Illustration : Beth Hamidrach au Kéver Ra’hel
Editorial du Yated Nééman, 28 janvier 2020
Le plan du centenaire de Trump n’a aucune chance d’être accepté. Les Palestiniens ont rejeté les propositions fantastiques qu’Ehud Barak a mis sur la table, acceptant de leur accorder plus de 90% de Judée et de Samarie. Ils ont refusé ce que leur proposait Ehud Olmert, qui pourtant leur donnait plus et leur fut présentée sur un plateau d’argent. Comment imaginer qu’ils vont même accepter de discuter d’un plan qui au mieux leur accorde 70% de Judée et de Samarie ?
En Israël, on sait que par respect envers le Président des Etats Unis – ce qui est du reste l’élément essentiel qui l’intéresse – il faut écouter avec sérieux ce qu’il propose, mettre en place des équipes qui en discutent, bien que tout cela soit présenté en apparté, sans que l’autre côté ne soit présent. Il se peut du reste que les États-Unis peuvent également comprendre que la présente proposition n’a aucune chance d’être acceptée, mais elle pourra accompagner le président dans le cadre de la campagne électorale à venir sous peu.
Et pourtant, elle a un avantage. Dans chaque négociation face aux Palestiniens – et il y a eu plusieurs éditions depuis les accords d’Oslo – les propositions précédentes servaient de point de départ des suivantes. Olmet ne pouvait pas proposer aux Palestiniens moins que Barak, puisque ce qui avait été précédemment présenté avait été refusé. Si Obama était parvenu à faire avancer ces négociations, la proposition de Olmert aurait servi de base et il aurait fallu aller plus loins.
A présent, quand c’est Trump qui présente son « Century Plan », le point de départ est complètement différent. Il comprend Jérusalem-Est dans ce qui sera annexé à Israël, les colonies sont laissées à Israël qui conserve de grands territoires en Judée et Samarie.
Les Palestiniens rejetteront ce projet de manière radicale, mais si à l’avenir un quelconque président parvient à ramener les parties à la table de négociations, le point de départ assigné par le plan Trump représentera un vrai bouleversement concernant les bases de la négociation.
Si toutefois quelqu’un pense encore qu’il est imaginable que des négociations s’engagent un jour…