La table Ikéa de notre cuisine et les Korbanoth…

0
29

Autour de la table de Chabbath n°482 Vayikra

Le mérite de cette étude est pour la refoua cheléma de Tova bath Rivka, famille Feffer

 La table Ikéa de notre cuisine et les Korbanoth…

Cette fois nous commençons le cycle de lecture du troisième Livre de la Tora. Il se nomme « Vayikra » / Il l’appela (le premier mot de la paracha). Une grande partie de ce livre traite des sacrifices. En effet, nous avons lu la semaine dernière que le Michkan dans le désert a été inauguré le premier Nissan de la deuxième année de la Sortie d’Egypte. Le but de cette magnifique œuvre, en dehors de faire régner la Présence de Hachem sur terre, était d’apporter l’expiation des fautes de la communauté. Nous le savons, la Tora est grande et les lois embrassent tous les domaines de la vie. Nécessairement, un homme, qui a la meilleure volonté, peut au grand jamais ne pas trébucher dans telle ou telle Mitsva. Hachem le sait, c’est pourquoi dans Sa sagesse infinie Il a mis en place un système de réparation. De nos jours nous connaissons le jour de Kippour avec ses prières particulières (Vidouï). Seulement à cette époque reculée le Clall Israël apportait des sacrifices pour se faire pardonner. Pour être un peu plus exhaustif sur le sujet, la plupart des Korbanoth apportent l’expiation de fautes involontaires (Chogueg) mais dans le cas où c’était prémédité, il n’y a que la Techouva (repentir) d’un homme (accompagnée de certaines « tuiles » de sa vie) qui ont le pouvoir d’effacer le péché.

Le mot « sacrifice » est assez difficile à employer car il a une forte connotation religieuse (chrétienne), qui signifie s’annuler (choisir de ne plus exister) afin d’accéder à un but suprême (merci maitre Capello…). Or, dans la Tora le mot employé c’est Korban, qui a pour racine le mot Karev, se rapprocher. C’est à dire que dans le judaïsme le sacrifice est un moyen de se rapprocher de Hachem. A l’image de ce qu’écrit le Rambam au sujet du Ba’al Techouva : « Au début il était éloigné… et après sa Techouva il est proche, aimé de Hachem ». Donc chez nous, le sacrifice nous rapproche de D’ car lorsqu’on apportait l’animal sur l’autel, le pèlerin comprenait que par grande Miséricorde Hachem prenait un animal à sa place et tout ce qui arrivait au quadrupède (égorgement, aspersion du sang, dépeçage, etc.) auraient pu lui arriver.

Aujourd’hui, à cause de nos fautes, nous n’avons plus d’autel. Seulement il y a quelque chose qui lui ressemble… A la fin de la Guemara ‘Haguigua il est rapporté un verset du prophète Ye’hezkel (41.22) : « L’autel de bois des sacrifices, haut de trois coudées, etc… et l’ange de Hachem me dit c’est la Table qui se trouve devant Moi ». La Guemara s’étonne d’une telle construction de phrase, car au début il s’agit d’un autel et à la fin il s’agit d’une table ! Rech Lakish et rabbi Yo’hanan répondent que c’est une allusion au fait qu’à l’époque du Temple les sacrifices apportaient la réparation, de nos jours c’est la table (de sa salle à manger ou de sa cuisine) qui expie la faute. Je poserai une question à mes fins lecteurs, attablés à leur super table du Chabbath : en quoi ce meuble à le pouvoir d’effacer la faute ? Plusieurs réponses sont données.

Rachi et Tossafoth (sur place) expliquent qu’avec sa table on peut faire la Mitsva de Hakhnassath Or’him (inviter des convives à sa table). C’est un ‘Hidouch mais c’est peut-être qu’en faisant du bien (partager un repas) avec mon ami, d’une certaine mesure je lui rallonge les jours de sa vie (s’il était privé de nourriture), donc pareillement Hachem veillera à me rallonger mes jours. Ce même phénomène se retrouve au sujet de la ‘Egla ‘aroufa (la génisse) dans la paracha Choftim (21). Il s’agit d’une loi spéciale dans le cas où, Bar Minan, on trouve un cadavre entre deux villes d’Israël. La ville la plus proche devait apporter une génisse et les anciens de la ville sortaient et disaient : « Nous n’avons pas versé ce sang innocent… » Les commentateurs (Rachi) expliquent que si on a trouvé cette dépouille, c’est la preuve que la ville (dont il provient) a manqué à la Mitsva de hakhnassath Or’him car si les gens de la ville lui avaient donné à manger et l’avait raccompagné, il ne se serait pas passé un tel drame… Donc d’après la Tora la Mitsva d’inviter (et de raccompagner) son hôte à la faculté de protéger. Mesure pour mesure, si je protège mon hôte en lui offrant un gîte et un couvert, Hachem me protégera face aux aléas de la vie.

Le ‘Eïn Ya’akov (Mena’hoth 97) explique le phénomène table/autel d’une manière différente. C’est une allusion aux paroles de Tora que l’on dit lors du repas qui apportent l’expiation. D’autant plus, que l’on parle Tora on ne mange pas (comme vous pouvez le constater lorsque vous lisez votre feuillet préféré…) et finalement le lecteur (et les auditeurs) luttent contre les Taavoth (les envies) et montrent une certaine grandeur d’âme.

Une dernière explication et celle du Maharcha (fin du 3° ch. Baba Bathra) qui explique que lorsqu’un homme ne se déchaine pas sur la nourriture et ne place pas sur sa table les plus belles victuailles de chez Fauchon (en cacher… pour sûr) ou les Delicatessen de Goldenberg (en cacher… mais je ne sais toujours pas si cette épicerie légendaire est passée sous la tutelle d’une bonne cacherouth…) alors notre homme montre une certaine piété/’Hassidouth. Comme l’enseigne déjà le Ramban (début paracha Kedochim), un homme accède à la sainteté lorsqu’il fait preuve d’une retenue dans le vaste domaine des plaisirs (permis) de la table et d’autres domaines encore. Et en cela, il accèdera à la réparation de ses fautes.

Comment on faisait Techouva il y a un siècle !

Cette fois on vous rapportera l’histoire du premier Ba’al techouva qu’a pu connaître la terre bénie d’Israël. Comme vous le savez, de nos jours le monde de la Techouva est en pleine effervescence, il existe de nombreux organismes et Yechivoth qui s’occupent d’aider ces nouvelles âmes à trouver leur voie dans le monde de la Tora. Seulement notre histoire remonte à près de 100 années en arrière, à l’époque où le judaïsme traditionnel perdait totalement de son influence au profit de toutes les idéologies du moment (communisme, socialisme, libéralisme, nationalisme, sionisme… Il parait qu’il en reste même encore de nos jours…). Notre homme s’appelle Ouri Sanders qui dans ces années 20 était dans un des premiers Kibboutz du pays du mouvement de l’Hachomer dans le Nord du pays (pour ceux ou celles qui connaissent, il s’agit probablement de Degania sur les bords du Kinnereth ou encore Beth Alpha aux pieds du Gilboa). Donc dans une de ces fermes issues du rêve socialiste, Ouri avait appris la taille des pierres. Et après avoir acquis ce métier, il se trouvait alors dans les rues de Jérusalem afin de daller la chaussée. C’est alors que le reb Rubinstein passait dans les petites rues de la capitale éternelle avec une charrette remplie de livres de Tora… Ce dernier passa devant le groupe d’ouvrier juif (du Kibboutz) dans lequel se trouvait notre Ouri et arrêta sa carriole. Il descendit et salua les travailleurs en les félicitant de leur magnifique travail (car dorénavant le trajet sera beaucoup moins difficile pour sa calèche). C’est alors l’un des membres du groupe, Ouri, demanda à reb Rubinstein s’il ne possédait pas dans sa cargaison le livre : «Bené Yissakhar». Reb Rubinstein s’étonna de la demande car comment un simple ouvrier peut-il connaître le livre d’un grand de la ‘Hassidouth ? Il lui posa donc la question : « Qu’est ce qui te pousse à vouloir précisément ce livre » ? Ouri répondit qu’il était lui-même la 4ème génération de rabbi Tzvi Elimélekh de Médinov (l’auteur du Bené Yissakhar). Le rav Rubinstein s’étonna : « Alors qu’est-ce que tu fais ici alors que tu descends d’une famille si prestigieuse » ? Ouri répondit : « Je suis né à Vienne, en Autriche, dans une famille pratiquante. Cependant, durant mon enfance c’était très difficile de garder son judaïsme car les courants réformés étaient très forts… Cependant, la véritable coupure avec le judaïsme eu lieu pendant mon enrôlement durant la Première Guerre mondiale. J’avais alors 16 ans et l’armée de l’Empereur Franz Joseph m’a recruté de force avec mes quatre frères. Durant les quatre années de la guerre et les deux autres qui ont suivies, j’ai perdu tout goût au judaïsme. C’est alors que je décidai de monter en Erets dans un des Kibboutz du pays. Là-bas j’ai appris le travail et depuis je m’occupe de daller les rues et toutes les voies du pays… » Reb Rubinstein lui demandera : « Qu’est-ce que tu vas devenir ? Est-ce vraiment bien pour toi de vivre dans ces conditions ? Tu n’aimerais pas changer ?» Ouri demanda: « Qu’est ce que tu me proposes ?» Reb Rubinstein lui demanda : « En dehors des routes, est-ce que tu as une qualification particulière » ? Ouri répondit qu’à Vienne il avait appris la comptabilité» reb Rubinstein lui dit : « Je m’occupe d’une Yechiva et j’ai besoin d’un comptable ! Tu travailleras chez moi la moitié de la journée et l’autre tu étudieras la Tora. Es-tu d’accord ?» Ouri réfléchit quelques minutes, et finalement il accepta la proposition : devenir le comptable d’une Yechiva à Méa Ché’arim ! Le Roch Yechiva, le rav Zéra’h Braverman zatsal accueillit le nouveau comptable à bras ouverts bien qu’il soit accoutré d’un short et de sandales à la mode du Kibboutz (en plein Méa Ché’arim d’il y a 90 ans !). Le rav s’enquit du niveau de connaissance d’Ouri en Tora : c’était le néant ! Seulement il avait quelques réminiscences du passé : Moché est monté sur une montagne enneigée, Avraham était marié avec Sara, etc. etc… Le Roch Yechiva compris à qui il avait à faire et lui demanda : « Est-ce que tu veux étudier avec moi durant la nuit et comme cela je te remettrais à niveau ? » Ouri répondit affirmativement. Ainsi a commencé une longue période où Ouri étudiait toutes les nuits jusqu’à l’aurore ! Avec le temps, notre Ouri Sanders acquis une bonne connaissance des traités du Talmud et en dehors de la comptabilité, il devint une aide pour les élèves les aidant à réviser les traités étudiés à la Yechiva. Vint le moment où Ouri chercha son chidoukh. Après son mariage il s’installa dans un des nouveaux quartiers « Bathé Rand » Là où vivait des nombreux Tsadikim de Jérusalem. Ouri réussit même avec le temps à marier ses filles avec des familles d’Admourim de la ville. Il est rapporté à son sujet que pendant une période de l’année (Chovavim) il avait l’habitude de jeuner de Chabbath à Chabbath ! Et c’est à l’âge vénérable le de 95 ans qu’il a quitté notre monde, pour un meilleur, après avoir laissé 11 enfants dont chacun a laissé une belle progéniture… Et aujourd’hui il y a bli ‘ayin hara’ près de 1000 petits-enfants, arrières petit enfants qui peuplent le beau pays de la Terre promise… Tout cela grâce à quelques mots : « Est-ce que vraiment tu veux rester toute ta vie à faire des routes, n’y a-t-il pas mieux à faire ? » Et pour nous on se suffira de nous demander si cela vaut vraiment le coup de courir après l’argent (avec toute sa famille) tous les jours de sa vie 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 ? Intéressante comme question, n’est-ce pas ?

Coin Halakha : le ‘Hamets provient de l’une des cinq céréales qui a fermenté au contact de l’eau. Le Talmud établit qu’à partir du moment où on laisse une céréale en contact à l’eau pendant 18 minutes commence le processus de fermentation.

A Pessa’h, il existe plusieurs interdits : manger du ‘Hamets, en posséder et en PROFITER. Donc on ne pourra pas vendre du ‘Hamets à un gentil durant la semaine de Pessa’h (si on tient une épicerie on devra mettre la clef sous la porte) et pareillement on ne pourra pas être serveur dans un endroit non-cacher lePessa’h.

Autre chose importante à connaitre, le ‘Hamets ce n’est pas uniquement du pain, des biscottes ou des gâteaux… C’est aussi TOUS les produits manufacturés dans lesquels sont mélangés de la farine. Par exemple toutes les soupes instantanées, les sauces, etc. dans lesquels sont mélangés de la farine. En un mot, tous les aliments composés doivent avoir une surveillance propre à Pessa’h. De plus le Whisky, la bière sont faits à partir de la distillation de l’orge, donc se sera formellement interdit d’en consommer ou même d’en posséder (il faudra inclure dans la vente ces bouteilles).

Beaucoup ont l’habitude de faire la vente de leur ‘Hamets à un non-juif, de la sorte il n’y a plus l’interdit de « posséder ». Seulement comme les lois concernant cette vente sont importantes : on nommera un rav compétent qui opèrera la vente en notre nom. Attention, le rav ne devient pas propriétaire de notre ‘Hamets, mais il est accrédité (délégué) pour le vendre à un gentil.

On possédera une vaisselle propre à Pessa’h (comprenant assiettes, verres, fourchettes et aussi casseroles, etc.). Bien-sûr, ce service ne sera jamais utilisé durant l’année (même à froid). Et c’est uniquement dans le cas où on n’a vraiment pas le choix, qu’on pourra faire la cachérisation de la vaisselle de l’année pour l’utiliser à Pessa’h (grâce au trempage des ustensiles dans de l’eau bouillante, ce qu’on appelle hag’ala). Seulement, comme ces lois sont nombreuses, on devra poser la question à un rav (par exemple, la porcelaine ne se cachérise pas). Pour les plaques de cuissons aussi, on veillera à se procurer une petite plaque NEUVE pour Pessa’h. Les éviers et les plans de travail en marbre ou en pierre doivent être aussi cachérisés. Il faudra les laver méticuleusement avec un détergent, puis verser de l’eau bouillante. Attention, il faudra veiller à ce que l’eau soit véritablement bouillante lorsqu’elle sera aspergée sur tout le plan. On ne pourra pas utiliser l’eau qui s’est refroidie après ébullition. D’après le Rama (coutumes achkenaze) on devra recouvrir AUSSI le plan de travail par un papier Alu ou PVC (car d’après le Rama, il faudrait passer une pierre brûlante sur la surface au moment où l’on verse l’eau bouillante. Aujourd’hui, comme on craint que le marbre ne se fende, on se suffira d’ébouillanter le plan de travail puis de le recouvrir).

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ veut !

David Gold

Pour tous ceux qui veulent soutenir votre bulletin préféré ou faire une dédicace vous pouvez prendre contact au 06 60 13 90 95 (France), 055 677 87 47 (Israël).

Pour ceux qui veulent passer de magnifiques vacances dans un endroit paradisiaque à 10 minutes du Lac de Tibériade, veuillez prendre contact au 052 767 24 63

Une berakha au rav Kahn chlita et à son épouse (Afoula) de longue vie pour tout son travail de diffusion de la Tora en langue française.

Une bénédiction à nos lecteurs pour de bonnes préparations à la fête de Pessa’h qui approche et en particulier à Eric Konqui et à son épouse et à Daniel Zana

Une berakha au Roch Collel rav Asher Brakha chlita et à son épouse pour tout son travail de développement de Tora à Raanana et dans tout le reste d’Israël.

Aucun commentaire

Laisser un commentaire