La droite, la gauche et l’antisémitisme en Europe

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La droite, la gauche et l’antisémitisme en Europe

Dans mon article précédent, j’avais présenté les textes de base qui inspirent jusqu’à aujourd’hui des expressions les plus différentes d’antisémitisme pour montrer qu’on retombe fatalement sur les Protocoles des Sages de Sion publié en 1901. Ce brûlot notoire commandé par la police secrète du Tsar, n’a cessé d’être repris par l’extrême droite jusqu’à aujourd’hui aussi bien que les salafistes, des groupes militants islamistes, constituant même la doxa de pays musulmans aussi différents que l’Arabie saoudite et la Jordanie. Et cela en dépit des opinions islamophobes provenant de cette extrême droite xénophobe et raciste.

Comment réagissent aujourd’hui les grandes formations politiques européennes devant ce fléau qui gagne de l’importance ? Que partagent les réactions des pays dans l’Union Européenne avec ceux à l’Est ?

Une enquête importante commanditée par l’Union Européenne publiée en décembre 2018, (donc avant la flambée d’antisémitisme récente) a examiné la situation dans 12 pays, fondée sur les réponses de 16 000 personnes qui s’identifient culturellement ou religieusement comme Juifs. Il s’agit, présentés par ordre d’importance des manifestations d’antisémitisme, de la France en premier lieu, suivie de l’Allemagne, la Belgique, la Pologne, la Suède, l’Espagne, le Royaume-Uni, la Hongrie, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Italie, le Danemark. Cette progression ne reflète que très partiellement la proportion des Juifs dans chaque pays : la France en détient le nombre le plus élevé, avec 0.79 % de la population totale, l’Autriche et la Pologne avec 0.01%, les plus bas d’Europe. Pourtant avant-guerre les communautés juives y étaient significatives.

Près de 89 % de personnes interrogées estiment que l’antisémitisme a augmenté et constitue un problème sérieux dans leur quotidien. Pour le même nombre, les médias sociaux et sites internet représentent son expression la plus menaçante, ce que confirme une enquête toute récente de l’IFOP sur la croyance en des thèses complotistes en tout genre; c’est suivi par les expressions antisémites dans l’espace public (73 %), les médias (71 %), la vie politique (71 %). Les injures récurrentes comprennent « les Israéliens se comportent comme des Nazis envers les Palestiniens » (51 %), « les Juifs ont trop de pouvoir »(43 %) et « les Juifs exploitent la mémoire de la Shoah pour leurs propres fins ». En même temps, 72 % les Juifs interrogés seraient inquiets devant l’augmentation de l’intolérance envers la population musulmane, dont une majorité en Pologne où ils sont presque absents. Les Juifs polonais y perçoivent sans doute le danger de la xénophobie qui englobe fatalement toutes les minorités, tout en craignant peut-être que l’islamophobie ne contribue à générer de l’antisémitisme.

Le soutien de l’extrême droite en Europe ?

Dans presque tous ces pays européens, on observe la montée à la fois de la respectabilité et de l’espace accordé à des politiciens d’extrême droite, souvent jeunes, aux opinions tenues jusqu’ici pour inacceptables. Ils sont tous réunis par une opposition intransigeante contre l’immigration en particulier musulmane, paradoxalement s’ils sont issus de pays ayant fait preuve d’hospitalité. Pourrait-on voir une réaction des jeunes générations contre leurs aînés agitant encore des principes de solidarité, vestiges de leurs sympathies soixante-huitardes jugées élimées ? Quels sont les éléments d’antisémitisme qu’on peut relever auprès de cette extrême droite ?

Au carnaval de la ville flamande d’Alost en Belgique de février dernier, figurait un char avec de gigantesques marionnettes représentant des Juifs avec des sacs d’argent, un rat blanc sur l’épaule (voir illustration ci-dessus). Alors que l’opinion publique mondiale s’en est sérieusement émue, le maire de la ville a exprimé son soutien à cette manifestation populaire, ce qui indique bien la normalisation des sentiments véhiculés. La montée de l’extrême droite en Belgique aux élections municipales en octobre dernier n’ y est pas étrangère, voir la popularité de Theo Franken, nationaliste flamand xénophobe qui a été secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations jusqu’en décembre 2018.

Il est permis de reconnaître ici cette expression pérenne du grand classique de l’antisémitisme, celui des Juifs responsables de la crise et du chômage, comme le soutenait le gouvernement allemand des années 1930 ou plus récemment 38,4 % des Américains durant la crise de 2008, selon le Boston Review.

Pourtant la Belgique, tout comme les autres pays où sévit l’antisémitisme ne sont pas les pays les plus pauvres de la planète, tant s’en faut. La situation économique n’est pas celle de la crise des années vingt et trente. Même si les inégalités ne cessent de se creuser dans toutes ces économies néolibérales, il n’y a pas de corrélation automatique entre le niveau de pauvreté réelle et l’antisémitisme. Comme l’a remarqué Chomsky entre autres, c‘est plutôt le sentiment d’abandon tout a fait fondé des populations suscité par la férocité des politiques néo-libérales qui a permis à une extrême droite populaire de surgir avec force. Et par ce fait, le retour des boucs émissaires traditionnels, autrement dit les Juifs. C’est bien dans ces pays que l’on observe la montée irrésistible d’une extrême droite jeune, proprette et bien organisée – ce qui fait craindre le pire pour les élections européennes à venir.

Prenons quelques exemples dans les pays décrits dans l’enquête citée ci-dessus. Le 20 mars dernier, le nouveau parti nationaliste et anti-Europe Forum pour la démocratie (FvD), remporté les élections provinciales et sénatoriales aux Pays-Bas, devenant ainsi la première force politique du pays. Son leader Thierry Baudet est un trentenaire comme le sont Sebastien Kurz chancelier OVP (Parti Populaire Autrichien) et Luigi di Maio, ministre du développement économique en Italie du gouvernement Cinq Étoiles. Grâce à Jimmie Akesson, la quarantaine, la SD (Démocrates suédois) est devenu le deuxième parti de la Suède en septembre dernier. Alice Weidel la co-dirigeante, l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), et Florian Philippot, ex-bras droit de Marine Le Pen incarnent cette nouvelle respectabilité de l’extrême droite, mais de façon moderne, reconnaissant ouvertement leur propre homosexualité. Chacun de ces partis, en dépit de leur adhésion  à l’idéologie économique libérale globalisée, estime incarner la nation blanche fondatrice, donc « naturellement » dominante de leur pays auxquels les communautés immigrées ne peuvent jamais être totalement intégrées (autrement les youpins, les bougnouls, les niaques, les bamboulas) doivent à des degrés divers se soumettre

Un voile stratégique est jeté sur toute expression publique d’antisémitisme. Comme dans le cas de Marine Le Pen, il s’agit d’en exonérer l’extrême droite pour accabler « l’islamo gauchisme » et les musulmans en général, la population d’origine maghrébine en particulier. Dans le cas de l’Autriche et de l’Allemagne, un discours semblable se fait entendre accusant les migrants du Moyen-Orient plutôt que les groupes de neo-nazis pourtant extrêmement présents, surtout en Allemagne. Il s’agit surtout d’une manœuvre de diversion pour distinguer la droite extrême de son encombrant passé nazi et de se racheter une image positive à bon compte. Et pourtant les dérapages des différents membres de l’AfD ne sont pas rares.

Tous ces partis réagissent haut et fort (devant les caméras) à chaque incident antisémite, en clamant leur soutien à Israël comme preuve de leur philosémitisme, dans l’espoir d’attirer un électorat juif. Ce qui aggrave encore la confusion entre sionisme et identité juive. A ces opérations médiatiques de ‘public relations’ s’ajoute une certaine instrumentalisation de l’antisémitisme, force est de l’admettre, par des institutions sionistes (dont le CRIF) soutenant le gouvernement israélien (et Benjamin Netanyahou lui-même).

Dans chacun des parcours de ces politiciens d’extrême droite, on trouve fatalement des rapprochements avec d’anciens nazis et des antisémites notoires, comme Marine le Pen jadis avec ancien l’Waffen SS, Franz Schönhuber et plus récemment avec Alain Soral. Certes tous ne vont pas aussi loin que Fernando Paz, ouvertement négationniste et homophobe, candidat espagnol pour le parti d’extrême droite Vox aux élections du 28 avril prochain, jusqu’à ce que l’opinion publique locale le force à retirer sa candidature, même si le parti reste très fort.

Il faut ajouter que toute cette jeune classe de politiciens bénéficie d’un vaste soutien des contemporains de leur âge. Il est de plus en plus difficile de distinguer la droite ultra-conservatrice au pouvoir dans de nombreux pays européens de l’extrême droite avec laquelle des alliances ont été régulièrement formées, histoire d’intégrer cet électorat jeune et particulièrement déterminé. La droite extrême à présent dédiabolisée et respectable occupe désormais le devant de la scène politique européenne et l’antisémitisme normalisé fait partie d’un package xénophobe en nom d’un héritage chrétien national. Ce qui fait craindre le pire aux élections européennes.

À l’Est rien de nouveau

Les pays anciennement communistes appuient un nationalisme où domine le fait religieux tenu comme constitutif de l’identité nationale, soutenu par une économie ultra-libérale le plus souvent gangrené par une intense corruption. Avant la Seconde Guerre mondiale, plus encore qu’à l’ouest, ces pays abritaient les plus nombreuses populations juives, massivement exterminées durant la Shoah.

Ici, l’antisémitisme n’est pas recouvert d’un vernis politiquement correct : les jeunes loups des regroupements d’extrême droite en Pologne comme Robert Winnicki (34 ans), leader du Mouvement National Ruch Narodowy n’hésitent pas à exprimer des opinions extrêmes. En Europe de l’Est orthodoxe, l’Ukraine, la Russie et ses satellites, la Serbie comme en Pologne catholique, ce processus s’accompagne d‘une re-écriture de l’histoire, voire d’une falsification des faits blanchissant la participation des populations nationales durant la guerre, en particulier leur responsabilité dans la Shoah. On se souviendra de la tentative de la Pologne pour pénaliser toute implication des Polonais dans la mise en œuvre de l’anéantissement de sa population juive. Si sous l’effet des protestations internationales, la loi a été retirée depuis pour sa partie pénale, elle reste en vigueur au civil. Un colloque à l’EHESS qui s’est tenu les 21 et 22 mars dernier sur la nouvelle école polonaise d’histoire de la Shoah a été perturbé par une trentaine d’individus se réclamant de l’Église polonaise qui ont crié des insultes antisémites, relayés par les médias d’extrême droite en Pologne. Ce déferlement n’a été rendu possible que par l’avènement au pouvoir d’une droite nationaliste et xénophobe.

En Russie voisine, c’est une explication inspirée par les Protocoles des sages de Sion qui a servi au Patriarche Kirill, dirigeant de l’Église Orthodoxe Russe à « expliquer » l’exécution du Tsar Nicolas II à la suite d’un rituel judeo-maçonnique

L’Ukraine où habite la population juive la plus importante d’Europe de l’Est (250 000) n’est d’ailleurs pas en reste : sous la présidence de Poroshenko, la glorification des collaborateurs nazis, le vandalisme des sites et monuments juifs et les insultes et menaces publiques contre les Juifs se sont démultipliés.

L’antisémitisme en Europe de l’Est n’est pas tout à fait le même qu’en Europe occidentale, enraciné dans des préjugés très anciens remis au goût du jour, suivant largement les opinions de Soljenitsine qui reflètent la teneur des clichés à l’œuvre. Selon l’écrivain et prix Nobel, auteur, entre autres, de Deux siècles ensemble, les Juifs avant 1917, auraient eux-mêmes provoqué les pogroms par leurs nuisances contre le peuple russe par leurs pratiques commerciales. Pour Soljenitsine, comme ils ont adhéré en grand nombre au parti bolchevique, la responsabilité pour la Révolution d’octobre et ses débordements leur incombe. En bref, ce sont des usuriers et capitalistes mais révolutionnaires, argument qui vaut toujours à peine modifié aujourd’hui dans cette partie du monde.

Et la gauche ?

La droite, on le sait, est le dépositaire traditionnel des manifestations racistes et antisémites. Ce qui ne confère pas automatiquement à la gauche une innocence sans tache. Déjà dans les années trente les pacifistes en Europe (généralement de gauche ou anarchistes) en étaient venus à accuser les Juifs (et Blum en France) de pousser vers le conflit avec Hitler pour venger leurs coreligionnaires en Allemagne, premières victimes du nazisme, reprenant même des arguments tirés des Protocoles.

Devant l’énormité des crimes nazis, l’Union Soviétique et les partis communistes européens ont soutenu la création de l’État d’Israël, en tant que réparation pour les atrocités subies par les Juifs. C’est à partir des guerres d’occupation de 1967 et 1973 que le soutien pour Israël a basculé avec une relecture désignant des protagonistes en termes d’impérialistes face à un peuple colonisé opprimé, schéma repris par de nombreux intellectuels juifs de gauche comme Chomsky. Avaient-ils prévu ce glissement vers l’antisémitisme produit, entre autres, par l’absence de prise de position immédiate concernant l’urgente distinction entre les politiques de l’État d’Israël et l’existence d’un peuple juif diasporique autonome ?

Les stéréotypes ont évolué, avec même une modification d’une identité racisée : si le Juif untermensch apatride battu, humilié émergeant à grand-peine de la Shoah méritait le respect de la gauche, sa transformation médiatique en bourgeois blanc, forcément colonisateur ne mérite que le mépris, puisqu’il bénéficierait de la reconnaissance de l’Etat-oppresseur. Ce Juif increvable, comme dit la rabbine Dephine Horvilleur, exaspère par son apparente réussite, sa supposée richesse, sa capacité à survivre. Autrement dit une actualisation d’anciens préjugés à la Drumont, auteur du best-seller très influent La France juive publié en 1886. Quand De Gaulle, en 1967, décrivait les Juifs comme ce peuple d’élite sûr de lui et dominateur, il ne savait pas que cette formule (héritière de Drumont) résumerait le ressentiment populaire un demi-siècle plus tard.

Aujourd’hui cette gauche multiforme, qui a toujours mis en avant sa lutte contre l’injustice et le racisme, aurait dû être la première à s’ériger contre toute manifestation d’antisémitisme en tant que forme spécifique de discrimination. D’un bout de la gauche à l’autre, l’antisémitisme est camouflé par un silence lourd et embarrassé, considéré comme presque un épiphénomène secondaire comparé aux autres formes de racisme, en particulier l’islamophobie.

On se tait pour ne pas être accusé de s’aligner à des positions considérées réactionnaires, exprimées comme on l’a vu par l’extrême droite pour des raisons surtout d’image. C’est bien ce qui explique pourquoi des partis et groupes d’extrême gauche tels que les Indigènes de la République ont refusé de participer au grand rassemblement place de la République à Paris, le 19 février 2019 dernier. Comme le précise l’excellent article paru dans Vacarme, c’est justement ce silence qui pose problème

Si l’opinion générale de la gauche considère l’antisémitisme exclusivement l’apanage de d’extrême droite, quelque peu dépassée dans la hiérarchie des oppressions, comment réagir quand des actes violents sont perpétrés par des membres de communautés opprimées que l’on soutient par principe, autrement dit des jihadistes défavorisés ? De nombreux groupes (LCR, MRAP, LFI) refusent de voir dans les différents attentats et meurtres leur spécificité antisémite, préférant y lire l’expression d’une réaction de colère contre l’injustice sociale- ce qui viendrait presque à les justifier, surtout quand leurs auteurs sont représentés comme victimes du « système ». Au mieux, on peut dénoncer les théories conspirationnistes qui inspireraient certains GJ ou de Musulmans ou d’habitants des quartiers selon Houria Bouteldja pour qui la politique française actuelle serait profondément islamophobe et pro-israelienne, comme si les deux allaient obligatoirement ensemble.

Albert Herszkowicz, fondateur de Mémorial 98, notait déjà en 2009 que des organisations comme la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), l’Union Juive Pour la Paix (UJFP) et le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) avaient refusé de manifester en solidarité avec Ilan Halimi sous prétexte que la police n’aurait pas établi le caractère antisémite du meurtre. De semblables rumeurs émanant des mêmes cercles ont circulé concernant l’assassinat de deux femmes juives en 2017 et 2018, Sarah Halimi et Mireille Knoll.

La gauche en Allemagne est également embarrassée par le fait qu’un nombre d’actes antisémites a été commis par des migrants du Moyen-Orient, important ainsi l’idéologie dominante de leur pays. Il est évident que c’est du pain béni pour l’extrême droite (comme en France) pour mettre en avant leur apparent philosémitisme. Selon une enquête sur les médias sociaux, en Allemagne, l’antisémitisme des migrants concerne l’État d’Israel et l’extrême droite, le renouveau de l’idéologie nazie. Et les deux se rejoignent, malgré eux, dans une expression de plus en plus violente. Serait-ce comparable en France, pour une partie de la descendance de la migration maghrébine, puisque la cause palestinienne fait également consensus auprès des différentes formations de gauche ?

De toute évidence la gauche a peur d’admettre ce qui est devenu une criante vérité : des Juifs ont été attaqués et tués simplement parce que Juifs, qu’ils représentent à leur insu l’Etat d’Israël ou non; des stèles et des cimetières vandalisés parce qu’ils appartiennent à l’histoire juive du pays. Et la condition sociale et les croyances des assaillants et assassins ne constituent nullement des circonstances atténuantes sur lesquelles il faut s’attarder avant de les condamner. On se souviendra qu’avant de tuer ses victimes à l’hypermarché casher de Créteil, Amedy Coulibaly demandait à chacune d’entre elles si elle était juive avant de les assassiner à bout portant. À l’idéologie liberticide, s’ajoute 
la dimension antisémite titrait l’Huma – mais ne fallait-il renverser l’ordre des priorités, car en vérité à l’idéologie antisémite s’ajoute
 la dimension liberticide. Les deux vont fatalement de pair.

Contrairement à la droite en Europe, la gauche est dans un état tragique de décomposition, sans qu’émergent de jeunes leaders aptes à motiver la jeunesse pour la construction d’un avenir réellement démocratique construit sur des valeurs de partage et de justice socialistes. Au contraire, l’opposition de gauche à cette extrême droite qui effectue une montée spectaculaire partout en Europe, s’enfonce dans un marasme communautariste, bien pensant et politiquement correct. Ainsi s’installent une hiérarchie de souffrances méritoires et une concurrence mémorielle, fondées sur des notions d’identité (ethnique, religieuse, sexuelle etc.) essentialistes et immuables qui touchent également un secteur significatif de la communauté juive, comme toutes les minorités.  Cet enfermement délibéré coupe les ponts qui auraient pu réunir ces luttes, d’autant qu’il a la bénédiction d’une gauche qui ne voudrait pas être accusée d’être indifférent aux malheurs et aux revendications des uns et des autres. Pourtant, la tentation de voter à droite  n’est pas étrangère dans cette logique de protection de l’entre-soi qui implique l’exclusion d’autrui. Le résultat, c’est une atomisation extrême et l’impossibilité d’un projet social commun et solidaire. Aujourd’hui, la nation une est divisible à l’infini, et la vague d’antisémitisme actuel en est un symptôme inquiétant.

Source blogs.mediapart.fr

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