La transition vers l’intronisation de Donald Trump à la présidence le 20 janvier prochain peut sembler se passer pour le mieux, mais il ne faut pas se fier aux apparences.
Dreuz – Guy Millière
L’administration Biden finissante, le parti démocrate et l’État profond installé par Obama et renforcé sous Biden s’efforcent, au sein des Etats-Unis, d’entraver les réformes que Trump veut mettre en place. Des juges et des procureurs s’efforcent eux aussi de continuer leurs actions de harcèlement envers Trump.
Le procureur Bragg, à New York, en accord avec le juge Merchan, a décidé de ne pas déclarer que le procès ignoble et stalinien tenu à New York il y a quelques mois sur la base d’une falsification comptable inexistante dans les livres de comptes de la Trump Organization était nul et non avenu et devait être abandonné, non, il a décidé que le juge Merchan prononcerait une sentence de manière différée, début 2029, lorsque Trump quittera la présidence. Si cette décision n’est pas cassée par une cour d’appel ou par la Cour Suprême, et si le procureur Bragg ne change pas de position, cela signifiera que Trump sera considéré pendant toute sa présidence par ses adversaires comme un criminel susceptible d’être jeté en prison. Les dommages pour la présidence Trump seraient, le cas échéant, certains et potentiellement graves. Il semble que Bragg soit en train de reculer, mais ce n’est pas certain.
A l’échelle internationale, l’administration Biden et l’État profond tentent de créer un maximum de dommages aux fins de laisser à Trump une situation détériorée.
- Au Proche-Orient, des sanctions très lourdes ont été prises contre des Juifs israéliens et des organisations juives israéliennes travaillant en Judée-Samarie.
- Aux Nations Unies, une résolution très anti-israélienne a failli être adoptée avec l’agrément des Etats-Unis qui ont fini par renoncer in extremis, et ce qui s’était passé sous Obama en fin de mandat a failli se répéter. L’année n’est pas finie et une autre résolution anti-israélienne pourrait, cette fois, être adoptée avec l’agrément de l’administration Biden.
- Au Liban, un émissaire de l’administration Biden tente en ce moment d’obtenir un accord conduisant à un cessez-le-feu israélien, et l’administration Biden s’efforce de mettre Binyamin Netanyahou sous pression intense aux fins d’obtenir sa signature. Fort heureusement, Binyamin Netanyahou reste inflexible. Néanmoins, cette tentative par l’administration Biden de sauver la mise du Hezbollah est ignoble.
- L’imposture appelée Cour Pénale Internationale agit, et le procureur islamique Karim Asad Ahmad Khan a obtenu que des mandats d’arrêt internationaux soient délivrés contre Binyamin Netanyahu et Yoav Galant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. L’administration Biden aurait pu prendre position fermement depuis des mois sur le sujet. Elle n’a rien fait. La Maison-Blanche a tout juste publié un communiqué de soutien à Israël disant qu’« il n’y a pas d’équivalence entre Israël et le Hamas ». L’administration Biden pourrait prendre des sanctions contre la Cour Pénale Internationale, et dire que c’est une institution ignoble et sans la moindre légitimité et ajouter avec indignation que Karim Asad Ahmad Khan veut déstabiliser et diaboliser Israël dans un moment où le pays se bat pour sa survie, et veut arbitrairement restreindre la liberté de mouvement de Binyamin Netanyahou (tous les pays européens sont membres de la CPI, et seraient désormais tenus d’arrêter Binyamin Netanyahu s’il se rendait en Europe, et de le livrer à La Haye aux fins qu’il soit emprisonné). L’administration Biden ne fera rien.
- En Ukraine, l’administration Biden a créé une situation absolument catastrophique. Elle n’a pas dissuadé Vladimir Poutine d’envahir le pays, ce qui, au vu de la puissance des Etats-Unis, aurait été tout à fait possible. Elle n’a pas même demandé à Volodymyr Zelensky de mettre en suspens sa demande d’adhésion à l’OTAN, ce qui aurait été tout à fait possible aussi. Elle a montré qu’elle était prête à totalement abandonner l’Ukraine en disant (propos de Biden) qu’« une petite incursion russe en Ukraine serait acceptable » et en proposant à Zelensky, dès que l’invasion s’est enclenchée, de quitter le pays. Elle a ensuite décidé, parce que l’armée ukrainienne a résisté et parce que Zelensky a rallié l’opinion internationale à sa cause, d’aider l’Ukraine à se défendre, mais elle l’a fait d’une manière qui a assez vite permis de voir que son aide conduirait à la situation présente.
Ce qui a été fourni à l’Ukraine par l’administration Biden, et je le dis depuis longtemps, peut se résumer en quatre mots : trop peu, trop tard.
L’Ukraine n’a jamais été en mesure de repousser l’armée russe, car l’administration Biden ne lui en a jamais donné les moyens, car les moyens donnés ont été trop peu, et donnés trop tard, oui.
L’Ukraine n’a jamais reçu même les moyens de se défendre efficacement, et ce pour les mêmes raisons.
Et au bout de trois ans de guerre, l’Ukraine est un pays ravagé, exsangue. Le nombre de morts se chiffre en centaines de milliers, les systèmes énergétiques ukrainiens sont presque tous détruits. Des villages entiers sont en ruines et n’existent plus. La population vivant encore dans le pays est tombée à trente millions de personnes environ, et le nombre de familles qui ont en leur sein des morts, des blessés graves, des mutilés est très élevé. La population est épuisée et, montrent des sondages, souhaite un accord.
Et ce doit être dit : l’administration Biden a sacrifié l’Ukraine, apparemment pour affaiblir la Russie, car il est difficile de voir d’autres buts, et après avoir semblé aider l’Ukraine, a mené une guerre par procuration contre la Russie en conduisant l’Ukraine vers la ruine et en mettant en place des circuits financiers scandaleusement odieux, car ce doit être ajouté : une part importante des milliards de dollars censés être attribués à l’Ukraine ont servi à faire tourner les entreprises d’armement américaines, très liées à l’administration Biden, et les rouages d’un capitalisme de connivence monstrueux ont tourné (on doit espérer que l’administration Trump, qui se met en place, pourra mettre au jour les rouages et prendre des mesures).
La situation présente est claire : la ligne de front n’a quasiment pas bougé depuis plus d’un an, et les seules avancées qui s’opèrent sont des avancées russes, qui se font au prix de dizaines de milliers de morts russes et ukrainiens.
Par sa politique du « trop peu trop tard », l’administration Biden a laissé tout le temps requis à la Russie pour construire une barrière quasiment infranchissable faite de mines, de tranchées, de dents de dragon, de barbelés, de murs, tout au long de la ligne de front, et il est impossible depuis longtemps d’imaginer que l’armée ukrainienne puisse franchir cette barrière, d’autant plus qu’elle manque d’hommes.
Voyant que Vladimir Poutine veut accroitre son avantage avant que Trump arrive à la Maison-Blanche et aux fins de tenter de pourrir les négociations que Trump entend mener avec Vladimir Poutine, l’administration Biden a décidé voici peu d’autoriser l’armée ukrainienne à utiliser des ATACMS américains pour frapper le territoire russe sur une profondeur de 300 kilomètres. Si des ATACMS sont utilisés contre la Russie (en fait, six ont déjà été tirés), cela pourra détruire des stocks de munitions russes et quelques bases arrière de l’armée russe, mais cela ne permettra quasiment rien de plus. Cela ne changera strictement rien sur la ligne de front. Cela pourrait simplement inciter la Russie à réagir, et les possibilités de réagir, pour Poutine, sont innombrables. La menace d’un recours à l’arme nucléaire évoquée par Poutine ne se concrétisera sans doute pas, mais d’autres actions sont possibles. Et la présence de milliers de soldats nord-coréens désormais sur le front vient complexifier les choses : si des soldats nord-coréens sont tués par un ATACMS américain, quelles peuvent être les conséquences ?
Le recours aux ATACMS constitue en supplément un acte de cobelligérance flagrante et caractérisée : les ATACMS sont des missiles de précision impliquant des guidages qui ne peuvent être opérés que par des militaires américains, et l’administration Biden vient donc d’impliquer directement les Etats-Unis dans la guerre, ce qu’elle n’avait pas fait jusque-là.
L’administration Biden vient de décider en supplément d’envoyer des mines à l’Ukraine. Il est douteux que ces mines puissent être déployées largement sur le front en Ukraine dans les jours qui viennent. Il s’agit d’un geste désespéré de dernière minute pour retarder l’avancée russe, et ce geste ne retardera rien.
Poutine a lancé un missile d’un nouveau type, base sur le modèle d’un missile balistique intercontinental et capable de porter une charge nucléaire, en guise d’avertissement, et a déclaré que la guerre pouvait prendre une tournure mondiale, et que si d’autres actes de cobelligérance se produisaient, il se réservait le droit de frapper des bases militaires de pays de l’OTAN. On peut douter qu’il le fasse. Mais ce qui est certain est que si des frappes d’ATACMS se répètent, il réagira, et je dois ajouter qu’il semble qu’au moins un Storm Shadow britannique a été tiré sur le territoire russe, sur décision du socialiste anti-Trump Keir Starmer, qui ne vaut pas mieux que Biden et ses acolytes.
Il reste à souhaiter que les décisions de l’administration Biden ne créent pas une guerre plus vaste avant le 20 janvier. Hélas, avec une telle administration, tout est possible, y compris le pire. Hélas encore, Trump n’a aucune possibilité d’agir avant le 20 janvier. Il reste deux longs mois.
Je reviendrai dans un prochain article sur les paramètres de la négociation qu’entend mener Trump aux fins de mettre rapidement fin à la guerre.
© Guy Millière