S’il y a un signe clair de la volonté du président turc Recep Erdogan de raviver le passé de l’empire ottoman, c’est bien dans sa tentative de s’implanter à Jérusalem, particulièrement dans sa partie orientale et dans la Vieille ville.
Faisant fi du respect de la souveraineté israélienne, Ankara emploie de multiples moyens, surtout financiers, pour marquer son empreinte et renforcer son influence dans la capitale israélienne.
L’un des bras de cette politique d’ingérence est l’association turque « Notre héritage ».
Deux exemples récents. Au mois de juin, cette association, en coopération avec l’Union des Caricaturistes du Monde (UWC) a organisé la troisième édition d’un concours international de caricatures sous le titre de « Jérusalem, notre héritage international ». Il s’agissait pour cette organisation de « sensibiliser l’opinion publique internationale à la question de Jérusalem, sous occupation israélienne » et « d’attirer l’attention sur les politiques discriminantes exercées à l’encontre des 400.000 musulmans vivants à Jérusalem, ainsi que l’atteinte portée à la liberté de pratique religieuse à la mosquée al-Aqsa ».
Plus récent encore, « Notre Héritage » organise pour la première fois un camp d’été à Jérusalem pour des enfants arabes dans le but affiché de renforcer l’empreinte turque. Dans un post publié sur la page Facebook de l’association il est écrit: « Nous enseignons aux enfants de notre Jérusalem (sic) qu’ils sont les propriétaires légaux de ce pays ». La présentation de « Note Héritage » explique: « Nous voulons renforcer l’identité turque auprès de la population de Jérusalem-Est et approfondir en elle le patrimoine historique et culturel de l’empire ottoman à Jérusalem, pour les générations à venir ». On ne saurait être plus clair.
Les activités de cette association sont multiples: afflux de fonds pour la rénovation de maisons en Vieille Ville, distribution d’argent à des commerçants en Vielle Ville, organisation de cours de langue turque, distribution de bons d’achats pour les démunis, activités culturelles et sociales etc.
Maor Tsema’h, président de l’association « Lakh Yeroushalaïm » a lancé un cri d’alarme à l’intention du gouvernement: « Israël doit stopper sans délai les agissements de cette association turque. La Turquie a franchi toutes les lignes rouges dans les usages entre Etats souverains. Ses activités subversives qui portent atteinte à la souveraineté israélienne dans sa capitale doivent cesser. Il est inadmissible que nous devions sans cesse découvrir des nouvelles initiatives turques sans qu’il y ait de réaction politique dissuasive de la part d’Israël ».
Quelqu’un a-t-il une idée sur ce que serait la réaction du président Erdogan en cas de scénario inverse…?
Source lphinfo.com