La paix au Moyen-Orient: la première étape

10 novembre 2024

Par Majid Rafizadeh – Gatestone

Pour s’engager sur la voie d’une paix durable au Moyen-Orient, il est essentiel de faire face à une vérité fondamentale : sans une première étape cruciale, la paix dans la région ne restera qu’une illusion. Cette première étape consiste à s’attaquer directement à la cause profonde d’une grande partie du conflit, de la violence et du terrorisme en cours, à savoir le régime islamiste en Iran, et à y remédier.

Au fil des décennies, le régime iranien s’est profondément impliqué dans les crises régionales, attisant les troubles et soutenant le terrorisme. Si l’on veut que le Moyen-Orient connaisse une paix et une stabilité véritables, une transformation du régime iranien est essentielle.

Depuis près de quarante ans, l’establishment religieux iranien entretient le chaos en se cachant derrière un réseau de milices, de groupes terroristes et de mandataires. Ces groupes, alimentés par le régime iranien, ont non seulement entretenu la violence dans la région, mais l’ont également exportée dans le monde entier. Ce réseau terroriste est devenu une menace vaste et complexe, qui se multiplie et gagne en force et en influence. Si l’on ne s’attaque pas au régime en profondeur, ces menaces ne feront que s’intensifier, en particulier lorsque l’Iran se dotera d’armes nucléaires, ce qui ne devrait pas tarder à se produire, selon le secrétaire d’État américain Antony Blinken en juillet.

Depuis la révolution islamique de 1979 orchestrée par l’ayatollah Ruhollah Khomeini, Israël est considéré comme une tumeur cancéreuse à rayer de la carte. Le message est le suivant : « Mort à Israël » et « Mort à l’Amérique ». Comme le fait remarquer The Atlantic, « lorsque l’Iran dit « Mort à Israël », il le pense vraiment ».

Cependant, parmi tous les pays touchés par l’idéologie expansionniste et violente de l’Iran, seul Israël a fait preuve de courage et de détermination pour affronter le régime iranien, le reconnaissant comme la « tumeur » qui alimente une grande partie de l’instabilité de la région.

La mission d’Israël ne s’arrête pas là. Il combat également les supplétifs de l’Iran, le Hezbollah, le Hamas, le Jihad islamique palestinien et les Houthis. Cette double approche cible à la fois la racine et ses prolongements – le problème dans son ensemble – plutôt que de se contenter d’en contenir des parties.

Si les alliés d’Israël soutenaient cette mission courageuse au lieu d’abandonner Israël, la région pourrait voir une résolution plus rapide à la menace iranienne, bénéficiant à tous ceux qui se trouvent dans son ombre.

Il est essentiel de reconnaître que la mission idéologique fondamentale du régime iranien – utiliser la religion comme prétexte pour s’emparer du pouvoir par la force – est profondément ancrée et ne changera pas. Depuis des années, le régime iranien s’en prend non seulement à ses propres citoyens, en particulier aux femmes, mais il exécute même des enfants. Au cours des six premiers mois de 2024 seulement, « les autorités iraniennes ont exécuté 249 personnes » et 166 personnes supplémentaires rien qu’en octobre.

Un régime qui traite son propre peuple de cette manière n’est pas susceptible de traiter mieux les autres.

Le système iranien a été fondé sur des principes visant à « exporter la révolution » et à imposer une structure de gouvernance islamiste à d’autres nations. Cet engagement idéologique est même inscrit dans la constitution iranienne, qui stipule :

« La Constitution fournit les bases nécessaires pour assurer la poursuite de la révolution dans le pays et à l’étranger. En particulier, dans le développement des relations internationales, la Constitution s’efforcera, avec d’autres mouvements islamiques et populaires, de préparer la voie à la formation d’une communauté mondiale unique. »

Cette idéologie radicale, à la base de sa gouvernance et de ses ambitions, laisse peu de place à l’espoir de voir le régime s’auto-réformer ou abandonner ses aspirations à la domination.

Depuis des décennies, le peuple iranien aspire au changement et se soulève courageusement contre le régime à maintes reprises. Pourtant, à chaque fois, le régime répond à ses revendications de liberté par une répression brutale, en déployant la force pour écraser les manifestations, en emprisonnant, en torturant et même en tuant ceux qui osent défier son régime. Selon Amnesty International, l’Iran a également empoisonné des milliers de collégiennes avec du gaz toxique, tout en demandant la fermeture de toutes les écoles, en particulier celles réservées aux filles.

Malheureusement, toutes ces luttes courageuses pour la libération passent souvent inaperçues ou ne sont pas mentionnées par les grandes puissances mondiales. Notamment, lors des importantes vagues de protestations de ces dernières années, les administrations Obama et Biden-Harris sont restées silencieuses, n’offrant aucun soutien substantiel aux personnes qui risquent leur vie pour la liberté. Ce manque de soutien international n’a fait qu’enhardir le régime iranien, aggravant la désillusion de ceux qui, dans le pays, aspirent à la liberté.

Aujourd’hui, Israël, un État petit mais déterminé, s’est donné pour tâche de s’attaquer à ce qui a été pendant quarante ans un cauchemar d’oppression pour le peuple iranien, pour la région dans son ensemble et même pour le monde entier. L’engagement d’Israël à affronter l’Iran est non seulement monumental mais profondément moral. L’Iran, ses alliés et ses mandataires ne reculeront devant rien pour détruire Israël. La position d’Israël est donc une déclaration morale importante contre la tyrannie et le terrorisme. Le courage d’Israël face à ce « mal » est précisément ce que le régime iranien craint le plus : il représente une force de résistance qui défie son emprise idéologique et militaire sur le pouvoir.

Les puissances occidentales – dans leur discours – se font souvent les chantres de la démocratie, des droits de l’homme et de la justice. Pourtant, lorsqu’il s’agit de faire face à l’Iran – à l’origine de la plupart des actes de terrorisme et de violence dans la région –, elles se montrent réticentes à toute action audacieuse. Les pays occidentaux choisissent souvent de fermer les yeux sur les violations des droits de l’homme commises par l’Iran et sur ses avancées militaires : ils risquent de nuire à des échanges commerciaux profitables.

Si ces pays occidentaux n’ont pas la volonté de combattre directement le régime iranien, ils devraient au moins fournir à Israël le soutien nécessaire – économique, militaire et politique. Il ne s’agit pas d’un acte de charité : soutenir Israël dans sa mission sert leurs propres intérêts.

L’Occident pourra-t-il mettre de côté son hypocrisie suffisamment longtemps pour se tenir aux côtés d’Israël face à l’Iran, source de terreur pour lui aussi ? S’il ne parvient pas à trouver le courage d’agir directement, le moins qu’il puisse faire est de soutenir ceux qui le font.

Le Dr Majid Rafizadeh est un universitaire, stratège et conseiller, analyste diplômé de Harvard et politologue. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique étrangère des États-Unis et l’islam.