La France pompier pyromane propose un cessez-le-feu

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Un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu et préparé en coordination avec la Jordanie et l’Égypte a été déposé devant le Conseil de sécurité mardi.

Bombardements israéliens et salves de roquettes du Hamas palestinien ont fait de nouvelles victimes et les violences se sont ravivées mardi en Cisjordanie et à Jérusalem lors d’une «journée de la colère», alors que la France a proposé dans la soirée une résolution pour un cessez-le-feu auprès du Conseil de sécurité de l’ONU. Mais quand on dit victimes, les médias y intègrent plus de 160 terroristes que le Hamas reconnait, oubliant pour ne pas braquer sa population les centaines de combattants enfouis sous les décombres des tunnels.

La démarche française, en coordination avec l’Égypte et la Jordanie, risque de braquer les États-Unis. Cette proposition de résolution intervient alors que le Conseil de sécurité de l’ONU est bloqué depuis huit jours par Washington sur l’adoption d’une simple déclaration sur le conflit, selon des sources diplomatiques.

Mardi, les Palestiniens de Cisjordanie ont organisé une journée de grève générale et de «colère» en solidarité avec Gaza, qui a été très largement suivie. «Nous sommes ici pour faire entendre nos voix et être solidaires des gens de Gaza qui sont bombardés», a expliqué à l’AFP Aya Dabour, qui manifestait à Ramallah. Grâce à cette grève, «nous commençons à ne plus avoir l’impression d’être simplement leurs esclaves», a confié Ala Judeh, palestinien de 24 ans employé dans une station-service d’un quartier juif de Jérusalem.

Lors de ces rassemblements, qui ont dégénéré en affrontements avec l’armée, quatre Palestiniens ont été tués et des soldats israéliens blessés par balles.

Depuis le début du nouveau cycle de violences armées entre l’État hébreu et des groupes de Gaza le 10 mai, au moins 230 personnes dont près de 160 terroristes ont été tuées, en grande majorité des Palestiniens. En neuf jours, 3700 roquettes ont été tirées dont environ 90% ont été interceptées par le système de défense antiaérien israélien, selon l’armée.

Les raids israéliens se sont poursuivis sur l’enclave palestinienne de la bande de Gaza, laissant de plus en plus d’immeubles éventrés, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Il n’y a plus d’électricité ni d’eau, plus de toit, les vitres et les portes sont cassées», a témoigné Kamal Harzallah, dont la maison a été détruite dans un bombardement.

À peine ouvert quelques heures, le point de passage de Kerem Shalom a été refermé mardi par Israël après des tirs d’obus palestiniens, faisant faire demi-tour aux camions de l’aide internationale chargés de vivres, de médicaments et d’essence.

72.000 déplacés

Des bombardements sporadiques se sont poursuivis dans la nuit de mardi à mercredi à Gaza, selon un correspondant de l’AFP sur place. Mardi soir, un photographe de l’AFP a rapporté avoir vu des traînées lumineuses dans le ciel au moment où le dispositif de défense antimissiles israélien interceptait des roquettes tirées depuis la bande de Gaza.

«Nous sommes terrifiés par les détonations, les missiles et les avions», a dit Randa Abou Sultan, 45 ans, mère de sept enfants. «Nous nous sommes tous rassemblés dans une seule pièce. Mon fils de quatre ans me dit qu’il ne veut pas s’endormir de peur de nous retrouver tous morts à son réveil», a-t-elle raconté.

À la crise sécuritaire s’ajoute le risque d’une crise humanitaire, avec 72.000 Palestiniens déplacés et 2.500 personnes ayant perdu leur maison dans les bombardements, selon l’ONU. Depuis le début des hostilités, 213 Palestiniens dont 160 terroristes ont été tués à Gaza, dont au moins 63 enfants d’après les déclarations du Hamas non vérifiées, et plus de 1440 blessés, selon un bilan palestinien. Côté israélien, deux ouvriers thaïlandais ont été tués mardi par des tirs de missiles depuis Gaza vers le sud du pays, a annoncé la police. En Israël, douze personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées par des tirs de roquettes.

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses secouristes avaient pris en charge mardi plus de 150 personnes à Jérusalem et en Cisjordanie, dont 35 blessées par balles et 80 souffrant de problèmes liés à l’inhalation de gaz lacrymogènes. Selon les autorités palestiniennes, les forces israéliennes ont tué 24 Palestiniens en Cisjordanie depuis le 10 mai.

Le président américain Joe Biden a exprimé, pour la première fois, son soutien à un «cessez-le feu», lors d’un nouvel entretien téléphonique lundi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. «Nous continuerons le temps qu’il faudra pour ramener la tranquillité aux citoyens d’Israël», a toutefois martelé Benjamin Netanyahou.

Diplomatie «discrète»

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a menacé de tirer de nouvelles roquettes vers Tel-Aviv si l’aviation israélienne ne cessait «pas de cibler des civils», tandis que ses missiles visaient par dizaines le Sud d’Israël.

L’armée israélienne a dit avoir ciblé ce qu’elle appelle «le métro» –des tunnels souterrains permettant selon Israël au mouvement islamiste de faire circuler ses munitions– ainsi que des maisons de commandants du Hamas, affirmant que certaines servaient à «stocker des armes».

Sur le front diplomatique, le président palestinien Mahmoud Abbas a plaidé devant l’émissaire américain Hady Amr en visite en Cisjordanie pour une «intervention» de Washington.

La France a déposé mardi soir une résolution devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour demander un cessez-le-feu. Lors d’une rencontre entre Emmanuel Macron, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et, par visioconférence, le roi Abdallah II de Jordanie, «les trois pays se sont mis d’accord sur trois éléments simples: les tirs doivent cesser, le moment est venu d’un cessez-le-feu et le Conseil de sécurité de l’ONU doit se saisir du sujet», a précisé l’Élysée. Une seconde médiation est également en cours, via l’ONU, aidé du Qatar et de l’Égypte.

Le conflit a éclaté après le tir d’un barrage de roquettes du Hamas sur Israël en solidarité avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. À l’origine des violences, la menace d’expulsion de squatters palestiniennes au profit des propriétaires israéliens dans ce secteur de Jérusalem libéré en 1967, qui appartenait à des institutions juives en 1948.

La dernière grande confrontation entre Israël et le Hamas remontait à l’été 2014. Le conflit de 51 jours avait ravagé la bande de Gaza et fait au moins 2251 morts côté palestinien, dont des milliers de terroristes, et 74 côté israélien, quasiment tous des soldats.

Il faudra rechercher la responsabilité de la France et de l’Europe pour avoir financé le Hamas, car à bien y regarder cette aventure du Hamas a dû lui couter plusieurs centaines de millions de dollars. A cela s’ajoute, les dépenses somptueuses de Ismaël Haniyeh au Qatar dans un grand luxe.

Il faut se poser la question si des poursuites ne peuvent pas avoir lieu à l’encontre de tous ceux qui financent directement ou indirectement le terrorisme. La France serait alors un pompier pyromane.

JForum sur la base d’une dépêche (AFP)

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