L’ambassadrice US à l’ONU met la honte aux pays arabes qui “parlent beaucoup” : “Tous les mots prononcés ici à New York ne nourrissent pas, n’habillent pas et n’éduquent pas un seul enfant palestinien”
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, la diplomate américaine a commencé par déclarer que, au cours des trois derniers mois, “les cerfs-volants en forme de croix gammée enflammés et terroristes” qui ont traversé la frontière entre Gaza et Israël ont endommagé ou détruit 7 500 acres de terres, soit l’ensemble du Connecticut ou 10 fois la superficie de la ville de Paris. “Ce n’est pas une mince affaire. Si cela arrivait à l’un de nos pays, il y aurait beaucoup de discussions à ce sujet”, a-t-elle dit. Alors que les médias internationaux accordent une très grande attention à chaque mesure qu’Israël prend pour se défendre, nous ne devons pas perdre de vue les dommages très réels causés à Israël par les attaques terroristes venant de Gaza, a estimé la représentante.
RT @USUN: Palestinian leadership has been allowed to live in a false reality for too long because Arab leaders are afraid to tell them the truth. The United States is telling them the truth because we care about the Palestinian people. pic.twitter.com/8zObCywwLr
— Nikki Haley (@nikkihaley) 24 juillet 2018
Par ailleurs, si l’on jugeait l’engagement de chaque nation envers le peuple palestinien à l’aune des paroles prononcées au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale, on obtiendrait une image extrêmement déformée. Ici à l’ONU, à des milliers de kilomètres des Palestiniens qui ont des besoins réels, il n’y a pas de fin aux discours lus en leur nom. “Parler ne coûte rien”, a ironisé la représentante. Or, selon elle, “aucun groupe de pays n’est plus généreux de ses paroles que les voisins arabes des Palestiniens et les autres États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Mais tous les mots prononcés ici à New York ne nourrissent pas, n’habillent pas et n’éduquent pas un seul enfant palestinien”, a-t-elle poursuivi.
Prenons l’UNRWA, par exemple. L’an dernier, les contributions de l’Iran, de l’Algérie et de la Tunisie à cet organisme étaient de zéro. D’autres pays ont fourni des fonds. Le Pakistan a donné 20 000 dollars, l’Égypte 20 000, et Oman 668 000, a relevé Mme Haley. Maintenant, ce n’est pas seulement les pays arabes et islamiques qui méritent d’être mis en exergue. En 2017, la Chine en a fourni 350 000 dollars à l’UNRWA. La Russie, 2 millions de dollars et la Turquie, 6,7 millions, le Koweït, 9, et les Émirats arabes unis 12,8 millions.
“Encore une fois, si vous jugez l’engagement d’une nation envers le peuple palestinien par les paroles entendues dans cette salle, vous pourriez en conclure que les États-Unis ont été moins généreux, simplement parce que nous sommes fiers de notre allié Israël ici à l’ONU. Mais encore une fois, cette conclusion serait entièrement fausse”, a tranché la déléguée. L’an dernier, Washington a donné 364 millions de dollars, soit “10 fois les montants combinés de tous les pays que je viens de nommer”. Et c’est en plus de ce que le peuple américain donne annuellement aux Palestiniens en aide bilatérale, soit un montant de 300 millions de dollars de plus l’an dernier.
Les Américains sont des gens très généreux. Nous sommes des personnes orientées vers l’humanitaire. Nous continuons à chercher des moyens d’aider le peuple palestinien, dont la situation est vraiment préoccupante pour nous. “Mais nous ne sommes pas des idiots”, a prévenu la représentante. Si nous tendons la main, ce n’est pas pour qu’on la morde. Nous attendons aussi que les autres tendent la main. Il ne s’agit pas seulement d’un problème de financement. “Où sont les pays arabes quand il s’agit d’encourager la réconciliation entre les factions palestiniennes, ce qui est essentiel à la paix? Où sont les pays arabes quand il s’agit de dénoncer le terrorisme du Hamas? Où sont les pays arabes quand il s’agit de soutenir les compromis nécessaires à la paix?”, s’est-elle demandée.
Les dirigeants palestiniens ont été autorisés à vivre dans une fausse réalité pendant trop longtemps parce que les dirigeants arabes ont peur de leur dire la vérité. “Les États-Unis disent la vérité parce que nous nous soucions du peuple palestinien”, s’est expliquée la représentante. La prochaine fois que nous aurons une réunion comme celle-ci au Conseil de sécurité ou à l’Assemblée générale, et que nous entendrons discours après discours sur le sort du peuple palestinien, je demanderai à ceux qui les prononcent de nous expliquer ce qu’ils font, a-t-elle prévenu. “Il est temps pour les États de la région, en particulier, d’intervenir et d’aider réellement le peuple palestinien, au lieu de simplement faire des discours à des milliers de kilomètres”, a conclu la représentante.
Katty Scott – © Le Monde Juif .info