La loi sur la Nation

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Illustration : caricature parue sur Crises.fr

Les attaques de plus en plus agressives contre les promoteurs de « ‘Hok Haleom », la « loi sur la Nation » promue par la majorité parlementaire à la Knesset et le Premier Ministre, sans compter les tentatives d’immixtion de l’ambassadeur de l’Union Européenne pour dénoncer ce projet de loi dans des termes d’une violence inacceptable, sont très significatives.

Dans un monde qui accepte sans broncher depuis des années les menaces génocidaires contre Israël de l’Iran et d’autres, qui accepte la négation absolue de la légitimité de la souveraineté juive dans sa patrie historique, sous quelque forme que ce soit, par un nombre croissant de pays, et d’hommes et de femmes à la surface de la planète, rien n’est plus nécessaire que d’affirmer dans un texte principiel interne, cette constatation élémentaire que l’Etat d’Israël est d’abord et avant tout, l’Etat National du Peuple Juif et qu’il est parfaitement légitime.

Il faut une dose de mauvaise foi considérable pour faire semblant de croire que cette affirmation mettrait en péril les droits des minorités en Israël quand on constate à la fois les garanties qui leurs sont accordées en droit et dans les faits dans l’appareil politique de l’Etat et la jurisprudence de la Cour suprême qui souvent discrimine en leur faveur, que parfois les abus manifestes de certaines de ces minorités dans leur identification aux actions terroristes ennemies voire à la trahison pure et simple, avérée, par la transmission à l’ennemi de renseignements secrets, de certains membres du parlement.

Si l’on compare en toute objectivité le statut concret des minorités en Israël avec celui des minorités en Europe et aux Etats-Unis il est certain que la balance penche en faveur d’Israël.

En effet, nulle part ailleurs, les minorités qui constituent 20% de la population, vivent à la fois dans leurs propres villages, leur propre environnement social et dans la société globale où ils sont médecins, avocats, entrepreneurs, employés, agriculteurs etc… en interaction permanente avec les Juifs. Nul n’ignore que nombre de citoyens appartenant aux minorités estiment relever d’une autre légitimité que celle du retour à Sion des Juifs après 1900 ans d’exil. Cependant comme ils ne sont pas relégués dans des cités dortoir, ni exclus des emplois du fait de leur appartenance comme si souvent en Europe, comme les questions de statut personnel sont réglées en Israël, en vertu de la loi, par leurs tribunaux communautaires, Ils s’éprouvent, le plus souvent, beaucoup mieux qu’en Occident.

Dans ces conditions, quand le représentant de l’U.E. qui viole allègrement ses engagements de garantir les accords d’Oslo en finançant des centaines de constructions arabes illégales dans la zone C de Judée-Samarie, fixée dans cet acte sous juridiction exclusive israélienne, quand elle finance directement le terrorisme, entre autres, en payant une rente aux familles des terroristes neutralisés, quand elle multiplie les campagnes haineuses contre Israël partout en Europe, quand elle ferme les yeux sur l’intense développement de l’antisémitisme dans ses murs, prétend donner à Israël des leçons de démocratie, il dévoile en réalité en fin de compte, un penchant morbide récurrent de l’Occident: le refus de la souveraineté juive dans son pays.

Le peuple juif serait le seul à ne pas pouvoir affirmer simplement qu’il a droit à son Etat-Nation souverain?  Tout ce que les Nations européennes se sont reconnues à elles-mêmes, parfois depuis des siècles, nous serait refusé, à nous justement, qui avons affirmé ce droit pendant tant de siècles d’exil de discriminations et de souffrances!

L’on voudrait nous juger à l’aune de critères post-modernes que nous n’acceptons pas. Quand on a honte d’être une nation et que l’on voudrait bâtir une humanité indifférenciée (sans être capable de le faire soi-même) en retombant dans les errements de Babel, on l’exigerait d’Israël… Il y a maldonne! Que certains israéliens soient complices de cette paranoïa n’est pas surprenant: la « Selbsthass »  si caractéristique des identités en perdition frappe aussi chez nous.

Léon ROZENBAUM

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