Pour rester dans l’accord, l’Iran souhaite que les Européens offrent des garanties sur les débouchés de son pétrole et ne veut pas que soit évoqué son programme de missiles balistiques ni sa présence dans la région, comme le souhaite Emmanuel Macron.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a posé le 24 mai ses conditions à l’attention des pays européens pour le maintien de l’Iran dans l’accord sur le nucléaire, après le retrait des Etats-Unis.
Une demande qui vient directement répondre au président français, partisan d’un «accord plus large» incluant précisément ces deux dossiers. Emmanuel Macron, qui avait affirmé mi-mai avoir d’ores et déjà entamé les discussions sur ces sujets avec son homologue iranien Hassan Rohani, avait par ailleurs souligné l’unité «très forte» de Paris, Londres et Berlin sur ce dossier.
Garanties sur les transactions commerciales et les ventes de pétrole
Ali Khamenei a également souhaité obtenir des garanties pour les débouchés du pétrole iranien, qui pourraient être menacés par les sanctions américaines. «Si les Etats-Unis réussissent à perturber les ventes de pétrole de l’Iran, les Européens doivent garantir l’achat de la quantité de pétrole que nous sommes disposés à vendre», a-t-il exigé. Les banques européennes devront en outre garantir la possibilité de «transactions commerciales avec l’Iran», ce que la plupart des grands établissements financiers européens rechignent à faire jusqu’à présent, par peur de sanctions aux Etats-Unis, où ils sont très exposés.
En dépit des efforts affichés par les Européens pour sauver l’accord de Vienne, avec notamment le passage le 18 mai à Téhéran du commissaire européen à l’Energie Miguel Arias Canete, les autorités iraniennes ne sont visiblement pas convaincues de la bonne volonté des Européens ou de leur capacité à empêcher le retrait américain de saborder totalement l’accord.
«L’Iran ne cherche pas à se disputer avec les Européens mais, compte tenu de leur comportement passé, nous ne leur faisons pas confiance. Pour cette raison, les garanties données doivent être réelles», a déclaré Ali Khamenei dans son discours. «Si les Européens traînent des pieds face à nos demandes, le droit de l’Iran à reprendre ses activités nucléaires arrêtées [conformément à l’accord de 2015] reste entier», a-t-il conclu.
Source francais.rt.com