L’antisémitisme aujourd’hui : digressions virologiques

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Corona Virus Mutant with blue human cell background
Rien d’étonnant à ces nombreuses réunions actuelles sur le thème de l’antisémitisme. Il ne s’agit plus seulement de la vertigineuse augmentation des actes antisémites depuis le 7 octobre 2023. Dans notre pays et dans bien d’autres, des verrous semblent avoir sauté, exposant les Juifs médusés aux fantômes d’un passé qu’ils croyaient révolu.
Les sondages montrent que les jeunes, mal protégés par un antiracisme dévoyé par l’intersectionnalité des luttes sont particulièrement vulnérables au virus antisémite. Deux affaires qui les concernent particulièrement sont révélatrices. Elles étaient censées faire rire, mais ce rire n’est qu’un ricanement.
Dans un sketch de juillet 2024, Blanche Gardin se déclare antisémite et s’entend répondre, sous les rires d’une assistance jeune, que toute la salle est antisémite. Le fil conducteur de l’humoriste est qu’après ce 7 octobre où il ne s’est pas passé grand chose, les Juifs enfument les gens en se plaignant continuellement d’être persécutés. C’est ce que disait Dieudonné de la Shoah et il a beaucoup apprécié le sketch.
Récemment, ce fut Cyril Hanouna en clone des pires affiches de Juifs de l’époque nazie, une caricature qui avait certainement reçu l’imprimatur du chef suprême de la LFI.
Tous ont bien sûr proclamé qu’ils vomissaient l’antisémitisme. Mme Gardin a même dévoilé un argument puissant : un de ses cousins serait juif ! Delphine Horvilleur lui a répondu avec raison qu’elle se fichait de savoir si elle était antisémite ou non, mais que son sketch encourageait l’antisémitisme.
L’histoire  des Justes ne manque pas, en effet, d’antisémites qui malgré leurs préjugés ont sauvé des Juifs ; et d’autres (Laval en est un exemple) qui, sans l’être, on fait le contraire par lâcheté  ou opportunisme.
Cinq ans après le Covid, la virulence du virus antisémite dont le variant antisioniste prédomine largement aujourd’hui, est grande parce que sa structure simple (simpliste ?) et rigide le rend insensible aux anticorps du débat. Les milieux de culture qui le font croître le mieux, ce sont  des images (le keffieh…) et des slogans (du fleuve à la mer..). Pour enrichir des milieux moins favorables, le virus secrète des adjuvants : les bons sentiments compassionnels LGBT et antiracistes, mais les souches les plus robustes, dites fréristes, n’en ont nul besoin. Elles carburent à la prédication islamiste à laquelle les souches mélenchoniennes se sont étonnamment bien adaptées malgré leurs circuits métaboliques très différents.
Arrêtons la métaphore :  pour les militants engagés, la détestation d’Israel participe d’une façon d’être au monde et est hermétique à toute argumentation.
Celle-ci est indispensable en revanche auprès des jeunes sur lesquels LFI essaie une OPA sous prétexte qu’ils comprennent les raisons du martyre des Palestiniens : il ne s’agit en réalité pas de compréhension, mais d’émotions parfaitement respectables mais manipulées par une propagande efficace blanchie sous le harnais : il y a cinquante ans, sous l’influence de l’URSS, l’ONU déclarait Israël Etat raciste.
Outre la jeunesse, qu’il faut atteindre avec ses propres codes, dans lesquels l’humour joue un bien plus grand rôle que la dissertation scientifique, il faut agir auprès de cette masse immense de citoyens pas particulièrement hostiles mais qui se «posent des questions», dont beaucoup sont parfaitement légitimes. C’est avec eux qu’un débat argumenté s’impose. Il doit mettre en relief l’éléphant dans la pièce, à savoir l’islamisme radical et ses objectifs, et éviter toute coloration messianique  qui ne convaincra que les déjà convaincus.
Le travail est ingrat mais nécessaire et non désespéré. Contrairement à ce qui se dit parfois, la France a plutôt mieux résisté que d’autres pays à la vague antisémite d’aujourd’hui. Malgré tout, elle possède des anticorps….

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