L’armée et la sécurité en ruine : le Hezbollah a tout perdu

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Le journal britannique The Guardian révèle la crise dans le sud du Liban : une population en détresse, un Hezbollah affaibli après 13 mois de combats, et un avenir incertain pour les communautés qui l’ont soutenu pendant deux décennies.

Ynet

Le Guardian britannique a publié un article sur le désespoir et la dévastation dans le sud du Liban à la suite de la guerre avec Israël, qui a causé des destructions massives et des milliers de morts. Selon ce rapport, après 13 mois de combats, le Hezbollah, autrefois considéré comme la milice non étatique la plus puissante du monde, peine à se relever de lourdes pertes. Sa domination quasi totale sur le Liban au cours des deux dernières décennies s’est considérablement affaiblie au cours de cette dernière année de guerre.

La majorité de la haute direction de l’organisation a été éliminée au combat, accompagnée de milliers de combattants, et de nombreux dépôts d’armes ont été détruits. Les dommages causés à l’organisation sont particulièrement ressentis dans les communautés du sud du Liban, qui constituent son principal bastion de soutien.

Au début de la guerre, le Hezbollah avait promis de compenser ceux qui avaient subi des pertes. Aujourd’hui, avec de vastes zones habitées par ses partisans en ruines, il peine à réunir les fonds nécessaires pour honorer cette promesse et a demandé à ses sympathisants de faire preuve de patience.

Le Liban et le Hezbollah se sont tournés vers la communauté internationale pour obtenir des fonds afin de reconstruire un pays dont les dégâts sont estimés à des milliards de dollars. Le Hezbollah a soutenu le nouveau gouvernement du Liban afin de faciliter l’arrivée des fonds de reconstruction, bien qu’il ait auparavant bloqué la nomination du président actuel.

Le gouvernement libanais s’est engagé à rétablir le monopole de l’État sur la force militaire et à démanteler toutes les milices du pays, un message principalement adressé au Hezbollah.

Dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu avec Israël du 27 novembre, le Hezbollah a retiré son armement du sud de la rivière Litani, à environ 30 km de la frontière israélienne. La chute du régime d’Assad en Syrie, le 8 décembre, a été un autre coup dur pour l’organisation, qui utilisait la Syrie comme un corridor vital pour le transfert d’armes et de fonds en provenance d’Iran vers le Liban.

L’armée libanaise a intensifié ses efforts pour faire respecter les termes du cessez-le-feu. Elle a démantelé des infrastructures militaires appartenant au Hezbollah dans le sud du Liban et mené des raids dans les banlieues sud de Beyrouth, ce qui aurait été impensable six mois auparavant.

Le Hezbollah a également perdu le contrôle de plusieurs actifs stratégiques, comme l’aéroport de Beyrouth et les routes de contrebande le long de la frontière syrienne, qui constituaient historiquement des sources de revenus essentielles. Vendredi, Reuters a rapporté qu’un individu arrivant de Turquie à l’aéroport de Beyrouth avait été arrêté en possession de 2,5 millions de dollars en liquide, supposément destinés au Hezbollah.

D’après un diplomate occidental basé à Beyrouth, le Hezbollah est actuellement dans une phase d’ »attente », cherchant à se remettre de la guerre et à s’adapter à une nouvelle réalité politique au Liban et dans la région. « Ils coopèrent parce que c’est la meilleure option qu’ils ont pour l’instant. Mais c’est temporaire », a-t-il déclaré.

Des experts estiment que le Hezbollah reste néanmoins l’acteur politique le plus puissant du Liban et qu’il serait une erreur de sous-estimer sa force. « Nous disons à nos alliés les plus proches, notamment aux États-Unis, qu’il ne faut pas aliéner une partie de la population, c’est une recette pour l’échec. L’organisation n’est pas morte », a ajouté le diplomate occidental.

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