Le rav Yits’hak Zilberstein a abordé la controverse qui secoue actuellement le monde juif tout entier : est-il permis selon la Halakha de libérer des centaines de terroristes en échange de la libération de prisonniers détenus par le Hamas ?
Be’hadré ‘Harédim – Moché Weisberg
Le grand tollé qui a suivi l’accord imminent puis retardé, qui comprendra la libération de plusieurs dizaines d’otages du Hamas et en échange duquel Israël décrètera une trêve dans les combats et libérera plusieurs centaines de terroristes des prisons, a provoqué un grand tollé. Les séniors de parmi les juges rabbiniques ont étudié la question et abordé la difficile sentence halakhique. Quelle est en fait la position selon la sainte Tora ?
Dans « Vavé ha’Amoudim », une parution mensuelle où diverses réponses du rav paraissent, le problème principal est défini étant que d’un côté il y a des captifs, dont certains sont dans un état de santé précaire et dangereux, aux mains de ces damnés terroristes, et leurs familles exercent de fortes pressions pour les libérer.
D’un autre côté, la libération de centaines de terroristes de prison soulève deux préoccupations : à la fois, cela augmentera la motivation et le désir des ennemis d’Israël de revenir et de commettre des meurtres et des enlèvements à l’avenir et d’exiger une compensation considérable et aussi que les terroristes libérés puissent eux-mêmes revenir et nuire à des Juifs innocents. Et comme le célèbre terroriste Yahya Sinvar, qui est l’un des libérés de l’accord Gilad Shalit et qui est actuellement l’un des plus grands meurtriers de la génération.
Le rav Zilberstein souligne au début de sa réponse que le sujet apparaît déjà dans la Guemara Guitin (45a) où il est dit que les captifs ne peuvent pas être rachetés pour plus que leur valeur (financière, sans doute ce qu’ils valent à titre d’esclave, quand cela était encore possible). Et la Guemara apporte deux raisons à cela : l’une pour ne pas plonger le public dans la pauvreté, et une autre raison est que si les captifs sont rachetés pour plus que leur valeur, alors les Gentils augmenteront les enlèvements et recommenceront sans cesse afin de gagner beaucoup d’argent.
Le rav Zilberstein souligne qu’en fait les tossafistes expliquent dans le traité Guitin (58a) que là où il y a un danger de mort pour le captif, alors il est racheté pour plus que sa valeur. Cela a été la décision du Steipeler zatsal, qui a fixé lors de la crise d’Entebbé qu’on était obligés de libérer les terroristes en échange des kidnappés (avant que la décision soit prise d’intervenir militairement), car il s’agit d’un danger de mort, et ce n’est que si le gouvernement refuse de le faire qu’il a un côté dans la Halakha, car il y a des juges qui soutiennent une telle position, car il y a lieu de craindre que les gentils peuvent revenir, kidnapper et frapper.
En fait, le rav Zilberstein cite la décision de son beau-père le rav Elyachiv zatzal, selon laquelle en cas de menace pour la vie des otages, il faut libérer les terroristes, et du côté du problème mentionné dans la Guemara, que les terroristes risquent de recommencer, ils le feront. Et s’ils en arrivent à le faire encore et encore, le rav Elyachiv a soutenu que ces maudits terroristes font de toutes manières tout ce qu’ils peuvent pour nuire aux Juifs en raison de leur haine terrible envers nous, et qu’il faut donc libérer les terroristes afin de libérer les otages. Comme les Tossafistes l’expliquent, depuis la destruction du Temple, nous sommes de toutes manières entre les mains des non-juifs.
Le rav Zilberstein souligne et écrit que si le problème est uniquement du côté où les personnes enlevées sont en danger de mort, et qu’en libérant les terroristes, cela les amènerait à les kidnapper encore et encore, alors la décision de la Halakha est qu’ils devraient être libérés, car ils font malheureusement de toutes manières tout ce qu’ils peuvent pour tuer et kidnapper.
Mais dans notre cas, il y a un autre problème, à savoir qu’il y a une grande peur que les terroristes qui seront libérés des prisons reviennent pour tuer et assassiner, et cette question dépend d’un autre problème, à savoir que lorsqu’il y a maintenant un danger tangible devant nous, devons-nous penser qu’il y a un danger futur ou est-ce considéré comme un danger immédiat, sans aucun doute.
En fin de compte, le rav Zilberstein est indécis, car il est très difficile d’estimer que si les terroristes ne sont pas libérés des prisons, il y aura moins d’attentats et moins de morts à l’avenir, après tout, les Arabes comptent chez eux des centaines de milliers d’assassins, et il est vrai que les terroristes qui sont en prison se sont déjà révélés être des meurtriers, mais il y en a quand même. Les Arabes ont suffisamment de meurtriers même sans eux, et il est très difficile de savoir et de déterminer que si les terroristes ne sont pas libérés de prison, alors il n’y aura pas de meurtres et d’autres ne se lèveront pas à leur place, après tout, pour chaque meurtrier tué, un autre se lèvera à sa place.
Il écrit : « Par conséquent, dans notre cas, il faut peser le degré du grand danger de libérer les terroristes, par rapport au grand danger que courent les personnes enlevées, et la question est très difficile, car c’est une question de vie et de mort, pour lesquelles un tribunal de soixante et onze est nécessaire pour trancher ces questions de cet ordre ».