La grandeur de Pin’hass

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Autour de la table de Shabbat, n° 392 Parachat Pin’has

Ces paroles de Tora seront lues le’iouyi nichmat de l’âme de rav Abikser Chelomo ben Messouda

(Désormais les communautés d’Israël se joindront à notre « Daf » / feuillet hebdomadaire car il n’y a plus de décalage entre les lectures faites en Erets et le reste du monde).

Au début de notre paracha est mentionné un évènement qui a commencé à la fin de « Balak ». On connaît les faits, Zimri chef des princes de la tribu de Chim’on, vient avec la fille du roi de Moav devant Moché notre maître. L’homme demande avec beaucoup d’insolence : cette femme (en désignant la fille du roi) : est-elle permise ? Et l’arrogant continuera : si elle n’est pas permise, ta femme Tsipora également t’est interdite, car c’est la fille du prêtre idolâtre, Jétro ! Et devant toute l’assemblée il prend cette femme et s’isolera avec elle dans sa tente ! Tout le monde reste suffoqué d’une telle insolence. Jusqu’à ce que Pin’has, petit fils d’Aharon, prenne sa lance et transperce les deux fauteurs. Fin de l’épisode.

La Guemara dans Sanhédrin (82.) explique l’action de Pin’has comme un geste d’une bravoure exceptionnelle qui n’est pas donné à n’importe qui. Car prendre la lance et tuer le pécheur est d’une manière habituelle FORMELLEMENT interdit par la Tora. Il n’y a que le Beth Din qui soit agréé à donner la punition adéquate, mais en aucun cas un simple quidam. Par exemple lorsqu’on voit un homme faire une grave faute, c’est uniquement le tribunal qui peut infliger la peine et non les témoins. Or, ici on voit que même la Tora a agréé l’acte de Pin’has puisque suite à cela, il sera ‘anobli’ Cohen et vivra pour toujours (les Sages expliquent que Pin’has c’est le prophète Eliyahou qui vivra pour toujours). Donc comment comprendre que Pin’has a pu faire justice sans demander l’aval du Beth Din ?

La réponse est que dans certains cas très particuliers, chacun doit se placer à la place du Beth Din. Le Talmud enseigne (Sanhédrin 73.) qu’il y a des faits similaires où l’homme a même l’OBLIGATION de punir le fauteur. C’est le cas du « Rodef », le poursuiveur. Plusieurs cas sont débattus dans le Talmud, mais par exemple (que D’ nous en préserve), si on voit un homme armé qui poursuit son prochain avec une intention claire d’en finir avec lui, celui qui aura la possibilité (physique) d’arrêter le poursuiveur (Rodef) devra le faire et c’est même une Mitsva. Seulement il existe une restriction : on pourra abattre le poursuivant uniquement si on n’a pas d’autre possibilité ! Mais si on a la possibilité de l’arrêter sans attenter à sa vie, on devra le faire. Par exemple tirer sur un de ses membres non-vitaux et par là préserver sa vie. Mais si, celui qui intercepte le poursuiveur le tue alors qu’il avait la possibilité de le neutraliser, d’une autre manière, sera passible de mort ! Car son action permise vient pour sauver le poursuivi, mais pas pour punir le poursuivant. La raison de cette loi, est que la Tora vient empêcher le Rodef de faire la faute (dans notre cas c’est le fait de tuer, mais il existe d’autres cas encore qui sont énumérés dans la Michna).

Dans tous les cas, avec Pin’has c’est différent. Même si Zimri (le prince de la tribu de Chim’on) a fait une grave faute, cela ne ressemble pas au cas d’un homme qui court après son prochain pour le tuer ! La preuve, c’est que si Pin’has avait demandé au Beth Din s’il devait tuer Zimri, le Beth Din ne lui aurait pas répondu. Or pour le cas d’un poursuivant, le Beth Din l’aurait permis. C’est uniquement un homme d’une trempe exceptionnelle pour lequel l’honneur de Hachem et de Sa Tora est primordial, qui peut prendre sa lance afin de punir l’affront.

« La tribu de Yissakhar »

Après la chute spirituelle entraînée par les filles de Midiane, une épidémie se propagera dans le campement d’Israël et entraînera la mort de 24 000 jeunes hébreux. La Tora fera un dénombrement de chaque tribu. Parmi ce décompte il y aura la tribu d’Yissakhar qui symbolise ceux qui étudient la Tora. Le saint Or ha’haïm (dont on vient de fêter la Hilloula ce mardi 15 Tamouz/4 juillet) explique de ce passage qu’une des familles Yissakhar s’appelle « Fouvi« . C’est une allusion au fait que le Talmid ‘Hakham doit s’écarter du superflu et du luxe (Lefanoth c’est « écarter »). Il explique aussi que celui qui veut acquérir la Tora doit éviter les jeux et les paroles futiles car cela entraîne une diminution dans son étude. Et, continue le rav, ‘j’ai trouvé un homme pieux (Alshikh Hakadoch) qui enseigne que la bouche de ceux qui étudient la Tora a le même statut qu’un ustensile saint du Temple ! Car il n’y a rien qui équivaut la sainteté des paroles de Tora. D’après cela il serait interdit de parler de choses profanes’.

A ce sujet on rapportera le Talmud de Jérusalem où rabbi Chim’on disait que s’il avait été au Mont Sinaï lors du Don de la Tora, il aurait demandé à Hachem de créer l’homme avec deux bouches ! L’une pour l’étude de la Tora et l’autre pour les paroles profanes. Mieux encore, même pour la prière il aurait demandé au Créateur de ne pas utiliser la même bouche que pour l’étude de la Tora ! (Car Rabbi Chim’on considère qu’un homme qui étudie la Tora ne doit pas arrêter son étude, même pour faire sa prière).

Notre Sippour

Notre Paracha enseigne la grande Messirout Néfech/abnégation de Pin’has.

Il faut savoir, que de tout temps, existèrent beaucoup de petits Pin’has qui ont fait de nombreux sacrifices afin de pouvoir accomplir les commandements.

L’un d’entre eux, c’est le rav Aharon Harar qui a vécu en Russie soviétique à l’époque du mécréant Staline Yima’h chemo (l’anecdote est tirée de Ner Lechoulh’an Chabbath). Il faut savoir que dans ces années noires, ou plutôt rouges, sanglantes, entre les années 1930 et 1960, la terreur était très grande contre la communauté juive (les communistes ont éradiqué toute trace de judaïsme sur tout le terrain soviétique).

Respecter le Chabbath dans ces années relevait du miracle permanent. Le système était à ce point policier et répréhensif que les parents avaient peur que leurs propres enfants ne les dénoncent !

Le rav Aharon Harar avait réussi pendant 11 années (!) à respecter le Chabbath dans des conditions inimaginables et il lui était nécessaire, pour cela, de changer sans cesse de travail.

Un jour, il était vendeur de photos sur la place Rouge en face du Kremlin, siège du parlement soviétique communiste et, par conséquent, anti-juif ! De cette manière il était indépendant et pouvait régler ses horaires de travail à sa guise. Et puisque le travail n’était pas harassant, car à l’époque le tourisme était à peu près nul (sauf peut-être pour les communistes français qui venaient visiter leurs grands camarades du Kremlin…), il prit un grand livre d’un des fondateurs du socialisme. Il arracha les pages centrales (car il n’est pas interdit de les jeter et certainement qu’il y avait même une Mitsva…) et les remplaça par des Dapim/pages saintes du Talmud ! Et sous les murailles du Kremlin il étudiait la Tora ! Incroyable, mais vrai ! Aussi, et grâce à cet esprit de sacrifice montré par cet homme durant cette période noire de l’histoire juive, il a eu la chance d’avoir parmi sa descendance un petit-fils à Bené Braq qui diffuse aujourd’hui beaucoup de lumière autour de lui par ses magnifiques paroles de Tora que nous avons l’habitude de vous faire partager, le « Zikhron Yossef ». Cela nous apprend que toute abnégation pour la Mitsva rapportera ses fruits comme pour Pin’has qui sera anobli Cohen et aura l’alliance de la paix.

 Chabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold

Nouveau, je m’apprête à sortir la 2ème saison « Au cours de la Paracha » (il est en relecture). Celui qui veut soutenir sa parution peut dédicacer une page ou une demi-page en l’honneur de proches. Veuillez prendre contact auprès de l’adresse mail.

sylvia@gold1.fr.

Tél:06 60 13 90 95

 Une bénédiction de réussite à Gérard Cohen et à son épouse (Paris) dans ce qu’ils entreprennent et une bonne santé.

Une bénédiction de réussite à mon Roch Collel, le rav Asher Brakha et à son épouse, pour le développement de ses différents Collelim en Erets

Une Berakha à la famille Teboul (Villeurbanne) à l’occasion du Brith de leur fils, qu’ils le voient grandir dans la Tora, les Mitsvoth et les bonnes actions. Une bénédiction, également, aux grands parents, famille Lelti Gabriel et son épouse.

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