La plaie du sang

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Autour de la table de CHABBAT n°472 Vaéra

Le mérite de cette étude sera pour la refoua cheléma de Efraïm ben Ra’hel parmi les malade du clal Israël

 LE SANG             

Le sang ! Lors des plaies d’Egypte, la première c’est le sang. C’est une plaie terrible qui s’abat sur l’Egypte entière. Toutes les eaux du pays se transforment en sang ! Plus encore, toutes les bouteilles, fûts et piscines se remplissent d’un sang nauséabond et même les poissons meurent ! Dans le même temps, le peuple juif s’enrichit considérablement car dans les maisons juives par contre, l’eau garde son aspect et sa saveur. Et le Midrach enseigne que toute la semaine qu’a durée la plaie, les Egyptiens sont venus acheter contre monnaie trébuchante des bouteilles d’eau à leurs voisins juifs ! Et le pire, ou plutôt le meilleur, c’est que si on venait à faire un cadeau à son voisin gentil, alors automatiquement l’eau se transformait en sang. Comme on sait que parmi nos lecteurs il existe certainement des gens à l’âme sensible qui ne sont pas tellement convaincus de l’honnêteté de ce business et qui de plus sont sensibles à la souffrance de leur prochain, on leur fera un simple calcul : combien d’années l’exil égyptien a duré ? 210 ans. Depuis la descente de Ya’akov en Egypte jusqu’à la sortie d’Egypte presque la moitié de ces années s’est déroulée sous l’esclavage. Pendant près d’un siècle les tortionnaires égyptiens ont exploité un peuple sans aucun motif comme esclave pour construire les villes du pays. Donc à raison d’un salaire minimum de 2000 euros par mois sur 100 années multiplié par 600 000 ouvriers, cela donne à peu près 1 440 milliards d’euros que la banque d’Egypte devrait au peuple juif (sans compter les intérêts à raison de 3% depuis 3300 ans…). Donc vous comprendrez bien que les bouteilles d’eaux, c’est vraiment peu de chose ! En tout cas, une formidable question est posée par le célèbre Zikhron Yossef. C’est que dans le cas où notre bon Juif vend à son voisin égyptien un verre pour 2 euros et 2 verres pour 4 euros seulement il fait une remise s’il achète chez lui 2 verres, le vendeur lui rajoute un verre supplémentaire pour le même prix , est-ce que ce 3ème verre se transformera en sang (bien rouge) ou non : il gardera l’aspect, la couleur et le gout de l’eau ? En fait, la question est de savoir si, lorsque l’on fait une remise à son client, est-ce que cela s’apparente à une vente ou à un cadeau ? Intéressante comme question, non ? Donc si on considère que c’est une vente, alors le 3ème verre restera eau, sinon c’est un cadeau et alors automatiquement il se transformera en sang. Comme on n’a pas de témoignage visuel de l’époque (l’AFP n’existait pas encore dans les pays du Moyen Orient…. Ouf !), on va essayer de développer une réponse d’après nos saintes sources. L’incidence de la question peut se révéler de nos jours lorsque l’on envoie un commercial faire un achat et le fournisseur rajoute dans la quantité des articles, est-ce que c’est assimilé à un cadeau pour le commercial ou cela fait partie de la vente et donc se sera pour le patron ? Autre possibilité, dans le cas moins probable que l’acheteur est un homme qui ne veut PAS profiter des cadeaux du fournisseur comme dit le roi Salomon : « Celui qui veut vivre devra haïr les cadeaux. Est-ce que ce 3ème article rajouté est un cadeau ou une vente ? Le Zikhron Yossef rapporte une Guemara dans Ketouvoth 98 où il s’agit du cas d’un employé qui achète une marchandise pour son patron, et le vendeur rajoute dans la balance. La Guemara fait dépendre que s’il s’agit d’un article qui est vendu à la mesure (comme des épices vendus les 100 g) alors le surplus sera considéré comme cadeau : moitié à l’envoyeur et moitié à l’employé (c’est que d’après Rachi on a un doute si le vendeur a voulu donner au patron ou à l’employé donc on fera moitié/moitié). Cependant, si c’est un article qui n’a pas de prix fixe ni de mesures fixes (comme un vêtement ou un quelconque objet) alors le surplus appartiendra entièrement au patron et non à l’envoyé.

Cependant, le cas qui nous occupe ne ressemble que partiellement à cette Guemara. Car notre sujet est celui de la promotion qui est faite AVANT même l’achat par le client, tandis que la Guemara traite du cas d’APRES la vente lorsque le vendeur rajoute à la quantité du produit . Au final, le Zikhron Yossef a posé la question à un des juges rabbiniques de Bené Braq, le rav Chafrane chlita. Il lui répondit que si la promotion est de la même nature que la vente comme par exemple 33% de Coca en plus, c’est sûr que le surplus est assimilé à une vente. Tandis que si la promotion est du genre: ‘Achetez 4 bouteilles de vin et recevez un tire-bouchon en prime…’ c’est considéré comme un cadeau. D’après cela, notre gentil Egyptien pourra siroter tranquillement son 3ème verre d’eau qu’il a bien acquis par monnaie sonnante et trébuchante .

LE SIPPOUR

Cette semaine je vous propose sur un sippour qui mérite d’être connu (il vaut son pesant d’or) et nous donnera du baume au cœur. Il nous décrit parfaitement ce qu’on appelle communément la Hachga’ha pratit / les merveilles de la Providence divine.

Il s’agit d’une jeune fille originaire de la Russie soviétique vers, semble-t-il, la fin des années 90. Elle arrive seule en Erets en laissant derrière-elle sa petite famille. Au niveau de la pratique elle est complètement à l’ouest (pas mal pour une ex-soviet…) : elle n’a aucune notion élémentaire sur le judaïsme. Mes lecteurs le savent : les Kaaamarades du Kremlin ont tout fait pour éradiquer un quelconque soupçon de judaïsme en Russie soviétique durant 70 années consécutives.

A la suite de son Alyah, notre jeune fille commença sa vie en Terre Promise alors qu’elle ne connaissait pas un mot d’hébreu et qu’elle était complètement seule. Elle entreprit alors des études dans le domaine de l’ingénierie. Durant cette période pour la première fois de sa vie elle était en contact avec des gens (religieux) qui ont une vision plus spirituelle de la vie et cela lui plut. Durant ces années elle fit connaissance avec son futur mari (qu’on appellera « Moché ») qui faisait des études dans un domaine bien différent, celui de l’art.

Elle raconte son histoire très impressionnante (rapporté par le rav Yoél Harazi dans son feuillet n° 1022) : « Mon futur mari provenait d’une famille antireligieuse alors que je commençais mon franc parcours de Techouva. Dans mon éducation russe, j’avais (au moins) appris un enseignement : lorsque l’on fait une chose, on le fait jusqu’au bout. On avait tous les deux décidé de se marier mais il y avait de nombreuses difficultés sur notre nouveau parcours. La première, c’est que mon mari avait un handicap : il était sourd. Au début de la première rencontre je ne faisais pas cas de sa surdité car il était muni d’un mini-appareil auditif et surtout je voyais en lui sa Nechama/son âme et sa personnalité formidable. C’est exactement ce que je voulais. Par contre, mes parents, qui étaient restés en URSS, avaient très peur pour mon futur mariage car ils craignaient la génétique tandis que du côté de mes futurs beaux-parents ils ne voyaient pas d’un bon œil que leur fils se marie avec une russe et surtout ils ne voulaient qu’il fasse Techouva (peut-être des réminiscences du Kremlin en Terre Sainte, va savoir…). Ils nous avaient même prévenus que si leur fils devenait religieux ils couperaient les ponts. Malgré tout, nous nous sommes mariés et mes beaux-parents ont tenu leur parole et jusqu’à ce jour nous n’avons aucun contact (ndlr : intéressant comportement, n’est-ce pas, mes chers lecteurs ?). Dans le même temps mon mari fera son cheminent dans le judaïsme. Au départ c’était timide mais au final il avança avec une grande force. Nous étions complétement seul à affronter la vie, je travaillais dur tandis que mon mari touchait une pension (pour son handicap) et faisait des tableaux durant la journée. A mon goût ils étaient très beaux, mais sans succès. Notre situation pécuniaire était très précaire, nous vivions dans un appartement « HLM » octroyé par l’état aux couples en difficulté qui nous avait permis d’éduquer nos 7 enfants. Quelquefois, ma famille venait de Russie nous voir, critiquant notre style de vie ainsi que mon mari qui était malentendant et de plus n’était pas un artiste peintre reconnu… Nous poursuivions notre avancée sans aucune aide tandis que mon mari n’avait pas de travail… Les années passèrent et notre ainé devint Bar Mitsva. Nous avions entrepris de nombreux préparatifs pour fêter ce grand évènement familial, et particulièrement, mon mari qui s’enfermait dans sa chambre et faisait pleins de peintures pour l’événement (lorsqu’il était plein d’engouement il arrivait à faire de belles toiles). Pour choisir la salle de la Bar Mitsva, Moché a vérifié avant tout qu’il puisse exposer tous ses tableaux. Au début je repoussais son idée mais au final j’ai accepté. Nous avons invité toutes nos connaissances (on n’en avait pas beaucoup) et le soir dit, la salle ressemblait plus à une galerie d’art, qu’une salle des fêtes. J’ai invité tout mon staff du travail ainsi que mon patron. La salle était bien remplie tandis que les murs étaient garnis des œuvres de mon mari. Bien que ce soit à priori bizarre, le résultat était très réussi. Dans le public des invités j’ai remarqué que mon boss était venu avec son fils. Je me suis approché des paravents (Mé’hitsa) et j’ai vu que mon patron est resté planté longtemps devant les tableaux durant la plus grande partie de la soirée tandis que son fils était très content. Vers la fin de la soirée je vois mon boss avec plusieurs personnes très bien habillées (que je ne connaissais pas du tout) observant les œuvres de mon mari et discuter entre eux. Je m’approche et je comprends toute la trame de l’histoire (ndlr : mes chers lecteurs, attachez vos ceintures). En fait, le fils de mon boss avait eu un gravissime accident de voiture quelques mois auparavant. Par miracle il s’en est sorti mais a dû subir des d’opérations chirurgicales pour essayer de sauver son audition. Au final il avait perdu l’usage d’une oreille et la deuxième oreille ne fonctionnait que peu (Hachem Yichmor/que Hachem nous en préserve). Depuis son accident et sa convalescence il ne sortait plus de chez lui. Il avait honte et n’arrivait pas accepter sa nouvelle situation. Jusqu’à ce soir où il décida de se rendre à la Bar Mitsva de notre fils car c’était la première fois qu’il allait dans une fête ‘harédith (orthodoxe) pour voir de plus près ce public qui est décrié par les radios et télés. De plus il ne connaissait personne donc il n’avait pas de honte particulière. Lorsqu’il est entré dans la salle il était stupéfait par l’ambiance, les danses et même l’orchestre (grâce aux appareils auditifs) et surtout il a été impressionné par mon mari. En arrivant à la salle, il a compris que le père du Bar Mitsva était atteint de surdité car il portait aussi des appareils). Donc malgré le même handicap que le sien, la joie rayonnait de son être. Le fils de mon boss a été subjugué par Moché et il commença à danser avec lui alors que cela faisait des mois qu’il ne sortait plus et avait perdu le gout à la vie. En voyant le changement qui s’opérait chez son fils, mon boss était abasourdi. Très heureux de voir son fils si gai, il l’a filmé durant les danses puis a partagé immédiatement son émerveillement avec tous ses amis. Un de ses contacts l’interrogea sur les tableaux qui ornaient la salle. Mon boss s’approcha alors des tableaux et examina attentivement toutes les toiles. Il avait tout son temps car c’était la première fois que son fils sortait de la déprime. Il était enthousiasmé par la beauté de ces œuvres d’art et de suite il envoya des messages à tous ses amis galeristes il les invita à venir voir de plus près cette nouvelle galerie d’art. Ses connaissances arrivèrent et en fin de soirée : tous les tableaux furent vendus !

Plus encore, les amis de mon patron commencèrent (dans les mois qui suivirent) à commercialiser les œuvres de mon mari et grâce à cela on envisagea l’achat d’une maison. Mais le meilleur, c’est qu’à la suite de la Bar Mitsva le fils de mon patron resta très attaché à Moché lui rendant visite plusieurs fois par semaine ayant des discutions profondes avec lui (Moché l’aidait à reprendre le cours de sa vie). Lors des fêtes de fin d’année nous avons invité mon boss avec sa famille. Il vit notre difficulté quotidienne et il nous proposa de déménager dans un bel appartement vide à longueur d’année (c’était celui destiné à sa mère qui vit en dehors d’Israël) avant de nous faire un prêt important pour nous permettre d’acheter un appartement définitif.

Conclusion : Yech Boré LaOlam : Il y a Hachem dans notre monde, Il n’y a pas à perdre espoir !

Coin Halakha : Nous n’avons pas le droit de demander à un gentil (non-juif) par exemple d’allumer pour nos besoins une lampe, (puisque pour nous allumer c’est un « travail » interdit). Cependant, lorsqu’il le fait pour sa propre utilisation letsorko), par exemple il veut lire un livre, alors j’aurais le droit de profiter de son allumage.

Autre permission, dans le cas où il allume, de lui-même, une salle dans laquelle se trouve une majorité de non-juifs, on aura le droit d’en profiter (puisque l’on considère qu’il le fait pour la majorité). Si par contre dans la salle il y a une majorité de gens de la communauté, on ne pourra pas en profiter (même si je ne lui ai rien demandé). Par contre, si je sais qu’il l’a fait pour lui (je vois que de suite après, par exemple, il lit un livre), même si la majorité est juive, je pourrais en profiter (Choul’han ‘Aroukh 276.2).

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, di D’ le veut.

David Gold

Tél : 00972 55 677 87 47

E-mail : dbgo36@gmail.com

Et toujours des Tefiloth pour tous les soldats postés au sud et dans la nord de la Terre Promise afin qu’ils reviennent tous sains et saufs ainsi que le retour de tous les pauvres captifs juifs de Gaza

Une très belle demeure (16 lits) est mise à la disposition du public afin de passer de merveilleux moments à Yavniel (10 km au sud de Tibériade), veuillez prendre contact au 052 676 24 63

 

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