Au moment où l’Etat juif mène une rude bataille contre le Hamas islamiste et se défend seul contre les menaces de guerre de l’Iran, des voix s’élèvent en Europe pour la reconnaissance officielle d’un Etat palestinien. Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, déclare avoir convenu avec les dirigeants de l’Irlande, de Malte et de la Slovénie de faire « les premiers pas vers la reconnaissance du statut d’État en Cisjordanie et dans la bande de Gaza occupées par Israël. » L’ancien chef de la diplomatie française, Le Drian, approuve chaleureusement la démarche et affirme : « Il faut poser des actes de ce type car on ne peut pas continuer comme cela. » Le président français Emmanuel Macron avait déjà assuré que la reconnaissance d’un État palestinien n’était « pas un tabou » …
139 Etats ont déjà reconnu le statut d’Etat de la Palestine au sein des instances internationales, mais cette reconnaissance unilatérale adoptée à l’Assemblée générale de l’ONU n’est pas contraignante. Jusqu’à ce jour, le G7, (l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Union européenne) plaident pour la reconnaissance mutuelle par les Israéliens et les Palestiniens de deux États vivant en paix côte à côte, mais refusent une reconnaissance unilatérale, de jure et de facto.
Les actes de reconnaissance d’un Etat palestinien dans les frontières d’avant juin 1967 ne représentent aucune signification hormis une expression d’opinion politique. Ces démarches et déclarations vont à l’encontre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur des frontières « sûres et reconnues » librement négociées entre les parties. Un processus de paix parrainé par la communauté internationale et conforme à la Résolution 242 adoptée le 22 novembre 1967, juste après la guerre des Six Jours.
Depuis la terrible attaque du 7 octobre 2023, nous assistons à une campagne virulente contre Israël dans la rue, dans la presse et sur les réseaux sociaux. Durant le Ramadan, les dirigeants musulmans de la planète influencent ainsi les Occidentaux pour qu’ils remettent la cause palestinienne à l’ordre du jour international. Ils intimident et exercent de fortes pressions pour que les Palestiniens obtiennent un Etat avant même l’issue des négociations sur le statut final. Et pourtant, toutes ces activités et démarches diplomatiques ne répondent pas aux critères juridiques, historiques et politiques puisqu’il n’existe pas d’Etat palestinien.
Soulignons que les normes et les exigences énoncées dans la Charte de l’ONU déterminent clairement les attributs du statut de chaque État : « L’Etat dans le cadre du Droit international devrait posséder les qualifications suivantes : a) une population permanente ; b) un territoire défini ; c) un gouvernement ; d) la capacité à entrer en relation avec les autres Etats ».
Il est clair que les Palestiniens ne répondent pas à ces exigences énoncées. Il est donc absurde de reconnaître un Etat virtuel pour un peuple qui est dirigé par des chefs terroristes. Nous conseillons de relire les discours des dirigeants du Hamas qui ne reconnaissent pas l’existence même de l’État d’Israël, ni même le pouvoir de l’Autorité palestinienne. L’objectif de l’attaque du 7 octobre 2023 n’était-il pas de conquérir toute la Palestine, du fleuve à la mer ?
La France plaide de longue date en faveur de la création d’un État palestinien. Le 22 novembre 1974, elle a voté en faveur de la reconnaissance de l’OLP au sein de l’ONU en tant que membre observateur, réaffirmant les droits inaliénables du peuple palestinien. Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac ont ouvert un bureau diplomatique de l’OLP à Paris. François Mitterrand a été le premier président français à exprimer devant la Knesset, en 1982, l’objectif de création d’un État palestinien. En 2010, la France a rehaussé le statut de la Délégation générale de Palestine en France, devenue la Mission de Palestine, avec à sa tête un Ambassadeur. Elle a voté en faveur du statut d’État observateur non-membre de la Palestine aux Nations-Unies en novembre 2012, et en faveur de l’érection du drapeau palestinien à l’ONU en septembre 2015. Paris considère que Jérusalem doit devenir la capitale des deux États, Israël et le futur État de Palestine.
Bien bizarre de reconnaître d’abord aux Palestiniens Jérusalem comme leur capitale, et de refuser aux Juifs le droit de vivre dans la capitale historique, légitime et unique du peuple juif ?! Comment qualifier cette monstrueuse anomalie ? De supercherie ? D’hypocrisie ! Comment ?
Rappelons que lors de la Conférence des donateurs réunie à Paris suite aux Accords d’Oslo signés en 1993, la France avait exprimé son ferme soutien politique et financier à Mahmoud Abbas et les donateurs lui ont transféré près de 7,7 milliards de dollars. S’est-elle interrogée sur la gestion des affaires, si vraiment tout est transparent et mené par des voies et en conformité à des valeurs démocratiques. On peut aussi se demander ce que Mahmoud Abbas a fait de tous les milliards qu’il a reçu de la communauté internationale. Quant aux dirigeants du Hamas, nous avons toutes les preuves de comment ils avaient utilisé ces sommes faramineuses…
La reconnaissance de la Palestine virtuelle est une victoire des ayatollahs négationnistes et une récompense au terrorisme islamiste. Un fléau téléguidé par un Iran qui aura bientôt un arsenal nucléaire, une terrible calamité qui s’abattra demain sur toutes les nations d’Europe.
Dans ce contexte tragique, une confirmation officielle française de reconnaître unilatéralement l’Etat de Palestine, confirmera aussi que la France n’est plus notre alliée et sans doute pas un pays ami.
L’Amérique de Biden est capable d’empêcher la création d’un Etat terroriste islamiste. Elle doit cesser de réprimander publiquement la stratégie israélienne et intervenir dans nos affaires politiques. Le devoir du président américain et de soutenir Israël dans son combat légitime et existentiel contre le Hamas et le Hezbollah et éviter, par tous les moyens, un satellite palestinien des ayatollahs au cœur des ténèbres du Moyen-Orient.
Dans le cas contraire, le soutien des Etats-Unis à l’initiative des Européens s’inscrira dans les annales comme la plus grande débâcle de l’Occident, une grande lâcheté à l’égard de l’Etat juif. Elle prouve une fois encore que nous devons compter que sur nous-mêmes et agir selon nos propres intérêts.
Freddy Eytan, Le CAPE de Jérusalem jcpa-lecape.org
Une des leçons décisives de l’après 7 octobre (même si la chose était déjà évidente depuis longtemps pour les observateurs attentifs), c’est qu’Israel ne peut plus considérer les pays la Grande-Bretagne et les pays de l’UE (à quelques exceptions près peut-être) comme des alliés. Au sein de l’UE, les gouvernements espagnols et français font même carrément partie des ennemis d’Israël. J’espère que les Israéliens (gouvernement et population) vont en prendre conscience et en tirer les conclusions qui s’imposent.