La mort du leader du Hamas Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet, constitue un revers important pour le Hamas et ses soutiens régionaux, impactant leurs plans stratégiques. C’est pourquoi il fallait frapper à Téhéran, l’épicentre du terrorisme mondialisé autour de la présumée « cause palestiniste », censée enflammer les rues occidentales pour renverser l’ordre institué après le 11 septembre 2001 et l’effroyable choc des Twin Towers.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, potentiel remplaçant d’Abu Mazen, à la tête de la cause terroriste revisitée. Les logos du Hamas sont visibles en arrière-plan. (Crédit photo : VIA REUTERS)
La mort du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran mercredi est un revers majeur pour le Hamas, comme le montre le déluge de deuil qui s’est abattu sur la région, en particulier parmi les alliés liés à l’Iran, mais aussi en Turquie et au Qatar. Haniyeh était préparé pour être l’homme qui prendrait la tête de l’Autorité palestinienne dans les années à venir ; le 7 octobre avait pour objectif de catapulter le Hamas de son isolement à Gaza vers Ramallah et la Judée-Samarie, unifiant ainsi les fronts palestiniens.
Il s’agissait du plan à long terme du Hamas, un plan soutenu par la Turquie, le Qatar, l’Iran, la Chine et la Russie. Ces plans à long terme faisaient partie d’une vaste opération menée par ces pays pour changer la politique palestinienne, qui a traversé 20 ans d’isolement extrême du Hamas après sa prise illégale de contrôle de la bande de Gaza en 2007.
En outre, les partisans du Hamas s’opposent généralement à l’Occident et aux États-Unis et souhaitent utiliser le 7 octobre comme un élément d’une guerre plus vaste contre l’ordre mondial occidental dirigé par les États-Unis, qui a émergé après la guerre froide. Haniyeh était donc bien plus que le simple dirigeant du Hamas qu’il avait été par le passé ; il était en passe d’exercer une influence et un pouvoir réels dans la région.
Le 7 octobre, victoire stratégique de la terreur opposée à toute paix
C’est pour cela que sa perte est importante. Le Hamas voulait profiter du 7 octobre pour prendre le pouvoir à Ramallah, manipulé depuis lors par l’axe iranien. La Chine a joué un rôle clé dans cette affaire, en accueillant récemment 14 factions palestiniennes à Pékin, dans le but d’utiliser cette rencontre pour porter le Hamas au pouvoir en Judée-Samarie par le biais d’une sorte de cheval de Troie, sous la forme d’un accord « d’unité », qui serait en réalité un pouvoir dirigé par Haniyeh depuis les coulisses.
Plans stratégiques et influence régionale
Ankara et Doha ont également travaillé dans ce sens. Si Doha a fait traîner les négociations sur les otages et le cessez-le-feu, c’était pour donner plus de poids au Hamas, assurer sa survie à Gaza et obtenir un accord qui lui permettrait de libérer les otages très lentement, dans le cadre d’une manœuvre d’appât et d’échange visant à attirer l’attention d’Israël et du monde sur les libérations lentes, tandis que le Hamas accroîtrait son rôle dans les coulisses en Judée-Samarie et Ramallah.
Les nouveaux Talibans de Ramallah
Pour que Haniyeh puisse revenir en Judée-Samarie, il aurait fallu que la guerre du 7 octobre se déroule un peu plus longtemps. En effet, les dirigeants du Hamas basés à Gaza ne sont pas aptes à diriger la Judée-Samarie. Yahya Sinwar est un voyou de Khan Younès.
Même si Muhammed Deif et Marwan Issa sont morts, cela n’a pas d’importance pour le Hamas, tant que Haniyeh est en vie.
Sa perte est un coup dur, car le Hamas aura du mal à trouver un dirigeant connu et populaire, possédant une expérience de la région et capable de mener à bien son retour au pouvoir. Le Hamas a un certain nombre d’autres dirigeants, mais la plupart d’entre eux ne sont pas très connus ou ont vécu à l’étranger.
Depuis le 7 octobre, Israël ne devait plus jamais connaître un moment de paix
La mort de Haniyeh est d’une importance à long terme pour la stratégie du Hamas, une importance qui va contrecarrer ses plans et forcer le Hamas et ses soutiens à repenser leur prochaine étape. « L’État d’apartheid génocidaire d’Israël ne connaîtra jamais un moment de paix », a déclaré Within Our Lifetime (WOL) sur les réseaux sociaux.
Selon le New York Post, un homme portant un bandeau du Hezbollah tenait le portrait du leader assassiné du Hamas, Ismail Haniyeh.
WOL a fait l’éloge de Haniyeh qui, dit-on, aurait été tué par des agents israéliens à Téhéran mercredi, le qualifiant de « leader martyr de la résistance palestinienne ».
« Le projet sioniste suppose que les exécutions et les massacres arrêteront la marche de la « liberté de la mer Méditerranée au Jourdain », du Nord au Sud, mais les 76 ans d’histoire de la lutte pour la Palestine prouvent le contraire », a déclaré WOL sur X, condamnant également la liquidation par Tsahal du haut commandant du Hezbollah, Fuad Shukr, mardi.
Faire vivre des légendes urbaines comme Che Gevara
Ailleurs à New York, la Coalition anti-guerre du Bronx et les Amis de la liberté du Swaziland ont organisé une veillée en mémoire de Haniyeh et de Sonya Massey, qui a été abattue par la police à son domicile dans l’Illinois le 6 juillet. Des fleurs et un keffieh palestinien ont été déposés à côté d’une photo de Massey, selon des images publiées par les groupes. Un orateur a brandi une photo de Haniyeh sur le lieu de la veillée.