Une nouvelle disposition a été votée. Elle consiste à exiger d’une municipalité, lorsqu’elle investit dans les terrains destinés à l’industrie et au commerce, une participation à un fonds commun, plus que lorsqu’elle réserve les terrains pour la construction d’appartements (ce fonds reverse ensuite tout activité liée à la construction de logements afin de l’encourager). Le fond du problème : les terrains réservés à l’industrie et au commerce rapportent bien plus à leurs propriétaires municipaux sur le plan des impôts locaux que les appartements, situation qui ne fait qu’aggraver le manque d’appartements dont souffre le pays.
Evidemment, la plupart des villes concernées par cette loi sont des villes riches, et pour cause, et donc elles appartiennent, sur le plan politique, à une partie bien définie des clans politiques existant dans le pays. Il s’agit de celle qui a appris, ces temps-ci, à utiliser les moyens les plus honteux et les plus violents pour avoir gain de cause, et c’est ce qu’elle a fait dans ce cas-là également : une grève sans préavis, bloquant les écoles et l’ensemble des services municipaux, ce qui va à l’encontre des règles en place, et qui, surtout, a très fortement gêné les parents obligés en dernière minute de trouver des solutions pour leurs enfants, afin de pouvoir partir au travail. Une conduite inadmissible de la part des municipalités ! Mais telle est la conduite suivie depuis quelques temps dans le pays, que faire ?
Et finalement la loi en question a été acceptée ce mardi, non sans qu’elle n’ait entrainé de très grandes disputes dans le comité des Finances où elle a été présentée. Et que ses opposants se promettent de présenter cette loi… à la Cour suprême, bien entendu, l’office la plus élevée de ce groupe, celle par laquelle ils entendent gouverner.
Le plus amusant – si toutefois on peut écrire une telle chose à propos d’une telle saga déplacée et désolante – est que le député Pindrous a déclaré à Radio Kol ‘Haï qu’en fait, cette loi a un auteur, connu et important : pas moins que l’ancien ministre des Finances Lieberman, quand il était le dirigeant de ce ministère. Alors, personne n’a rien trouvé à redire à ce projet de loi…
Ainsi donc tout est faux, rien n’est sérieux, tout dépend des jeux politiques en cours, et la moindre réaction émanant de cette partie de l’échiquier politique en Israël ne fait que dépendre que d’un seul et unique point : qu’est-ce qui renforce leur camp ! Qui parle-t-il encore du bien public, du bien de l’Etat d’Israël sur le plan intérieur ou sur le plan international, des intérêts du public et des personnes privées ? Cela est totalement négligé, face aux intérêts de ce groupe, qui tient, avant toute chose, à garder le pouvoir, par les diverses factions qu’il a mis en place (Cour suprême, tribunaux, médias d’Etat, etc.).
Triste.
Illustration : caricature de Yoni, Yated, sur le budget de l’éducation nationale et sa distribution « équitable ».