L’agence appelle l’Iran à reprendre sa coopération avec l’AIEA et à respecter les règles du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Selon un rapport publié cette semaine, l’Iran possède désormais 182,3 kilogrammes d’uranium enrichi, soit 32 fois la limite fixée par l’accord nucléaire de 2015.
Par Dudi Kogan
Le conseil des gouverneurs de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) a condamné ce jeudi soir l’Iran pour ses violations liées à son programme nucléaire et son manque de coopération avec l’agence.
Un appel à une coopération immédiate
Rafael Grossi, directeur de l’AIEA, a appelé l’Iran à coopérer pleinement avec l’agence et à respecter les règles du TNP. Il a également demandé la préparation d’un rapport détaillé sur le programme nucléaire iranien d’ici le printemps prochain, selon des sources diplomatiques rapportées par Reuters.
Tout au long de l’année, cette initiative a été soutenue par le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, bien que l’administration Biden s’y soit initialement opposée, afin d’éviter une escalade des tensions avec l’Iran. Finalement, sur 35 pays, seuls trois ont voté contre : la Chine, la Russie et le Burkina Faso.
Une augmentation inquiétante des stocks d’uranium
L’Iran a récemment averti qu’une telle décision entraînerait des mesures de représailles. L’Organisation iranienne de l’énergie atomique a annoncé que « de nombreuses centrifugeuses ont été mises en service ».
Selon le rapport trimestriel de l’AIEA publié mardi, l’Iran a augmenté son stock d’uranium enrichi à 60 %, atteignant 17,6 kilogrammes, et détient désormais 182,3 kilogrammes d’uranium enrichi à ce niveau, soit 32 fois la limite fixée par l’accord de 2015.
Rafael Grossi a déclaré que l’Iran a proposé de ne pas enrichir son uranium au-delà de 60 %, un seuil proche des 90 % nécessaires à la fabrication d’armes nucléaires. Cette déclaration a été faite après une visite officielle en Iran, où il a rencontré des responsables pour discuter du programme nucléaire iranien et de sa supervision.
Proposition rejetée et tensions croissantes
Selon Reuters, l’Iran avait proposé de limiter son rythme d’enrichissement en échange d’une réduction des sanctions, une option qui semble désormais abandonnée. L’Iran a néanmoins affirmé qu’elle continuerait à coopérer avec l’AIEA.
La position d’Israël
Aujourd’hui, un haut responsable israélien a déclaré que le ministre de la Défense, Israël Katz, a désigné la neutralisation du programme nucléaire iranien comme son objectif prioritaire. Il a ajouté que « la neutralisation du programme nucléaire iranien est à la fois possible et nécessaire ».
Selon lui, l’Iran n’a jamais été aussi vulnérable à une attaque sur ses installations nucléaires, en partie à cause de l’absence du Hezbollah en tant que bouclier et d’une défense aérienne affaiblie.
