«La dictature de la violence»

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L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard

Les soirs de match, Paris n’est pas une fête, mais un cauchemar. Que le PSG gagne ou perde, il se trouve toujours des hordes de sauvages pour hurler, casser, piller. Au petit matin, quand la capitale se réveille, elle offre le spectacle d’une ville en guerre. Les Champs-Élysées, traditionnel écrin des célébrations nationales, sont devenus l’avenue de la honte. Des magasins saccagés, des voitures brûlées, des chaussées défoncées. La haine et la bêtise ont parlé, visages d’une société balafrée.

Le respect de l’autorité, le civisme, le savoir-vivre sont des notions étrangères à de plus en plus d’individus acculturés, non intégrés. Sans foi ni loi, ils se recrutent partout, surtout en banlieue, vrais supporteurs ou pas, souvent mineurs, mais pas seulement.

Contre cette dictature de la violence, la police joue, bien sûr, un rôle central. Mais elle est vite débordée. Les renforts annoncés pour dimanche soir, à coups de tambour, par Gérald Darmanin n’ont rien empêché. L’impuissance publique est patente, les digues ne tiennent plus. Le mal est profond.

Paris n’a pas le monopole de la voyoucratie. Des gendarmes ont dû être envoyés à Palavas-les-Flots ces jours-ci, où la tension est vive après des bagarres entre commerçants et de bien curieux touristes. L’été a vu aussi la délinquance exploser dans les transports en commun. Pour un simple rappel au port du masque obligatoire, on s’y fait tabasser! Sans oublier la mode des rodéos sauvages. Toutes sensibilités confondues, les élus locaux appellent au secours.

La solution n’est pas seulement dans l’attribution de moyens supplémentaires. Elle doit émaner d’une volonté politique au sommet de l’État. Aujourd’hui, celle-ci se perçoit dans les paroles – un tweet est si facile! -, mais pas dans les actes. Il convient de resserrer les chaînes de commandement, souvent prises au dépourvu. Et, surtout, de reconsidérer l’échelle des peines prononcées contre les voyous de tout poil, ainsi que leur bonne et entière exécution.

Source: «La dictature de la violence»

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