La députée Tali Gottlieb (Likoud), qui a refusé de répondre à une convocation pour un interrogatoire sous avertissement, a reçu ce soir (dimanche) une lettre inhabituelle du procureur adjoint de l’État, précisant qu’elle doit se présenter à un interrogatoire à la police à une date qui sera fixée.
Avi’hai Hever | Be’hadré ‘Harédim
Dans la lettre, il est mentionné que l’immunité parlementaire de Gottlieb ne la protège pas contre les enquêtes policières. « Vous n’avez aucune immunité contre un interrogatoire. Vous devez vous présenter à la date et au lieu qui seront fixés, » souligne la lettre.
Réponse de Tali Gottlieb
En réponse, Gottlieb a écrit : « À l’intention du ministère public : j’ai entendu dire que vous avez informé votre porte-voix personnel Aviad Glickman que je n’ai pas d’immunité contre les enquêtes policières. Par ailleurs, vous n’avez même pas pris la peine de m’envoyer quoi que ce soit directement ! Alors permettez-moi de clarifier vos lacunes en lecture juridique. »
Elle poursuit : « Selon l’article 1 de la loi sur l’immunité, il est explicitement écrit en noir sur blanc qu’un député est exempt de responsabilité pénale pour tout acte, parole ou expression dans l’exercice de ses fonctions. Il est évident que j’ai agi dans le cadre de mes fonctions, et par conséquent, il est impossible de me poursuivre ou de m’enquêter. Je ne peux pas être arrêtée ou retenue pour interrogatoire. »
Gottlieb ajoute : « Je sais que cela vous déçoit. Alors, supposons que j’ai commis une infraction : mon immunité me protège, car j’ai agi dans le cadre de mes fonctions parlementaires. Et je continuerai à agir de la sorte, car c’est mon devoir et la signification de mon immunité. D’ailleurs, vous n’avez aucune immunité. Informer les médias avant même de contacter un député est une violation flagrante de confiance. »
Elle conclut en défiant : « Je retiens mes mots et ne vous dis pas ‘allez vous faire voir’, mais je vous recommande vivement de chercher une autre cible. Vous ne m’intimiderez pas, et vous ne m’effrayerez pas. »
Contexte de l’affaire
Il y a environ une semaine et demie, la députée Tali Gottlieb a été convoquée pour un interrogatoire sous avertissement par la police, mais elle a refusé de se présenter. Cette enquête fait suite à une instruction donnée par la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, il y a environ six mois, demandant à la police d’ouvrir une enquête criminelle contre Gottlieb pour suspicion de « divulgation d’informations confidentielles ».
En janvier dernier, Gottlieb avait relayé une théorie conspirationniste selon laquelle le Mossad aurait intercepté des communications entre le mari de Shikma Bresler et Yahya Sinwar, chef du Hamas, quelques jours avant des attaques meurtrières.
Malgré cela, Gottlieb insiste sur le fait que son immunité parlementaire est absolue et qu’elle ne se rendra pas à l’interrogatoire. Elle a écrit sur Twitter : « La conseillère juridique, fidèle à ses habitudes, a informé ses alliés dans les médias qu’elle prévoyait de m’interroger sous avertissement, et ce après avoir ordonné d’enquêter sur ceux qui incitent et appellent à la désobéissance pendant une période de guerre. »
Elle conclut en réaffirmant : « L’immunité parlementaire, conformément à l’article 1 de la loi sur l’immunité, est absolue et ne peut être levée. Par conséquent, tout ce qui reste à faire est de compter sur ma bonne volonté et de me demander gentiment de coopérer. »
