Le 10 avril, une frappe israélienne a touché le camp de Chaati, dans le nord de Gaza. Trois fils et plusieurs petits enfants d’Ismaël Haniyeh, le chef du Hamas, ont été tués.
La voiture dans laquelle trois fils du chef du Hamas Ismail Haniyeh auraient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne dans le camp d’al-Shati, à l’ouest de la ville de Gaza, le 10 avril 2024.
Comment imaginer une réaction plus cynique, plus obscène, que celle d’Ismaël Haniyeh, le chef du Hamas, apprenant, hier, la mort ses enfants et petits-enfants ?
D’abord les faits. Le 10 avril, une frappe israélienne a touché le camp de Chaati, dans le nord de Gaza. Ont été tués trois fils de Haniyeh, eux aussi membres actifs du Hamas, mais aussi plusieurs de ses petits-enfants.
Alors, il faut regarder la vidéo de la réaction du chef du Hamas, depuis le Qatar, où il est confortablement installé. Pas d’émotion apparente. C’était terrifiant. Il faut aussi et surtout écouter ce qu’il a dit lors d’une interview téléphonique à la chaîne qatarie Al-Jazeera.
“Je remercie D’ pour l’honneur que nous fait le martyre de mes trois fils et de certains de mes petits-enfants”. Il a aussi dit : “Leur sang pur est pour la libération de Jerusalem et Al Aqsa.” Répétons qu’Haniyeh, quand il dit cela, est bien à l’abri au Qatar. Sa famille peut mourir pour la cause, pas lui. C’est glaçant de cynisme, mais surtout très révélateur.
La population, elle, peut bien mourir, c’est un atout de communication
Les patrons du Hamas, richissimes et bien planqués au Qatar, savaient, lorsqu’ils ont planifié les massacres du 7 octobre, que la riposte israélienne viendrait. Ils savaient que celle-ci ferait beaucoup de morts, y compris des enfants. Ils comptaient dessus, en réalité. Cela fait partie de leur stratégie politique. Et cela se vérifie de manière très claire à Gaza.
Le Hamas a creusé des centaines de kilomètres de tunnels à Gaza. Mais pas pour protéger la population, qui n’y a pas accès. Seulement les hommes armés. La population, elle, peut bien mourir, c’est un atout de communication.
Alors cela ne surprendra aucun spécialiste du Hamas. Cela ne surprendra aucun spécialiste de l’islamisme en général. N’oublions pas que le Hamas se définit, dans sa charte, comme une branche des Frères musulmans. Le concept de chahid, ou martyr, en est un élément important.
Et l’on pense, forcément, à cette citation de Golda Meir : “Nous pouvons pardonner aux Arabes d’avoir tué nos enfants. Nous ne pouvons pas leur pardonner de nous avoir obligés à tuer leurs enfants”.