La mitsva des Tefillines – une protection contre les maladies

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« Ce sera pour toi un symbole sur ton bras et un mémorial entre tes yeux (…) » (Chemoth 13,9)

Lorsqu’une épidémie se répand, que D’ nous en préserve, les gens n’hésitent pas à accomplir à la lettre les moindres prescriptions des spécialistes médicaux pour y échapper – y compris les plus contraignantes.

La raison nous invite, à plus forte raison, à en faire de même lorsque les consignes émanent d’Hachem, « Médecin de toute chair », qui a conçu et dirige l’ensemble de la Création. En effet, Lui seul connaît parfaitement la nature de l’homme, du monde, et ce qui constitue un véritable et éternel bienfait pour le corps et l’esprit humain, dans ce monde comme dans le suivant.

De même que dans les dernières générations ont été découvertes les ondes invisibles qui traversent l’atmosphère, telles que les ondes électriques et autres radiations, le Créateur nous a informé dans la Tora de l’existence d’autres ondes issues des forces pures et impures. Or, pour mettre en action celles qui sont bénéfiques à l’homme et à la Création, nous devons faire appel à des paroles particulières, comme celles de l’étude, de la prière, de la récitation du Chema’, etc., ou encore faire appel à des actes spécifiques utilisant des « outils » et un « appareillage » particulier et extrêmement précis, comme les Tefillines, les Tsitsith, la Soucca, le Loulav, la Matsa, le Chofar, pour n’en citer que quelques-uns. À l’inverse, par des paroles et des actes interdits, on accroît les forces impures, qui sont négatives et nuisibles.

Nombreuses sont les histoires de Tsadikim, qui par leur sainteté, avaient le mérite de voir et de sentir les forces de pureté et d’impureté dépendant de l’observance des Mitsvoth. Ils étaient même capables de percevoir à travers de simples objets leur lien avec une forme d’impureté, quelle qu’elle soit. C’est ce que j’ai pu personnellement constater chez le saint rabbi Aharon de Belz zatsal : lorsqu’on lui mit en main une pièce où était gravée une forme rappelant une croix pour qu’il me la donne en guise de protection, il demanda une autre pièce. Sans la regarder, il avait refusé de l’utiliser, sentant l’impureté qui en émanait.

L’une des Mitsvoth apportant le plus grand flux de sainteté est celle des Tefillines. Lorsqu’il les porte, l’âme de l’homme s’éclaire d’une lumière de sainteté spéciale qui enveloppe l’ensemble de son corps et aide à soumettre son cerveau, son cœur et toutes ses forces au service du Créateur. C’est la raison pour laquelle les Tsadikim étaient capables de percevoir si une personne ne les avait pas mises, à travers l’absence de cette lumière sainte.

Le gaon rabbi Yits’hak Chelomo Unger zatsal, rav du ‘Houg ‘Hatam Sofer, rapporta une scène étonnante à laquelle il avait assisté : une fois, rabbi Aharon de Belz avait tendu la main pour serrer celle d’un invité, mais se ravisant, il lui avait demandé s’il mettait les Tefillines. « Bien sûr, lui répondit l’autre, et je viens même de faire récemment l’acquisition d’une nouvelle paire de la plus haute qualité. » Le rav lui enjoignit de les donner au plus vite à vérifier, et il s’avéra que ces Téfillins étaient pesouloth (invalides), car l’une des occurrences du Tétragramme n’était pas correctement écrite.

On raconte dans le même ordre d’idées que le saint rabbi Na’houm de Tchernobyl zatsal demanda une fois à un employé de maison s’il avait mis les Tefillines ce jour-là. Celui-ci lui confia que ce matin-là, il s’était senti si faible qu’il n’avait pu attendre avant de manger. Après s’être restauré, il n’avait pas voulu remettre les Tefillines et prier, puisque l’on ne prie pas après manger. Le rav lui expliqua que d’après la Halakha, il est certes interdit a priori de manger avant la Tefila, mais, après coup, si on l’a fait, on reste soumis à l’obligation de prier et de mettre les Tefillines. « Vous voyez l’ampleur de la sainteté des Tefillines, lança ensuite le rav à ses proches. Même chez un homme aussi simple et ignorant, qui ne met sûrement pas les Tefillines avec la Kavana appropriée, on pouvait voir que cette Mitsva lui faisait défaut ! »

Le pouvoir de cette sainteté des Tefillines, dont l’objectif essentiel est d’élever l’homme d’un point de vue spirituel, a également des vertus particulières sur la matière, puisqu’ils protègent le corps de l’homme des maladies pernicieuses, comme l’indiquent nos Sages (Mena’hoth 44a). Le verset « Tu m’as rendu force et santé » (Yechayahou 38,15) évoque ainsi ces boîtiers dont la sainteté apporte guérison, vie et longévité. D’ailleurs, les Tefillines font partie de ces Mitsvoth à propos desquelles figure ensuite le verset « pour que tes jours se prolongent ».

De fait, nous constatons que les emplacements où les Tefillines sont portés correspondent à des points proches des membres les plus essentiels à la santé de l’homme : les Tefillines du bras sont portés face au cœur, et ceux de la tête, face au cerveau, tandis que le lien du boîtier de la tête se situe au niveau de la nuque, au sommet de la colonne vertébrale. À ces points, les Tefillines impulsent un supplément de Kedoucha et renforcent la santé de l’homme.

Quant aux lanières des Tefillines, elles jouent un rôle contre l’ange de la mort qui tue à la manière d’un serpent. En attachant ces lanières, on le ligote en quelque sorte, diminuant son pouvoir, ainsi que l’indique le Zohar sur la Paracha Pin’has (238a).

C’est la raison pour laquelle rabbi Elimélekh de Lizensk ainsi que d’autres Tsadikim conseillaient à l’homme souffrant de problèmes de santé de se renforcer dans la pratique de la Mitsva des Tefillines, en l’accomplissant de manière optimale pour mériter la guérison. Il existe également d’innombrables histoires jusqu’à notre époque de malades gravement atteints, voire entièrement paralysés, qui ont connu une guérison rapide suite à leurs efforts dans ce domaine. Les cas de personnes éloignées de la Tora qui ont joui de la guérison et d’un salut exceptionnel après avoir pris sur eux cette Mitsva ne manquent pas.

À la lumière de ces explications, l’emploi par le Médecin universel du terme « pour toi » dans le verset cité en préambule s’éclaire. « Ce sera pour toi un symbole sur ton bras et un mémorial entre tes yeux ». Lekha, pour toi, c’est-à-dire pour ton bien, dans ton intérêt, comme l’explique Rachi au début de la Paracha Lekh Lekha (qui signifie littéralement : « Va pour toi »). Autrement dit, les Tefillines apportent un bénéfice et un profit également matériel, et même corporel, pour celui qui les porte. Ils sont vecteurs de santé et de longévité.

Aussi, tous nos frères qui souhaitent être préservés de la maladie ont tout intérêt à se renforcer dans l’accomplissement optimal de cette Mitsva, notamment en évitant respectueusement de porter atteinte à leur sainteté par des paroles profanes au moment où ils les portent, en particulier lors de la prière matinale. Puissent-ils jouir par ce mérite d’une vie en bonne santé !

Chabbat Chalom !

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