En Égypte, on rapporte des « discussions frénétiques ». En Israël, on dit qu’il y a des avancées, mais l’accord n’est pas conclu. Le Washington Post a rapporté que l’organisation terroriste a adouci ses exigences, ce qui a permis des progrès – et Israël aspire à parvenir à un accord « pendant ‘Hanoucca ». Le Hamas insiste toujours sur un retour vers le nord de la bande de Gaza. Voici ce qui se cache derrière cette flexibilité.
Itamar Eichner | Ynet
Les négociations sur un accord pour les otages sont entrées dans leur dernière ligne droite avec un optimisme prudent – un accord pourra être conclu en quelques jours. Entre-temps, un responsable du Hamas a déclaré aujourd’hui (mardi) au Washington Post que l’organisation terroriste avait renoncé à son exigence d’une fin totale de la guerre et du retrait complet de Tsahal de la bande de Gaza. Toutefois, il a précisé qu’en dépit de concessions importantes dans les négociations, l’organisation « insiste encore pour que les Palestiniens soient autorisés à retourner dans le nord de la bande de Gaza ».
En parallèle, des rapports en Égypte indiquent qu’il y a des « efforts frénétiques égyptiens et qatariens » avec toutes les parties pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza. Quoi qu’il en soit, le Hamas n’a toujours pas donné son feu vert – et il n’y a pas d’accord final. Cependant, des progrès ont été enregistrés et Israël manifeste une volonté d’avancer.
Hier, rappelons-le, le ministre de la Défense, Israël Katz, a déclaré que l’accord était « plus proche que jamais » et que les territoires de Netzarim et le corridor Philadelphie – qui constituaient autrefois l’un des principaux obstacles aux négociations – « ne poseraient pas problème ». Selon des rapports, l’objectif principal d’Israël dans les négociations est actuellement d’essayer d’augmenter le nombre d’otages libérés dans l’accord, même s’il ne s’agit pas d’un accord global, malgré les protestations des familles contre un « accord partiel ».
Le Washington Post rapporte qu’alors que ses déclarations publiques restent provocatrices, le Hamas a discrètement commencé à assouplir ses exigences rigides dans les négociations, révélant une « nouvelle volonté de compromis après des mois de discussions dans l’impasse ». Vendredi dernier, l’organisation terroriste a transmis à Israël, par l’intermédiaire de médiateurs égyptiens, des listes d’otages vivants – un geste de bonne volonté destiné à ouvrir la voie à un cessez-le-feu.
Qu’en dit Israël ?
Israël avertit, sans se référer à un rapport spécifique, qu’il faut « éviter un excès d’optimisme. L’équipe maintient un secret absolu et certaines publications ne sont pas exactes ». Entre-temps, une équipe technique israélienne, composée de membres du Mossad, du Shin Bet et des services de renseignement militaires (Aman), est à Doha pour préparer la mise en œuvre rapide de l’accord si les négociations aboutissent.
Le nouveau plan repose essentiellement sur celui du 27 mai, accepté par le Premier ministre avant de revenir sur sa décision. L’accord serait mis en œuvre en plusieurs étapes. La première phase consisterait en une trêve humanitaire de sept semaines (environ un mois et demi), au cours de laquelle, en échange des otages, Israël libérerait des centaines de terroristes, y compris des meurtriers de haut niveau. Par le passé, Netanyahou avait été accusé d’avoir fait échouer les négociations en s’engageant publiquement à ne pas mettre fin à la guerre, ce qui avait conduit le Hamas à conclure qu’Israël n’avait aucune intention de progresser vers la deuxième phase de l’accord.
D’après le Washington Post, des habitants de Gaza reconnaissent que le Hamas est dans une position historiquement affaiblie, son pouvoir étant réduit à des poches de combattants guérilleros. Même parmi ses partisans, la colère monte. « Il y a un changement évident dans l’opinion publique », a déclaré Rami, un membre du Hamas et fonctionnaire à Gaza, sous couvert d’anonymat. « Il y a maintenant un désir intense de mettre fin à la guerre à tout prix. Pourtant, il est impossible d’éliminer le Hamas, car il n’a pas d’alternative viable ».
Les familles des otages continuent d’exprimer leur inquiétude face à un accord partiel. Zvika Mor, père d’un otage, a déclaré : « Nous exigeons que tous les otages reviennent en une seule fois ». Il a mis en garde contre des accords par étapes qui pourraient laisser derrière les jeunes hommes et les soldats.