L’armée syrienne entre en territoire libanais et affronte le Hezbollah

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Confrontation inédite entre l’armée syrienne et le Hezbollah au Liban

Un tournant majeur s’opère au Proche-Orient : pour la première fois, l’armée syrienne et le Hezbollah s’affrontent directement sur le territoire libanais, un fait inédit qui pourrait redessiner l’équilibre des forces dans la région. L’entrée des troupes syriennes dans la région du Hermel, bastion du Hezbollah au nord-est du Liban, marque une rupture significative avec la coopération qui existait autrefois entre Damas et le groupe chiite soutenu par l’Iran.

De violents affrontements aux portes d’Al-Qusayr

Les combats ont éclaté jeudi matin, lorsque les forces syriennes ont repoussé des tentatives du Hezbollah d’avancer vers Al-Qusayr, une ville syrienne stratégiquement située près de la frontière libanaise. Al-Qusayr, longtemps considérée comme un point névralgique du Hezbollah pour la contrebande d’armes et de drogue, est désormais sous le contrôle de la nouvelle administration syrienne, qui tente de sécuriser ses frontières.

Selon des sources locales, les troupes syriennes ont non seulement repoussé le Hezbollah en territoire syrien, mais ont aussi franchi la frontière et pénétré dans la localité libanaise de Hawik, déclenchant des affrontements d’une intensité rare. Pendant plusieurs heures, des échanges nourris de tirs d’armes légères et moyennes ont secoué la région, tandis que l’armée syrienne utilisait des obus de mortier pour contenir les incursions du Hezbollah.

Une lutte pour le contrôle des routes de contrebande
La ville de Hawik, selon le militant politique libanais Omar Salloum, est un point clé pour le trafic illégal entre le Liban et la Syrie, largement exploité par le Hezbollah. L’intervention de l’armée syrienne vise ainsi à couper l’une des principales routes d’acheminement de matériel pour le groupe chiite, à un moment où ce dernier est déjà affaibli par son engagement dans la confrontation avec Israël.

Par ailleurs, des images obtenues depuis Damas montreraient des soldats syriens capturés par le Hezbollah au Liban, et des informations non confirmées suggèrent que l’armée syrienne aurait également fait des prisonniers parmi les combattants du Hezbollah. Ces actes, s’ils venaient à être avérés, violeraient les normes internationales en matière de détention de prisonniers de guerre et pourraient accentuer encore les tensions.

Une rupture stratégique entre Damas et le Hezbollah
Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre 2024, la nouvelle administration syrienne cherche à restaurer son autorité et à mettre un terme aux activités illicites qui prospéraient sous l’ancienne ère. Le Hezbollah, qui avait autrefois un accès privilégié aux corridors de contrebande sous la protection du régime syrien, voit aujourd’hui ses marges de manœuvre se réduire.

Cette confrontation illustre une évolution profonde des rapports de force : alors que le Hezbollah avait longtemps bénéficié du soutien du pouvoir syrien, Damas semble aujourd’hui décidé à reprendre en main ses frontières, quitte à affronter son ancien allié. Cette escalade ajoute une nouvelle dimension à l’instabilité régionale, alors que le Liban est déjà fragilisé par des tensions internes et par le conflit israélo-palestinien en cours.

Reste à savoir si cet affrontement isolé restera un épisode ponctuel ou s’il annonce un repositionnement durable de la Syrie dans la lutte d’influence au Levant. Une chose est certaine : l’époque où le Hezbollah jouissait d’une liberté d’action totale à la frontière syrienne semble désormais révolue.

Jforum.fr

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