Les événements s’enchaînent inexorablement, la machine de guerre est activée.
Pourtant tous les protagonistes se gardent bien de se mettre dans la lumière. Dans ces conditions qui frappe qui ? on ne le sait pas vraiment. Des missiles s’abattent ici sur un tanker iranien en mer rouge à 95 km de la ville portuaire saoudienne de Jeddah.
Quelques jours auparavant c’étaient des drones et des engins explosifs qui frappaient très gravement des installations pétrolières en Arabie Saoudite.
Les accusations fusent d’un côté comme de l’autre, le moindre dérapage pourrait entraîner une conflagration qu’aucune partie n’affirme pourtant souhaiter.
Dans ce climat explosif, on peut dire que tout le monde suspecte tout le monde. Les mots volent aussi vite que les missiles, vengeances, dissuasions, frappes préventives. Les états majors militaires s’activent.
En Israël on craint depuis l’attaque attribuée à l’Iran sur les installations pétrolières saoudiennes, une réplique sur le même modèle en direction de l’état hébreu. Pourtant les situations ne se ressemblent pas.
La capacité de riposte d’Israël en cas d’attaque iranienne ne se compare pas avec celle de l’Arabie Saoudite, ni même avec les forces stratégiques directes iraniennes. Cependant la vanité des responsables du régime des Mollahs et du commandant des gardiens de la révolution font chaque jour monter les enchères.
Yossi Cohen le chef du Mossad demeure très calme, il a sereinement évoqué une éventuelle élimination du général iranien Quassem Soleimani, le patron de la force d’élite iranienne ”Qods ” au sein des gardiens de la révolution islamique en Iran. Un objectif tout à fait atteignable a précisé Yossi Cohen affirmant toutefois ”avec tout le respect que je dois à la vantardise de Soleimani, il n’a pas encore commis l’erreur qui le placerait sur la prestigieuse liste des cibles du Mossad”.
Quant à Hassan Nasrallah le chef du Hezbollah au Liban, le chef du Mossad a révélé que Nasrallah d’abord considéré comme une cible pour les services secrets israéliens est sorti pour un temps de la liste des éliminations. Yossi Cohen n’ a pas précisé la raison.
Par ailleurs le chef du Mossad ne considère pas l’Iran comme une menace existentielle, mais ”Un défi sécuritaire”.
Pourtant Netanyahou le Premier ministre israélien a décidé de sortir de l’ombre concernant ses intentions, il a révélé créant une certaine surprise le jeudi 10 octobre, la nécessité de lancer une frappe préventive capable de dissuader l’Iran de perpétrer une attaque de missiles contre Israël.
Les sources militaires israéliennes présentes à une cérémonie de commémoration du souvenir de la guerre du Kippour ont affirmé ”Qu’il fallait prendre en considération qu’une telle frappe déclencherait une guerre totale de missiles et drones entre Israël et l’Iran” Une guerre qui pourrait durer des semaines ou des mois, avec une escalade meurtrière.
Les satellites de l’Iran, le Hezbollah au Liban, les milices chiites irakiennes en Syrie et en Irak, ainsi que le Hamas palestinien et le Jihad islamique à Gaza, joueraient un rôle actif dans ce conflit.
Netanyahou a souligné: ”Nous apprécions l’importante assistance américaine qui nous a été accordée ces dernières années, de même l’immense pression économique que les États-Unis imposent à l’Iran, mais nous ne devons jamais oublier d’appliquer cette directive fondamentale, Israël se défendra avec ses propres forces contre toute menace”.