore en vie ; et déposer les armes en reconnaissant, d’une manière ou d’une autre, sa défaite.
Qui aura le courage d’exiger cela ?
Qui aura suffisamment à cœur le sort des Israéliens et des Gazaouis pour, au lieu d’appeler l’agressé à se soumettre, forcer l’agresseur à stopper son monstrueux chantage ?
Il suffit pour cela de changer de programme et, au lieu de « Palestine vaincra », penser « la Paix maintenant ».
NDLR : Sans doute cet auteur fait-il allusion à l’idée laconique d’une volonté de trouver comment faire la paix maintenant, et non point l’option politique qui porte ce nom, laquelle est sans doute la vraie cause de la situation actuelle : le monde arabe vit depuis plusieurs millénaires avec l’idéologie de tuer et détruire quiconque ne se plie pas à l’islam, quand Israël est le pire de leurs opposants, du fait de ses sources religieuses embarrassantes pour l’islam…