Selon Sky News en arabe, le Hamas critique vivement la décision de Sinwar d’avoir lancé une attaque le 7 octobre sans consulter les autres dirigeants du mouvement.
Le mois dernier, Esmat Mansour, ami de Sinwar et ancien partenaire dans la prison israélienne, a été interviewé par « Sky News » et a déclaré que le raid meurtrier en bordure de Gaza était censé être une « opération stratégique destinée à lever le siège israélien sur la région, libérer les amis de Sinwar de prison et faire de lui un leader du peuple palestinien. » Cependant, selon lui, « l’affaire ne s’est pas déroulée comme prévu », et la réaction des Israéliens a été « incontrôlée, sans aucune justification », et « maintenant nous avons ce résultat », a-t-il expliqué, en faisant référence à la guerre dans la bande de Gaza.
Selon le collègue de Sinwar, « il a tenté à plusieurs reprises de négocier avec l’Autorité palestinienne, d’établir de bonnes relations avec l’Égypte, et il a tenté de provoquer Israël pour qu’il lève le blocus de Gaza. Après tous ces efforts, il a échoué. Après cela, il aurait dû faire un changement stratégique pour mener une opération aussi énorme que celle-ci. Une grande partie a été planifiée, comme mentionné, par Sinwar. ”
Mansour, aujourd’hui analyste, a déclaré que les images de Sinwar dans le tunnel du Hamas publiées par Tsahal sont une « vidéo de propagande de l’armée israélienne destinée à un public local ainsi qu’à la population palestinienne. » Il a affirmé : « Ils (les Israéliens) le suivent et essaient de l’attraper. Cependant, il a ajouté que cela envoyait également un message aux habitants de Gaza : « Il s’enfuit et vit en sécurité avec sa famille pendant que les Gaouzaouis souffrent ».
Mansour estime que son ami est toujours dans la bande de Gaza et “ne quittera la zone sous aucun prétexte”. “Il pense que s’il quitte Gaza, sa popularité et sa légitimité en tant que leader disparaîtront”, a-t-il déclaré.
Sinwar a passé plus de 20 ans en prison pour le meurtre d’Israéliens et de Palestiniens. Il a été libéré en 2011 dans le cadre de l’échange de plus de 1 000 prisonniers palestiniens contre un seul soldat israélien : Gilad Shalit.
Ces propos rappellent à beaucoup ce que disait le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, après la Seconde Guerre du Liban : le chef de l’organisation terroriste chiite a admis que s’il pensait qu’il y avait une chance sur cent que l’enlèvement des soldats aurait causé une guerre, il n’aurait pas commis l’enlèvement. Nous n’avons pas estimé même à un pour cent que l’acte de captivité conduirait à une guerre d’une telle ampleur, puisqu’une telle guerre n’a jamais eu lieu dans l’histoire des guerres. Si nous avions su que l’acte de captivité conduirait à ce résultat, nous n’y aurions pas eu recours du tout”, avait-il déclaré à l’époque.
