La missive du rabbi de Kalov pour ‘Hanoucca

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A l’attention de nos chers frères résidents de New York, de Londres et du monde entier,

Une directive du ministère de l’Education de New York a été publiée sur leur volonté d’intervenir dans le cursus scolaire des écoles privées juives, visant à introduire des cours incompatibles avec l’esprit de la Torah et à réduire les heures d’étude de la Tora. J’ai appris par mon cher gendre, l’Admour de Vijnitz de Londres, que dans la capitale britannique, ainsi que dans d’autres lieux, le même genre de décret avait été édicté.

Il est de notre devoir de nous éveiller sur la raison pour laquelle récemment, prévaut cette volonté de s’immiscer dans les cursus des institutions de Tora qui existent depuis des dizaines d’années.

La cause : la source principale de la haine portée par les nations au peuple juif provient d’un sentiment de jalousie : elles envient le peuple juif d’avoir reçu la sainte Tora.
Nos Sages, dans le traité Chabbath, expliquent que de là provient l’appellation du Mont Sinaï, lieu du don de la Tora, qui provient de la racine Sina (haine) : c’est le départ de la haine des nations envers le Juif.

Le Rambam, dans sa célèbre missive adressée aux Juifs du Yémen, écrit que même si les non-Juifs eux-mêmes ne connaissent pas l’origine de la haine qu’ils éprouvent envers nous et ne comprennent pas l’importance de la Tora, leur esprit le voit et le ressent, et de là naît la jalousie qui conduit à la haine, et c’est ce qui les pousse à empêcher les Juifs d’étudier la Tora.

En conséquence, le pouvoir grec, profondément animé de sentiments de jalousie, s’est particulièrement évertué à faire sombrer dans l’oubli la Tora du peuple juif, comme l’explique le Maharal dans son ouvrage Ner Mitsva.

Le prophète Daniel avait aperçu dans son rêve le royaume grec sous forme de tigre, un animal dont la nature est de tuer les autres même lorsqu’il n’a pas faim, redoutant qu’un autre puisse posséder une qualité supérieure à lui.

C’est pourquoi les Grecs ont déployé tant d’efforts pour déraciner la Tora, même s’ils n’avaient aucun intérêt à cela, en raison de l’ampleur de leur jalousie envers le peuple juif qui possède la Tora, car aucun savoir ne surpasse la sagesse de la Torah.

La Tora subsiste essentiellement par l’étude des jeunes enfants ; en effet, l’étude de la Tora apprise dans l’enfance ne s’oublie pas.

A cet égard, nos Sages affirment que sans Yehochoua ben Gamla, qui avait institué l’introduction d’un maître en Tora enseignant aux jeunes enfants dans chaque localité, le peuple juif aurait oublié la Tora.

En conséquence, lorsque les Grecs tentèrent d’imposer au peuple juif d’oublier la Tora, ils leur interdirent d’enseigner la Tora aux enfants et autorisèrent uniquement les études profanes des Grecs.

Ils se justifièrent en prétendant qu’ils avaient à l’esprit le bien-être de ces enfants, pour leur assurer un métier et des moyens de subsistance à l’âge adulte.

Nous savons par tradition qu’à l’époque des Grecs, les jeunes enfants se réunissaient avec leurs maîtres en secret pour étudier la Tora, et lorsqu’ils voyaient un Grec s’approcher, ils commençaient à jouer avec des toupies, un jeu grec ; lorsque le Grec s’approchait et voyait qu’ils étaient occupés à jouer, il ne leur faisait aucun mal.

D’où le choix de la toupie, un jeu dénué d’intelligence, qui repose sur la chance en fonction de la lettre sur laquelle on tombe.

Il n’apporte rien sur le plan de l’intelligence, n’est d’aucune utilité pour la subsistance, mais malgré tout, les Juifs constatèrent que les Grecs étaient satisfaits de les voir occupés à ce jeu.

C’était bien là la preuve et le signe que les Grecs ne visaient pas à leur offrir une bonne éducation pour leur assurer un avenir professionnel, mais leur but était d’éviter qu’ils n’étudient la Tora, par jalousie.

C’est en souvenir de cette époque que la coutume a perduré de jouer avec des toupies pendant ‘Hanouka.

Nous devons remémorer ce principe également aujourd’hui : les décrets du passé s’appliquent aussi aujourd’hui ; la volonté des autorités qui veulent intervenir dans les programmes d’études des institutions de Tora provient de cette jalousie de la Torah qui confère l’intelligence et des vertus à l’homme.

Ces dernières années, cette haine s’est beaucoup intensifiée, car dès le moment où les outils technologiques dangereux se sont développés, les jeunes gens fréquentant des établissements laïcs se sont beaucoup dégradés, car les tentations constantes du mauvais penchant, associées à l’abondance des informations, introduisent la confusion dans leur esprit et éliminent leur aptitude à se concentrer, et ils plongent dans divers crimes et désirs.

Je peux témoigner de ce phénomène à travers mes rencontres avec des myriades d’enfants pendant des dizaines d’années : ces dernières années, il devient de plus en plus clair que les élèves étudiant dans les écoles toraniques ont un immense avantage sur ceux qui fréquentent les structures laïques : ils réussissent mieux, aussi bien sur le plan spirituel que matériel.

C’est le moteur principal, ces dernières années, qui a conduit les opposants à l’étude de la Torah à intensifier leurs efforts pour éliminer l’étude de la Tora des enfants, en leur dispensant un enseignement renégat et indécent.

Chaque Juif doit donc considérer ces décrets comme un signe de la bonne éducation que nous offrons à nos enfants : nous voyons à quel point les Grecs et les hellénistes de notre époque nous jalousent.

Contre cette mouvance, nous devons nous renforcer et œuvrer ensemble, tout comme les ‘Hachmonaïm à leur époque, pour pouvoir continuer à étudier la Tora et accomplir les Mitsvoth, chacun selon son niveau, sa tradition et les instructions de son Rav.

A cet effet, il vaut vraiment la peine de retenir l’essence du miracle de ‘Hanouka : nos ancêtres s’étaient sacrifiés pour l’étude de la Tora et l’accomplissement des Mitsvot de D’.

C’est pourquoi ils sont devenus de vrais hommes libres, et nous pouvons affirmer que grâce à cela, nous pourrons également éliminer tous ces décrets, avec l’aide de D’, loué soit-Il.

Hanouka saméa’h

ADMOUR DE KALOV

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