Réflexion sur le reflet
Lorsque la méchante reine des frères Grimm demande à son miroir « qui est la plus belle en ce royaume », la glace ne ment pas et répond « Blanche-Neige ».
Les médias, qui sont la version moderne du « Mirouâr, mon beau Mirouâr », n’ont pas cette franchise. Ils ne réfléchissent qu’à la compatibilité de leur récit avec leur dogme et renvoient une image conforme à ce dernier, même si la doxa est en contradiction avec les faits.
Réfléchir ne consiste plus à refléter une image réelle. La réflexion est plus proche d’une résonance avec les dogmes en vogue que du raisonnement. La première victime de ce reniement de l’intelligence est la vérité.
L’image dans le miroir est inversée : la main droite de qui s’y mire apparaît à sa gauche. De même, aujourd’hui, l’extrême gauche se confond avec l’extrême-droite, aussi bien au plan des postures que des intentions de vote1.
La gauche, dont les valeurs se disent « progressisme, générosité et ouverture », est celle qui refuse le moindre débat, usant des moyens les plus autoritaires pour que toute parole non orthodoxe soit interdite et/ou délégitimée. Elle est celle qui a abattu l’ascenseur social, préférant la médiocrité de tous à l’excellence de quelques-uns. Elle est celle qui a transformé « mérite », « succès » et « sélection » en crimes inexpiables. La droite, qui se revendique du droit et de l’ordre, de l’autorité et de la hiérarchie, a abandonné son identité et elle communique avec les éléments de langage mis au point par les néo-marxistes.
Les faits ? Données non pertinentes pour les nouveaux « scientifiques »
Les sciences dures s’appuient sur les expériences réitérables et sur les calculs, alors que les sciences dites sociales, telles qu’elles se conçoivent aujourd’hui, amollissent la réflexion en éliminant tout débat d’idées. Le nouveau dogme amalgame, en une singularité unique, le ressentiment de tous ceux qui se prétendent victimes d’ostracisme : les bruns, les Noirs, les gauchers, les gros, les indécis du sexe, les susceptibles sémantiques, les antidarwinistes, les loueurs d’utérus (opposés, par ailleurs, à l’assujettissement des femmes par la prostitution) et tous leurs alliés objectifs, qui partagent une haine incompressible de l’objectivité. Les chercheurs universitaires en sociologie n’étudient que la victimitude, et ils y trouvent notoriété et pouvoir médiatique.
Curieusement, une catégorie d’humains, dont l’Histoire les classe d’office dans le club des victimes, en est écartée d’office, par des reproches multiples, parfois contradictoires, mais toujours unanimes.
Les Juifs (vous aviez deviné ?) sont en effet catégorisés oppresseurs, bien que plus de la moitié des actes racistes soient dirigés contre eux, dans notre pays, dont ils constituent moins de 1% de la population2.
La situation est identique dans la plupart des pays européens3 et aux États-Unis4.
Avec le même mépris pour les faits et la réalité, les anti-juifs ou anti-État-juif voient des suprématistes blancs dans leurs boucs émissaires, même si plus de la moitié des citoyens de l’État-nation hébreu sont bruns ou noirs5, même si 20% des citoyens israéliens ne sont pas juifs, alors que la plupart des pays musulmans sont Judenrein.
En Média dans le texte, « tyrannie arabe » se dit « démocratie »
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Liliane Messika
1 20 Minutes
2 Chiffres CNCDH : 687 faits antisémites (population totale autour de 500 000 personnes) – 154 faits anti-musulmans (population totale entre 7 et 12 millions de personnes) (Vie Publique)
3 Algemeiner
4 Ouest France
5 Vidéo de Ashager Araro, israélienne noire et sioniste