L’alliance Israël-Japon irrite les Palestiniens

L’alliance Israël-Japon irrite les Palestiniens

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Le Japon – comme les États-Unis, l’Europe, voire même des pays arabes signataires de l’accord d’Abraham et ceux sur le point de le signer – a besoin des apports d’Israël dans le cadre de sa politique de défense et ses contraintes sécuritaires. Au passage, peu de personnes prêtent une réelle attention sur ce paradoxe, qu’un si petit pays soit si indispensable pour de grandes puissances. Les médias en ce moment, sont plus prompts à insulter le gouvernement d’Israël à cause de la présence de partis religieux, que d’ouvrir vraiment les yeux sur ce paradoxe miraculeux, qui devrait les pousser à beaucoup plus de modestie à l’égard du peuple juif, celui qui assume son héritage et non la partie qui le renie.

Il se trouve que le monde est en équilibre instable, car les dictatures sont passées à l’offensive. La Russie de manière manifeste en Ukraine, l’Iran en tant que chef de file du terrorisme mondial, et la Chine qui veut capter le monde par l’économie de manière agressive, et qui se dote aujourd’hui d’une force militaire qui se veut en ordre de bataille.

C’est bien dans ce contexte, entre autres, que le Japon se rapproche d’Israël. Il fait ce d’autres ont déjà fait, en troquant leur soutien aux Palestiniens, contre une relation plus bénéfique avec Israël. Ces derniers n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer ce rapprochement. L’isolement des Palestiniens dans les faits s’accroit de jour en jour, même si les discours et certaines images tendent à faire croire le contraire. C’est d’ailleurs là une autre cruauté dont sont victimes les Arabes de Judée Samarie et de Gaza, qui s’imaginent être soutenus dans leurs illusions.

La solution à deux Etats est morte depuis longtemps, car elle est simplement irréaliste. Reste que personne ne voit de réelle alternative, sauf à revenir à la situation d’avant 1970 et non 1948, quand les Arabes de Judée Samarie étaient sous la tutelle de la Jordanie et ceux de Gaza sous la tutelle de l’Égypte. Mais un tel retour montrerait que les cinquante dernières années faites d’attentats, de morts, de combats inutiles et de rêves absurdes auront été des années d’illusion, que toutes les diplomaties – par le rejet d’Israël auront accréditée – et continuent de manière inconséquente à le faire.

Rapprochement Israël-Japon: la neutralité de Tokyo est-elle toujours possible?

  • L’ambassadeur palestinien au Japon estime que le nouveau gouvernement de droite en Israël rend la solution à deux États moins probable

  • Walid Siam prévient que la position plus souple de Tokyo ne découragera pas la politique d’Isaël en Judée Samarie

La réputation du Japon en tant qu’acteur neutre dans le processus de paix au Moyen-Orient continue de souffrir à mesure que le pays essaye de forger une relation de défense étroite avec Israël. Selon les diplomates, Tokyo adopte une position visiblement plus souple à l’égard des politiques d’Israël et de l’implantation en Judée Samarie.

Le changement de politique perçu par la principale puissance économique asiatique suscite naturellement des inquiétudes non seulement chez les Palestiniens, mais aussi dans l’ensemble du monde arabe. Le vétéran du Likoud, Benjamin Netanyahou, a annoncé au président, Isaac Herzog, qu’il est prêt à former le 37e gouvernement d’Israël. Dans le nouveau gouvernement israélien de coalition, Itamar Ben-Gvir, un homme politique de droite, est pressenti pour diriger un ministère de la Police doté de pouvoirs élargis en Judée Samarie. Le rôle attendu de Ben-Gvir en tant que ministre de la Sécurité nationale a suscité une controverse en Israël même en raison de son soutien passé à Meir Kahana, un rabbin extrémiste dont l’un des disciples a perpétré une attaque terroriste en 1994 à la mosquée Ibrahimi à Hébron, tuant 29 Palestiniens et en blessant 150 autres.

Dans ce contexte, Walid Siam, l’ambassadeur palestinien au Japon, met en garde contre les inconvénients potentiels de l’empressement de Tokyo à stimuler la coopération bilatérale avec Israël. « Le Japon est évidemment libre de faire ce qu’il veut, mais une telle politique ne fait que gratifier les Israéliens et ne décourage pas leurs actes hostiles contre les Palestiniens », a-t-il déclaré à Arab News Japan.

Se référant à Ben-Gvir, Siam a révélé qu’il était choquant que « l’un des ministres attendus d’Israël ait appartenu à l’organisation Kahana, qui a tué des Palestiniens qui priaient dans la mosquée Ibrahimi et dans les zones environnantes à Hébron ». Cela montre qu’« Israël n’a aucune intention de faire la paix avec les Palestiniens, indépendamment de l’accord d’Abraham qu’il a conclu avec d’autres pays, et n’a aucune intention d’honorer son engagement de la solution à deux États », a-t-il estimé.

Siam décrit le retour imminent de Netanyahou au pouvoir comme une « nouvelle dévastatrice ». Il a déclaré à Arab News Japan: « Nous avons entendu Netanyahou dire “non” (à la création d’un État palestinien) au cours de ses premier et deuxième mandats en tant que Premier ministre, et maintenant c’est son troisième mandat à la tête d’un gouvernement israélien, et il dit toujours “non”.

Les dirigeants palestiniens sont depuis longtemps d’accord avec la solution à deux États avec Israël, montrant ainsi au fil des ans une grande volonté de compromis. Sauf que ce dit compromis n’en n’est pas un, puisqu’il prône le retour aux frontières de 1948, avec la main mise sur Jérusalem, la capitale d’Israël, et la Judée Samarie qui est le cœur de la terre ancestrale des Juifs.

Siam a prévenu « qu’en permettant aux Juifs d’infliger des violences aux Palestiniens, en expulsant les Palestiniens et en démolissant leurs maisons, ainsi qu’en annexant des quartiers palestiniens, Israël a démontré qu’il «ne respecte pas le droit international ni les résolutions des Nations unies ».

Tant que le « monde gratifiera Israël, coopérera avec lui et lui ouvrira ses marchés, les Israéliens ne seront pas encouragés à faire quoi que ce soit pour la solution à deux États », a ajouté Siam. « Sur cette base, je crois que la communauté internationale doit être considérée comme responsable de permettre les actes illégaux quotidiens d’Israël contre les Palestiniens. »

Si le discours des palestiniens n’est plus entendu par personne y compris des pays arabes, c’est simplement parce que les palestiniens n’ont jamais réussi à démontrer leur maturité, dans leur propre autogestion. Incapable d’avoir une gouvernance respectable à cause entre autres de la corruption endémique de leurs dirigeants, et une gouvernance respectée, puisque les palestiniens ne sont qu’un chapelet d’organisations terroristes. L’autorité dite palestinienne n’a aucune légitimité démocratique, et n’en n’a jamais eu. Quant aux exigences des Palestiniens, elles ne pourront jamais être satisfaites, tant elles sont contre les intérêts vitaux d’Israël. Les deux états existent déjà, la Palestine du mandat britannique connait un Etat Juif , l’Etat d’Israël, et un état Arabe, la Jordanie.

EN BREF

Le Japon est depuis longtemps perçu comme un médiateur impartial d’un futur accord entre Israël et la Palestine. Une enquête conjointe entre Arab News Japan et YouGov réalisée en 2019 a révélé que 50% des Arabes considèrent le Japon comme le candidat potentiel le plus crédible pour agir en tant que médiateur de paix au Moyen-Orient.

Selon Siam, la faute incombe à la communauté internationale qui n’a pas appliqué les résolutions pertinentes de l’ONU. «Nous espérons et appelons, dans les termes les plus forts possibles, à ce que les membres réfléchissent à des mesures appropriées afin d’amener les Israéliens à respecter les résolutions», a-t-il déclaré à Arab NewsMohammed Chtayyeh, le Premier ministre palestinien, a récemment minimisé l’importance de la défaite électorale, il y a sept semaines, du gouvernement israélien de grande tendance face au bloc de droite religieux de Netanyahou. «La différence entre les partis israéliens est la même que la différence entre Pepsi et Coca», aurait indiqué Chtayyeh selon les médias palestiniens. «Nous ne nous faisions aucune illusion sur le fait que les élections israéliennes produiraient un partenaire pour la paix.» 

Ce mardi, Yoshimasa Hayashi, le ministre japonais des Affaires étrangères, a déclaré: «Nous demandons fermement au gouvernement israélien de s’abstenir d’actes visant à modifier le statu quo de manière unilatérale.

«De manière générale, en vertu du droit international, un territoire occupé par la force et annexé unilatéralement n’est pas autorisé. De ce point de vue, le Japon a maintenu sa position consistant à ne pas reconnaître l’annexion israélienne du plateau du Golan. C’est une position constante du Japon. Ainsi, concernant le conflit israélo-palestinien, il devrait s’agir d’une solution à deux États que les parties concernées (devraient chercher à atteindre) par le biais de négociations.»

Par ailleurs, le Japon a mis en place l’initiative «Corridor pour la paix et la prospérité», qui vise à faciliter l’autonomie économique de la Palestine grâce à une coopération régionale avec le Japon, Israël et la Jordanie.

Le Japon a augmenté son aide aux Palestiniens sur la base de trois principes: Premièrement, une approche politique des deux parties; deuxièmement, une aide aux efforts de construction de l’État palestinien; et troisièmement, des mesures de confiance entre les deux parties. En juin 2022, l’aide du Japon s’élevait à 2,21 milliards de dollars depuis 1993, dont l’aide aux réfugiés palestiniens et l’aide en réponse à la situation dans la bande de Gaza. Le Japon a séparément fourni à Gaza 23 millions de dollars en aide humanitaire et aide à la reconstruction.

En 2021, 18 entreprises privées palestiniennes opéraient dans le projet phare du parc agro-industriel de Jéricho. En outre, le Japon mobilise les ressources et les connaissances en matière de développement économique des pays d’Asie de l’Est pour soutenir l’édification de la nation palestinienne par le biais de la Conférence sur la coopération entre les pays d’Asie de l’Est pour le développement palestinien. 

Si les éléments fondamentaux de l’approche japonaise du processus de paix au Moyen-Orient n’ont peut-être pas changé, des signes récents montrent qu’à Tokyo, une admiration croissante pour Israël est motivée par l’intérêt personnel.

«Israël excelle dans le développement de technologies avancées et l’innovation, et il revêt une importance pour l’économie japonaise et la stabilité du Moyen-Orient», a souligné le ministère japonais des Affaires étrangères à Tokyo dans son rapport de politique étrangère 2022.

Le rapport a ajouté: «Israël a attiré l’attention du monde entier en 2021 en tant que pays leader dans les vaccinations contre la Covid-19. Le pays est devenu le premier au monde à commencer à offrir une troisième dose de vaccinations au grand public.»

Les ministres des Affaires étrangères du Japon et d’Israël ont donné le coup d’envoi du Programme Tohoku-Israel Startup Global Challenge en juillet 2021, tandis que Benny Gantz, l’ancien ministre israélien de la Défense, a rencontré son homologue japonais plus tôt cette année et a convenu d’une nouvelle coopération dans le domaine militaire et sécuritaire.

Selon les observateurs, en soutenant les accords d’Abraham, qui rapprochent certains pays arabes d’Israël, le gouvernement japonais se présente comme un garant de la stabilité de la région et au-delà. Mais tous les experts ne sont pas d’accord sur ce point.

«Le gouvernement japonais n’envisage pas de soutenir la tendance actuelle (les accords d’Abraham) car cela mettrait en péril son impartialité», a déclaré un expert japonais des questions relatives au Moyen-Orient à Arab News Japan«Toutefois, une école d’opinion estime qu’une telle approche est conforme à l’objectif de Tokyo de parvenir à la réconciliation entre Arabes et Israéliens.»

Selon un autre expert des relations nippo-israéliennes, le Japon se rapproche du côté d’Israël à mesure que la sécurité et l’autodéfense gagnent en importance pour Tokyo. «Les Palestiniens ne peuvent pas aider le Japon à répondre à ses besoins en matière de sécurité, mais Israël en est capable», a expliqué Chtayyeh à Arab News Japan.

Une réception organisée par l’ambassade d’Israël à Tokyo pour célébrer le 70e anniversaire des relations bilatérales «comptait une foule du personnel du ministère de la Défense du Japon», a-t-il soutenu.

85 entreprises japonaises opèrent en Israël.

Premières discussions entre Israël et le Japon en vue de la signature d’un accord de libre-échange qui devrait faire baisser les droits de douane et les prix des voitures, jouets et autres produits importés fabriqués au Japon.

« Ce matin à Tokyo, nous avons convenu de faire le premier pas pour la signature d’un accord de libre-échange entre Israël et le Japon, qui devrait se traduire dans des réductions sur les produits et les marchandises en provenance du Japon au profit du marché israélien et une hausse des exportations israéliennes vers le Japon, la troisième puissance économique mondiale », avait déclaré le Premier ministre sortant Yair Lapid.

« Cette année, nous célébrons également les 70 ans de relations entre nos pays et c’est là une autre preuve de leur force croissante – diplomatiquement et économiquement. »

Israël et le Japon ont établi des liens diplomatiques en 1952. Depuis, l’activité économique entre les deux pays s’est développée et les relations en matière de défense se sont renforcées ces dernières années. Les entreprises japonaises ont investi un total de 13 milliards de dollars dans l’industrie technologique israélienne depuis l’an 2000, et plus de 85 entreprises japonaises opèrent actuellement en Israël, d’après le ministère israélien des Affaires étrangères.

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