Autour de la table de Chabbath, n°418 Chemoth
Ces paroles de Tora seront étudiées le-‘ilouï Nichmat de Michaël ben Rachel de la famille Joffo.
La parole et la bénédiction du tsadik sauve des mauvais décrets
Cette semaine notre cycle de lecture commencera le 2ème livre de la Tora : Chemoth/ Les Noms. Il s’appelle aussi le livre de l’exode : l’histoire mouvementée du Clall Israël en Égypte. Nous l’avons appris des parachioth précédentes, Ya’akov Avinou est descendu au pays du Nil après que Yossef soit devenu le vice-roi. Les 12 fils de Ya’akov s’installeront alors dans la province de Gochen. C’est un signe pour les générations à venir à savoir que même s’il fallait s’installer sur des terres étrangères, le Clall Israël devra veiller à garder son particularisme et s’établir dans des quartiers éloignés de toute l’influence de la société ambiante.
Au départ l’Égypte voyait d’un bon œil l’installation de cette prestigieuse famille en son sein. En effet, Yossef était le sauveur de la nation égyptienne durant les années de vaches très maigres… Il était donc normal, voire moral d’accueillir ces réfugiés à bras ouverts. Seulement l’homme reste ingrat, et avec le temps les égyptiens oublièrent toutes ces bontés et progressivement des décrets antisémites se développèrent (ndlr : c’est d’ailleurs assez saisissant de voir ce qui se passe actuellement Outre Atlantique et en particulier dans les grandes universités américaines. Dans ces fameuses institutions se développent un antisémitisme notoire alors qu’une bonne partie des fondateurs, chercheurs et sponsors font parties de la communauté libérale américaine… N’est-ce pas un retour de l’histoire ?). La situation empirait d’années en années (voir le magnifique développement dans le bestseller « au cours de la Paracha ») jusqu’à ce que Hachem prenne en miséricorde Son peuple et envoie le sauveur : Moché Rabénou. Nous le savons, Moché est le fils d’un grand de la nation : ‘Amram fils de Lévi et de Yokhéved (sa mère). Seulement suite à d’autres décrets encore plus scélérats, Pharaon décrétera la mort de tous les nouveaux-nés mâles, Yokheved sera obligée de placer son tout jeune bébé dans un panier en osier sur le Nil et au final il sera recueilli par la fille de Pharaon, Bathia. Moché grandira dans le palais de Pharaon et deviendra un prince égyptien.
La première, fois que Moché apparaît dans le texte il est dit : « Moché sortit vers ses frères et vit leur labeur, etc. ». Rachi explique qu’il ne s’agit pas d’un simple regard compatissant d’un noble égyptien sur la populace asservit (un peu comme les larmes de crocodile que les dirigeants européens ont versé lors des événements gravissimes du 7 octobre dernier et heureusement qu’ils se sont vite repris lorsque Israël a commencé à se défendre en entrant à Gaza… Comme disait mon oncle Réouven David Ben Avraham Natté ‘Alav Hachalom : « un bon Juif… C’est un Juif mort… »). Mais Moché a véritablement placé son cœur et son regard sur la souffrance de ses frères et il a compati avec eux. Moché savait sans aucun doute qu’il était juif, puisque dans ses premières années de vie, c’est sa propre mère Yokhéved qui l’allaita. Seulement lorsque l’on a une place si importante dans la hiérarchie égyptienne, on oublie très rapidement ses origines.
Donc de ce passage on apprendra que si on veut véritablement que Hachem nous aide à sortir de l’impasse et aussi de nous sauver du glaive de Yichmaël, il faudra développer une pureté de cœur et une grande compassion avec le sort de nos frères en Erets Israël et dans le reste du monde.
La suite sera très intéressante puisque Moché fera justice lorsqu’il tuera un tortionnaire égyptien qui frappait cruellement un esclave hébreu. Et je vous passe le côté sordide de l’affaire, car beaucoup de mes lecteurs ont la très bonne habitude de lire ce feuillet entre le poisson et la viande le vendredi soir en famille autour de la magnifique Table du Chabbath. Pour ceux qui veulent plus de détails, voir Rachi sur place. Or le lendemain, Moché sortit parmi les esclaves et vit deux hommes Datham et Aviram se quereller au point que l’un lèvera son bras sur le second pour lui infliger une correction. Moché dira à celui qui levait la main : « Racha (mécréant), pourquoi veux-tu frapper ton prochain ? ». La Guemara dans Sanhédrin (58) enseigne à partir de ce passage : »Tout celui qui lève la main sur son ami sans même l’avoir frappé s’appelle Racha« .
Le Talmid Ha’ham de Bené Braq, rabbi Aharon Harrar chlita, pose une très bonne question. Pourquoi le fait de soulever la main est si grave sans avoir frappé ? Or il existe un principe : Hachem ne punit pas les fautifs sur leurs mauvaises pensés mais uniquement lorsqu’ils passent à l’acte. Par exemple, un homme qui s’apprêterait à dérober la « Rolex » ou la « Baume et Mercier » déposées négligemment sur le rebord de la superbe piscine du 5 étoiles à Miami-Beach, n’est pas punissable par Hachem tout le temps où il ne l’a pas pris en main, et s’est sauvé, en prenant la poudre d’escampette… car l’intention même pécheresse n’est pas punissable, tout le temps où il n’y a pas action, Kidouchin 39. Donc comment Moché Rabénou, notre maître, a pu traiter cet homme de mécréant alors qu’il n’était pas encore passé à l’acte ?
Le rav Harar rapporte le commentaire du Maharcha sur un passage précédent : »Tout celui qui frappe la joue de son prochain, c’est comme s’il avait frappé la joue de la Chekhina (présence Divine) ». Ndlr : c’est certain que Hachem n’a pas de représentation corporelle, donc l’enseignement du Talmud est à prendre au niveau du symbole. Et le Maharcha explique qu’Adam Harichon a été créé à l’image de Hachem. Or Ya’akov Avinou ressemblait à Adam. Nécessairement le Clall Israël qui descend de Ya’akov ressemble, si l’on peut dire ainsi, lui aussi à la Chekhina. Dans le même sens, il existe un verset qui interdit de laisser le corps de son ami de la communauté sans sépulture. La raison évoquée : c’est un parjure à Hachem de voir qu’un homme n’est pas encore enseveli. Rachi explique le phénomène : puisque l’homme a été fait à l’image de D’, c’est un manquement vis à vis de D’ de voir un cadavre non enseveli.
D’après cela, un homme qui porte la main contre son ami c’est comme, lehavdil, s’il portait la main contre la Chekhina. C’est une faute par rapport à Hachem et non vis-à-vis des hommes. Or, envers D’ il n’existe pas d’exemption de celui qui faute par la pensée. On le voit par rapport à la faute de l’idolâtrie, qui est punissable par la pensée. On n’a pas besoin de passer à l’acte pour être punissable. D’après cela, quelqu’un qui lèverait la main sur son prochain, de la communauté, même si ce dernier ne le voit pas (encore) s’appellera « Racha », car Israël est façonné à l’image de Hachem… Intéressant, n’est-ce pas ?
Qui veut s’appeler « Gouttesman »?
Cette semaine je vous proposerai une histoire vraie et intéressante en rapport à notre développement (que la communauté garde sa spécificité malgré tout).
Il s’agit d’une famille religieuse de la vieille Europe des années 1860 qui habitait une ville de Hongrie, Montkatch. Le père de famille reb Goutesman décida de partir émigrer vers les Amériques. En effet, la situation était très précaire. La parnassa n’était pas assurée et le pain manquait pour nourrir les enfants. Le père travaillait d’arrache-pied pour amener la subsistance mais sans grand succès. Le chef de famille décida de faire le grand pas et de partir s’installer aux pays de toutes les possibilités. Reb Gouttesman vendit sa petite maison et acheta les billets du voyage pour partir en bateau. Cependant durant cette période reculée, les déplacements n’étaient pas faciles, et le danger était grand lors des traversées… Son épouse était perplexe et lui demanda : »Et si à D’ ne plaise lors de ce pénible voyage nos enfants périssent, à quoi rime notre départ ? » Le père acquiesça et dit qu’il allait prendre immédiatement la bénédiction d’un Tsadik qui habitait à quelques encablures de leur ville. Le père expliqua au Tsadik qu’il avait l’intention de se rendre en Amérique en demandant au saint homme s’il n’y a pas danger pour les enfants? Le Tsadik réfléchit et dit : « Tu as ma bénédiction pour ton voyage ». Puis il ajouta : « Tout le temps où vous vivrez (les parents) aucun de vos enfants ne décédera ! » Le père revint, à sa maisonnée, content : ils pouvaient faire leurs bagages. Le voyage dura de longues semaines. La famille ne souffrira pas du voyage qui se déroula sans même des maux de mer. Ils arrivèrent dans le nouveau continent et cette famille religieuse de Hongrie s’installera dans une petite agglomération de Pennsylvanie, dans la ville de Prinstown. Là-bas résidait déjà une petite communauté religieuse juive dans l’univers du far-West américain de la fin du 19ème siècle. Les Gouttesman ouvrirent une boucherie cachère pour approvisionner les familles juives de la région. Et comme mes lecteurs le savent bien, les lois de la Tora sont immuables qu’on habite la terre sainte d’Israël ou lehavdil dans l’ouest américain… Les années passèrent tranquillement dans la petite bourgade avec son petit quartier religieux en pleine Pennsylvanie… (Comme quoi les villes religieuses ne sont pas l’invention d’hommes habillés en chemise blanche et chapeau de Mea Charim ou d’El’ad…) Cependant, il se déroula une chose terrible dans ce petit univers champêtre américain d’un autre siècle : une épidémie commença à sévir à Prinstown et dans ses environs… Que D’ nous préserve, elle toucha les enfants en bas-âges. La population était dans la terreur la plus totale. Il y eu un cas, puis un second un troisième… C’était une vraie épidémie ! Le gens étaient terrorisés et vivaient calfeutrés chez eux afin que la vague passe… Tous, sauf une seule famille qui vivait comme si de rien n’était… Devinez de qui je parle ? C’est la famille Goutesman, leurs enfant continuaient à jouer dehors comme si de rien n’était. Le couple laissait leurs enfants jouer dans les terrains désaffectés du centre de ville tandis que tous leurs petits copains vivaient un confinement sévère sans montrer un nez dehors. Les proches voisins des Goutesman ses rendirent compte que cette famille ne faisait pas cas de l’épidémie qui faisait rage. C’est alors que le père Guttesman dévoila son secret : la Berakha du Tsadik (de Hongrie) qu’aucun de ses enfants ne mourraient avant les parents… Les amis étaient ébahis, puis germa une idée… Le soir même, on entendit frapper à la porte des Goutesman. Un voisin de la communauté vint avec son jeune fils dans les bras en disant : « J’ai entendu votre histoire, et je tiens à VENDRE MON FILS afin qu’il fasse partie de votre famille. De cette manière on aura droit à la bénédiction du Tsadik ». Reb Goutesman réfléchit et accepta. Les deux familles feront une cérémonie à l’image du Pidion Haben (rachat du premier né) et dorénavant le nouveau garçon jouera dans les champs avec les autres petits Goutesman… Le bruit couru dans la communauté que la famille avait adopté un enfant et qu’il jouait tranquillement à l’extérieur… Puis vint une seconde famille avec plusieurs enfants qu’ils voulaient faire adopter… La suite sera particulièrement intéressante car c’est notifié (dans le livre relatant cette véritable histoire, « Si’hou Nifléotav ») que la famille compta jusqu’à 36 enfants durant toute l’épidémie… Et le clou c’est qu’aucun des enfants Goutesman ne décéda… Et même lorsque le père Goutesman rendit son âme, tout le temps où la mère vivait, les gens de la région continuaient à donner leurs enfants à la maman (certainement qu’elle débordait de travail; mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour aider ses frères ?). Plus encore, il est rapporté que même les docteurs de la région étaient au courant du prodige sans connaître la raison tangible. Fin de l’histoire vraie…
Ce petit sippour nous renforcera dans la Emouna, à savoir que Hachem a donné à certains hommes, les Tsadikims, le pouvoir de bénir et de réaliser des choses au-delà des contingences de ce monde. C’est aussi de savoir que la guérison et la protection des dangers (les guerres) sont dans les mains généreuses du Ribono chel ‘Olam (maître du monde). C’est Lui qui détient les clefs de la santé et de la vie sur terre et c’est vers Lui seul que s’adressent nos prières.
Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.
David Gold tél / 00972 .55 .677 .87 . 47
Une bénédiction au rav Yacov Journo Chlita et à son épouse (Jérusalem) à l’occasion de la naissance de leur fille. Qu’ils aient le mérite de la voir grandir dans la Tora et les Mitsvoth entourés de tous leurs proches et une Berakha aux grands parents respectifs
Une bénédiction à Yits’hak (Pascal) Chékroun et à son épouse (Lyon-Villeurbanne) à l’occasion des fiançailles de leur fille, Mazel Tov !
Une berakha à Liora Elgrabli pour tout ce qu’elle entreprend et un bon Zivoug.