
Selon de hauts responsables israéliens, l’assistance et la nourriture actuellement disponibles à Gaza ne dureront qu’un mois environ, a rapporté la chaîne publique Kann
OSLO, Norvège – Le système d’aide humanitaire à Gaza est « menacé d’effondrement total » en raison du blocus imposé par Israël sur l’acheminement de l’assistance humanitaire depuis le 2 mars, ont averti les responsables de douze grandes organisations humanitaires qui ont exhorté Israël à les laisser « faire leur travail ».
Israël insiste sur le fait qu’il y a suffisamment de produits alimentaires à Gaza pour l’instant et le pays s’est engagé à maintenir son blocus à destination de l’enclave, affirmant que c’est le seul moyen de forcer le groupe terroriste palestinien du Hamas à libérer les 59 otages qui y sont toujours détenus.
« Chaque habitant de Gaza dépend de l’aide humanitaire pour survivre », ont écrit jeudi les directeurs généraux de douze différentes ONG, dont Oxfam et Save the Children, dans une déclaration commune.
« Cette bouée de sauvetage a été complètement vidée de sa substance depuis que les autorités israéliennes ont imposé un blocus sur toutes les livraisons d’aide en date du 2 mars » ont-ils affirmé.
Ils ont ajouté que la situation s’apparentait à « l’un des pires échecs humanitaires de notre génération ».
Une enquête menée auprès de 43 organisations humanitaires internationales et palestiniennes travaillant à Gaza a révélé que presque toutes ont suspendu ou réduit considérablement leurs services depuis la fin du cessez-le-feu le 18 mars, « les bombardements généralisés et aveugles rendant les déplacements extrêmement dangereux », selon les ONG.
« La famine n’est pas seulement un risque, elle est probablement en train de se développer rapidement dans presque toutes les parties de Gaza », ont-elles ajouté.
« La survie elle-même est désormais hors de portée et le système humanitaire est à bout de souffle. »
« Nous appelons toutes les parties à garantir la sécurité de nos personnels et à permettre l’accès sûr et sans entrave de l’aide à Gaza par tous les points d’entrée, et nous demandons aux dirigeants mondiaux de s’opposer à toute nouvelle restriction », ont poursuivi les organisations.
Les précédentes informations faisant état d’une famine dans certaines parties de Gaza ou d’une famine imminente se sont révélées inexactes.
Le Wall Street Journal a par ailleurs rapporté jeudi, que le groupe terroriste palestinien du Hamas a du mal à payer ses membres à Gaza, et notamment ses hauts responsables terroristes, en raison d’une aggravation de la crise financière.
Citant des responsables arabes, israéliens et occidentaux, le journal américain a souligné la décision d’Israël de bloquer l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza, dont une grande partie est détournée et revendue par le Hamas aux Gazaouis. Il cite également des responsables des services de renseignement arabes qui affirment que la nouvelle opération israélienne à Gaza a éliminé des terroristes du Hamas qui jouaient un rôle majeur dans la distribution d’argent aux terroristes, tandis que d’autres ont été contraints de se cacher.
Les responsables israéliens et occidentaux affirment que le Hamas était confronté à une crise de liquidités avant la conclusion de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages le 19 janvier, donnant l’occasion au groupe terroriste de générer des revenus en taxant les commerçants, en exigeant des paiements aux postes de contrôle et en saisissant des marchandises pour les revendre. Le Hamas utiliserait également des fonds qu’il détient à l’étranger pour acheter de l’aide humanitaire qu’il revend à Gaza, ce qui lui permet de générer des liquidités.