La loi irlandaise de boycott des Juifs

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En 1933, l’Allemagne nazie lançait un boycott économique contre les Juifs, marquant le début d’une persécution systématique qui allait culminer avec l’Holocauste. Aujourd’hui, une loi proposée en Irlande, bien que dans un contexte différent, suscite des inquiétudes en raison de ses similitudes troublantes avec ces mesures discriminatoires. Le projet de loi irlandais, intitulé « Contrôle de l’activité économique (territoires occupés) », vise à interdire l’importation et la vente de biens provenant de territoires considérés comme occupés, notamment la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Bien que présentée comme une mesure de respect du droit international, cette loi est perçue par beaucoup comme une attaque ciblée contre Israël et, par extension, contre les Juifs.

Un contexte historique alarmant

Le 1er avril 1933, les nazis ont orchestré un boycott national des entreprises juives en Allemagne. Des soldats en uniforme se postaient devant les magasins juifs, taguant des étoiles de David et des slogans antisémites sur les vitrines. Cette journée marqua le début d’une campagne visant à exclure les Juifs de la vie économique, sociale et politique allemande. Des lois antijuives furent rapidement promulguées, privant les Juifs de leurs droits civiques, confisquant leurs biens et les forçant à porter l’étoile jaune. Ces mesures ont ouvert la voie à l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire humaine.

Aujourd’hui, bien que le contexte soit différent, la loi irlandaise suscite des craintes similaires. En criminalisant les biens produits en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est, elle cible implicitement les entreprises israéliennes et, par extension, les Juifs. Les promoteurs de la loi affirment qu’elle s’applique à tous les territoires occupés, mais en réalité, elle vise principalement Israël. Aucune mention n’est faite de Chypre du Nord, de l’Ukraine occupée par la Russie ou du Tibet sous contrôle chinois.

Une loi controversée et ses implications
Le projet de loi, initialement proposé en 2018 par la sénatrice indépendante Frances Black, a été relancé en 2024 dans un contexte politique tendu. Après les attaques du Hamas le 7 octobre 2023 et la guerre qui s’en est suivie à Gaza, l’Irlande a intensifié son soutien à la cause palestinienne, allant jusqu’à reconnaître l’État de Palestine en mai 2024. Cette décision, prise en coordination avec l’Espagne et la Norvège, a été suivie d’un engagement à promulguer la loi sur le boycott des biens israéliens.

La loi prévoit des amendes pouvant atteindre 250 000 € et des peines de prison allant jusqu’à cinq ans pour quiconque importerait ou vendrait des « biens de colonisation ». Bien que le texte ne mentionne pas explicitement les Juifs, il est clair que les colons visés sont majoritairement israéliens. Les partisans de la loi, souvent liés au mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), voient cette mesure comme un moyen de faire pression sur Israël, qu’ils accusent de violations des droits de l’homme.

Cependant, cette loi soulève des questions pratiques et éthiques. Comment les autorités irlandaises détermineront-elles l’origine des produits ? Les voyageurs en provenance d’Israël seront-ils fouillés à leur arrivée en Irlande ? Les objets religieux, comme les kippas ou les livres de prière, seront-ils confisqués ? Ces interrogations montrent à quel point cette loi est difficile à appliquer et potentiellement discriminatoire.

Il est essentiel de rappeler qu’Israël est une démocratie dynamique, entourée de voisins hostiles, qui lutte pour sa survie dans une région instable. Les mesures comme la loi irlandaise ne font qu’alimenter les tensions et nuisent aux efforts de paix. Plutôt que de diaboliser Israël, la communauté internationale devrait soutenir des solutions constructives pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Israël a le droit de défendre ses citoyens et de prospérer en tant que nation souveraine. Les boycotts et les sanctions ne font qu’éloigner la perspective d’une paix durable.

En fin de compte, cette loi irlandaise, bien qu’elle se présente comme une mesure de justice, risque de perpétuer des stéréotypes nuisibles et de saper les relations entre l’Irlande et Israël. Il est crucial que les gouvernements agissent avec prudence et évitent de répéter les erreurs du passé.

Jforum.fr

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