Le nouvel accord Trump-Poutine confère une certaine liberté de mouvements à l’Iran et au Hezbollah dans les régions frontalières israélo-jordaniennes
Selon DEBKAfile, une concession israélienne majeure a permis à Moscou de réaliser un gain important au nom de ses alliés, le 8 novembre, lors de la conclusion du mémorandum pour la Syrie.
Les promesses fortes faites par le Premier Ministre Binyamin Netanyahou, le Ministre de la Défense Avigdor Lieberman et le Chef d’Etat-Major Gady Eisenkott – disant que l’Iran et le Hezbollah ne pourraient pas établir de présence militaire permanente en Syrie et se rapprocher de la frontière israélienne- se sont évaporées au cours de sessions secrètes de marchandages. Israël a, en définitive, était contraint d’accepter leur présence à environ 20 km de sa frontière nord sur le Golan avec la Syrie, lors d’un brusque recul quant à ses exigences préalables d’une zone de sécurité de 50 km.
En conséquence, une zone profonde de 20 km (voir la carte) dans la région de Quneitra sur le Golan syrien servira de « zone de désescalade », en conformité avec le deuxième mémorandum sur la Syrie qui s’est conclu entre les Présidents Donald Trump et Vladimir Poutine. Cette zone sera surveillée par les troupes russes avec certaines forces syriennes encore disponibles à cet usage.
Le consentement involontaire d’Israël à cet arrangement a été une concession majeure imprévue. La clause 2 du mémorandum affirme que les Etats-Unis et la Russie consentent à la poursuite de l’opération de création d’une zone de désescalade dans la région de Dera’a (en face de la frontière jordanienne) et dans la région de Quneitra (face à la frontière israélienne) qui ont d’abord été mises en place lors de Sommet de Hambourg, le 7 juillet, entre Trump et Poutine.
Cette clause stipule : « Les Etats-Unis, la Russie et la Jordanie appellent, ce 8 novembre à » la réduction et à l’élimination définitive des forces étrangères » – en particulier celles de l’Iran et du Hezbollah libanais – dans le Sud de la Syrie ».
La présence des forces syriennes dans ces régions est implicitement réquisitionnée. Cependant, en termes réalistes, « les forces syriennes » partout dans le pays entraînement automatiquement la présence en leurs rangs d’officiers iraniens et de membres du Hezbollah – sans même mentionner les milices chiites et leur personnel encadrant des Gardiens de la Révolution. Le simple fait est que, à part quelques unités dispersées ou d’origine privée comme les « forces du Tigre », il ne reste plus grand-chose sur pieds de « l’armée syrienne » après bientôt sept de conflit civil armé.
Les sources des renseignements militaires soulignent qu’aucune date n’est requise dans aucun traité en vue de cette « réduction et élimination définitive des forces étrangères » dans le sud de la Syrie. Par conséquence, il n’y a aucune limite visant à stopper l’afflux de cette présence de l’Iran et du Hezbollah jusqu’à 20 km de la frontière Nord d’Israël, pour que cela devienne un fait établi avant une période indéfinie. En outre, il n’y a pas non plus de limitation pour les forces armées présentes dans les zones de désescalade de Dera’a et Quneitra de circuler d’un point à un autre, sous la protection des observateurs de l’armée russe.
Un responsable du Département d’Etat américain resté anonyme a déclaré dimanche 12 novembre, que la Russie s’est mise d’accord pour « travailler avec le régime syrien afin de retirer les forces soutenues par l’Iran à une distance définie de la frontière des hauteurs du Golan avec Israël ». Selon la vision de ce responsable, si la Russie est d’accord de retirer les forces iraniennes et du Hezbollah des deux frontières israéliennes et jordaniennes, ce sera un signe « que nous allons dans la bonne direction ».
Cet espoir suggérait aussi que Washington n’était pas exactement sûr que les Russes n’appliqueraient le moindre iota de cet accord. Moscou n’a pas réagi aux commentaires de ce responsable américain, qui résonnaient comme une tentative de rendre ce mémorandum entre Trump et Poutine plus facile à avaler pour Israël et qu’il en fasse une exception à ses principes.
La Jordanie a accueilli cette « réalisation importante » et avec d’excellentes raisons. Les Etats-Unis et la Russie se sont mis d’accord pour étendre leur centre de commandement conjoint et de coopération qu’ils dirigent à l’extérieur d’Amman et, pour la Jordanie, c’est l’équivalent d’une garantie pour sa propre sécurité. Israël n’a qu’un appareil de coordination militaire bilatérale avec le commandement russe en Syrie, grâce auquel il bénéficie d’une liberté d’action contre les forces iraniennes et du Hezbollah en Syrie, qui se limite à trois sphères d’activités :
- L’action aérienne dans l’espace aérien syrien.
- Les frappes chirurgicales contre les convois et dépôts d’armes iraniens et du Hezbollah.
- Les représailles contre les forces iraniennes et du Hezbollah entrant dangereusement près de ses frontières.Cette distance n’a pas été précisément définie, puisque autant les Américains que les Russes ont rejeté les propositions israéliennes.
Le Ministre de la Coopération Régionale d’Israël, Tzahi Hanegbi, qui parle souvent d’affaires étrangères pour Binyamin Netanyahou, a fait ce commentaire dimanche, disant que ce mémorandum « ne répond pas aux exigences sans équivoques d’Israël permettant d’écarter toute évolution risquant d’entraîner la présence des forces du Hezbollah et de l’Iran jusqu’aux frontières d’Israël ».
Cette déclaration reste non-pertinente à la lumière du consentement tacite de l’Administration Trump quant au fait que les forces iraniennes et du Hezbollah puissent renforcer leur présence et se déplacer librement près de la frontière israélienne. Nos sources militaires rapportent qu’en ce moment même, des éléments appartenant à des postes de commandement iranien et du Hezbollah -bien que sans présence de troupes- ont ouvert leur boutique juste en face du Golan israélien, à des distances situées entre 4 à 15 km de la frontière et sans le moindre signe de préparation qu’ils vont retirer leur mise et s’en aller.
Adaptation : Marc Brustowski
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