Un haut responsable diplomatique à Beyrouth a déclaré dans le journal koweïtien Al-Anbaa que le Premier ministre Benjamin Netanyahou agit sous une pression intérieure croissante et cherche à obtenir des concessions libanaises. Des sources politiques ont indiqué au Maariv qu’un accord final pourrait être conclu prochainement.
Ma’ariv
Ce matin, des responsables israéliens ont affirmé qu’il est probable que le cabinet se réunisse à nouveau ce soir ou demain pour examiner les détails de l’accord en cours de négociation.
Prolongation de l’opération militaire et conditions israéliennes
Selon un haut diplomate libanais interrogé par Al-Anbaa, Israël demande une prolongation de quatre semaines de son opération militaire au Liban et impose de nouvelles conditions pour la trêve. Après avoir épuisé ses cibles militaires traditionnelles, l’armée israélienne se concentre désormais sur des frappes dans des zones mixtes. Parallèlement, Washington garde le silence sur les progrès réalisés par l’émissaire américain Amos Hochstein dans la région.
Le journal rapporte que Netanyahou, craignant qu’un arrêt des hostilités sans avancée majeure n’entraîne des accusations d’échec face à un « piège libanais », cherche à obtenir des concessions dans le cadre d’un document d’engagements mutuels. Al-Jarida, un autre journal koweïtien, souligne qu’Israël pourrait poursuivre ses opérations militaires jusqu’au printemps prochain, malgré les discussions positives sur une trêve.
Les demandes israéliennes et la réponse libanaise
Israël exige :
- La nomination d’un général américain à la tête du comité de supervision, avec un déploiement de 200 soldats américains dans le sud du Liban, 40 ans après leur retrait à la suite des attentats de 1983.
- Une révision du rôle de la FINUL, accusée par Israël de ne pas avoir empêché le réarmement du Hezbollah entre 2006 et 2023.
Israël s’oppose également à l’inclusion de la France dans le comité de supervision de la mise en œuvre de la résolution 1701, affirmant que cette opposition reflète à la fois les objections du Liban à la participation britannique et allemande, et un manque de confiance dans la FINUL.
De son côté, le Liban rejette les conditions israéliennes et insiste sur le respect de l’accord d’armistice de 1949, tout en exigeant le retrait israélien des zones disputées.
Rôle des États-Unis et opportunité régionale
Selon des observateurs, le silence américain reflète une stratégie traditionnelle consistant à laisser un temps limité aux parties pour atteindre leurs objectifs avant une intervention pour imposer un règlement.
Israël cherche à utiliser l’escalade actuelle pour promouvoir un règlement régional élargi incluant la Syrie, tout en « reconnectant les différents fronts ». Le Hezbollah, de son côté, tente de contrecarrer ces efforts.
Le journal indique également qu’Israël profite du soutien du président élu Donald Trump, qui a exprimé sa volonté de « semer la paix » dans la région. Dans ce contexte, une intensification de la pression politico-diplomatique américaine est attendue, parallèlement à la pression militaire israélienne, dans une tentative de promouvoir des accords de paix avec le Liban et la Syrie. Toutefois, le Liban reste opposé à une telle initiative.