La Cacherouth et le coeur

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Autour de la table de Chabbat, n° 397 Reé

Une refoua cheléma à Chalom Pinhas Ben Tova Léa ; Esther Blouma / Rahel Léa / Indah et Refaél fils et filles de Miriam parmi les malades du Clall Israël

 Réé….. vois , regarde, observe

Cette semaine notre paracha est très riche en Mitsvoth et puisque nous sommes en période de vacances, j’ai choisi de vous proposer un petit pilpoul (réflexion talmudique)  au sujet de la Che’hita, l’abattage rituel.

Le Rambam compile toutes les Mitsvoth de la Tora parmi lesquelles figure la Mitsva de la Che’hita comme l’enseigne notre verset (Reé 12.21): « Et tu abattras le gros et petit bétail etc. » La Mitsva est de couper à l’aide d’un couteau aiguisé l’œsophage et la trachée artère, ce qu’on appelle les «Simanim». Et puisque c’est un acte qui fait partie des ordonnancements de la Tora, donc même si un groupe «vert» venait à frapper du poing sur la table pour l’interdire (comme dans les années 30 en Allemagne), ils n’y pourront rien, car c’est l’unique manière de tuer l’animal. Ni l’abattage à la carabine ou la décharge électrique ne pourront remettre en cause notre manière ancestrale.

Tout Cho’het (abatteur rituel) doit avant de pratiquer le métier passer un examen de connaissance des lois et aussi de la pratique. Il ne suffit pas de passer le couteau sous la gorge pour que la pièce de bétail soit cachère, conforme à la loi juive. Il faut faire attention à toutes une série de lois. Entre autres, que le couteau tranche les Simanim (œsophage et trachée artère) par un mouvement de va-et-vient et non par une pression exercée de haut en bas par exemple. Il faut aussi que le couteau soit particulièrement bien aiguisé car dans le cas contraire, toute aspérité de la lame rendra impropre la viande. En effet la Tora a dit : «Vezava’hta»/tu trancheras et non tu déchireras le cou de l’animal. Or une quelconque aspérité entraînera que l’œsophage ou la trachée soit un tant soit peu déchiré par l’encoche, or la bête doit souffrir le moins possible.

Mieux encore, il se peut qu’un homme ait parfaitement appris les lois et la pratique, pourtant son abattage sera impropre ! De quel cas peut-il s’agir? Celui d’un abatteur qui n’est pas respectueux des lois de la Cacherouth (il mange non-cacher) ou qui ne garde pas Chabbat. Le Talmud stipule en effet qu’un homme qui ne croit pas dans les lois de la Cacherouth est impropre à faire cette Mitsva. Tossafoth (‘Houlin 3:) l’apprend de notre verset «Vezava’hta»: uniquement celui qui croit dans la Mitsva est apte à faire cet acte. Donc même si le « Cho’het » réussit un magnifique abattage, il reste que l’animal gardera le statut de viande impure ! Idem pour un Gentil qui n’a pas la Mitsva de manger cacher : la bête abattue par un tel homme aura  le même statut qu’une viande qui a reçu une décharge électrique (Nevéla).

Après cette courte introduction on posera une question sur le Choul’han ‘Aroukh qui tranche la Halakha qu’un enfant (accompagné par un adulte) est apte à faire l’abattage de l’animal. Or, on sait qu’un enfant de moins de 13 ans n’est pas astreint aux Mitsvoth (d’après la Tora). Il ne l’est que par les Sages, afin de s’habituer aux Mitsvoth et qu’à sa majorité religieuse (13 ans) il puisse continuer à pratiquer les Mitsvoth. Donc suivant notre développement, notre jeune prodige qui sait déjà faire la Che’hita devrait être personna non-grata et rendre impropre sa Che’hita!

Le Chakh (sq 27) répond d’après une Guemara (Yevamoth 114) qui enseigne que même si notre jeune n’a pas de Mitsva, il reste qu’un adulte a un interdit (de la Tora) de le faire trébucher dans une transgression. Le cas du Talmud c’est celui d’un jeune garçon «Cohen» qu’un homme n’a pas le droit de faire entrer dans un cimetière. Autre cas, c’est l’interdit de donner à un jeune enfant à manger des rampants (limaces, escargots, grenouilles..). D’après cela, puisque l’adulte est tenu de donner à manger «Cacher» à un enfant, nécessairement le jeune non-Bar Mitsva fait partie du groupe très convoité de ceux qui doivent manger Cacher ! Automatiquement il sera apte à faire la Che’hita car il est astreint à la Cacherouth !

Un autre avis, celui du «Tevouath Chor» (Yoré Déa 1) qui soutient que même si l’enfant n’est pas punissable sur sa faute (car il n’est pas Bar-Mitsva) il reste que le péché a été fait ! Par exemple, un enfant qui – à D’ ne plaise – frappe son père ou sa mère, n’est pas punissable cependant faute a été faite ! Preuve en est du cas exceptionnel d’une personne qui a une relation avec… un animal.  Si c’est un adulte : l’homme sera condamné à mort (à l’époque du Temple) et l’animal sera tué car il a permis une grande faute. Or, la Guemara Sanhédrin (55) stipule qu’il en est de même si un enfant est allé avec un animal (la bête sera tuée) mais pas l’enfant car il n’est pas Bar Mitsva. Donc même si un enfant n’a pas la jugeote nécessaire pour être responsable de son acte, il n’empêche que la faute a bien eu lieu. C’est une preuve qu’un  enfant est redevable des interdits mais SANS être punissable. Dans le même esprit il existe un Rama (Ora’h  ‘Haïm 343.1) qui enseigne qu’un enfant qui a fauté n’est pas redevable de faire Techouva (repentir/Vidouï) seulement il rajoute qu’il sera BON qu’il fasse une Techouva lorsqu’il grandira. On finira par une anecdote intéressante sur le rav Chakh zatsal de Ponievezh qui conseillait aux gens qui faisaient leur premiers pas dans le judaïsme de cachériser leur cuisine et de bien faire attention à la Cacherouth car la nourriture est directement  absorbée dans le corps et amène la pureté dans le cœur de l’homme !

Notre sipour

Cette semaine je vous propose un sipour (qui remonte à une quarantaine d’années en arrière) sur le rav Reouven Karlinstein zatsal qui était connu en Erets pour être Talmid ‘Hakham. Seulement cet homme avait de grave problèmes de santé : il avait des reins qui, à D’ ne plaise, ne fonctionnaient pas ! La situation était tellement gravissime qu’il partit en Amérique pour tenter de faire une transplantation. C’est ainsi que le rav arriva à New York, fit des démarches dans les hôpitaux de la ville afin d’être sur la liste d’attente pour recevoir un nouveau rein. Or, la difficulté supplémentaire était que son groupe sanguin était très particulier, donc les possibilités de recevoir une transplantation étaient encore plus restreintes ! Le rav Karlinstein trouva le gîte et couvert parmi les membres de la généreuse communauté juive de Boro Park/New York. Les premières semaines passèrent avec les séances de dialyse à l’hôpital, les douleurs etc. Les mois passèrent, la première année et une seconde année: toujours aucun signe ! L’attente était des plus difficiles car il n’avait aucun lien avec sa famille qui était restée en Erets. De plus, à l’époque, les conversations téléphonique étaient particulièrement onéreuses donc l’éloignement ajoutait à la peine du rav. C’est alors qu’un Askan/homme d’influence de la communauté a décidé d’agir. Il aida le rav dans ses démarches afin d’activer les procédures. A un moment, il dira au rav qu’il fallait tenter sa chance vers la côte Ouest des USA, peut-être que là-bas la chance sourirait au rav. Rav Reouven qui ne connaissait pas un brin d’anglais dit à notre Askan qu’il est prêt à s’y rendre seulement il a besoin d’une aide dans les hôpitaux pour faire le pont avec le staff médical. L’homme appela sa femme pour savoir s’il pouvait accompagner le rav à San Francisco, la réponse fut positive. Les deux hommes partirent donc vers la grande ville. Cependant, la femme avertit son mari de bien faire bien attention de l’appeler dès son arrivée, sait-on jamais, peut-être qu’entre temps l’hôpital de New York annoncerait qu’un rein peut être transplanté. Les deux hommes prirent un vol de nuit et arrivèrent sur le coup de trois heures du matin dans la ville excentrée de l’ouest américain. L’heure était si tardive que l’accompagnateur du rav n’appela pas sa maison. Finalement les deux hommes prirent leur chambre et passèrent une courte nuit. A 6 heures du matin des coups se firent entendre à la porte de la chambre de l’homme d’affaire : c’est la police ! L’officier dit : « Cela fait trois heures que ta femme te cherche partout à San Francisco et demande urgemment que tu la contactes !» L’accompagnateur appela immédiatement sa femme. Rapidement la femme répondit et passa un «savon» à son mari: « Je t’avais dit de m’appeler de suite à ton arrivée ! Il y a exactement trois heures ¼ que l’hôpital de New York m’a contacté en m’annonçant qu’un homme était mort en léguant ses reins. Il se trouve qu’ils sont parfaitement adaptés au profil sanguin de rav Reouven mais il existe une loi à l’hôpital, c’est qu’un patient en attente de transplantation, a exactement trois heures pour se déclarer vouloir la faire, passé ce délai le rein est donné à d’autre malades qui sont sur la liste d’attente, et le délai est dépassé d’un quart d’heure donc le rein a été proposé à un autre patient !» Au bout du fil, notre homme d’affaire était navré et désespéré de la grande bourde qu’il avait entraînée. Deux années d’attentes et finalement l’occasion passe sous le nez ! Terrible ! Le lendemain, rav Reouven qui n’était pas au courant de ce qui s’était passé la veille, distingue nettement que la mine de son accompagnateur ne ressemble pas aux autres jours. Il lui demande la raison de sa tristesse mais ce dernier refuse de répondre. Rav Reouven insista et cette fois l’accompagnateur lui dévoila toutes les raisons de sa tristesse. A peine après avoir entendu les paroles de son ami le rav COMMENCE A DANSER dans les couloirs de l’hôpital. L’ami n’y croit pas ses yeux et suppose qu’à cause de la mauvaise nouvelle, le rav a perdu la raison! C’est alors que rav Reouven dit : « Pas du tout ! Je suis en parfaite conscience. Je suis l’homme le plus heureux du monde car ce rein n’était pas fait pour moi ! Lorsque le staff hospitalier de New York a dit « Tel rein doit profiter au rav Reouven, dans le même temps, Hachem disait du ciel : « Non… Ce rein n’est pas pour reb Reouven ! Donc c’est bien D’ Qui m’a amené jusqu’à la lointaine côte ouest américaine afin que je ne reçoive pas ce rein ! C’est bien la preuve que ce rein n’était pas fait pour moi ! Béni soit Hachem que la transplantation n’ait pas eu lieu car ce rein n’était pas le mien !» Sur ce, rav Reouven appela sa famille d’Erets pour leur raconter le miracle: qu’Hachem lui a évité de prendre un rein qui n’était pas fait pour lui ! L’accompagnateur au départ incrédule se rangea de l’avis du Talmid ‘Hakham. Et finalement c’est après trois mois d’attentes supplémentaires que s’effectua la transplantation tant attendue. Et grâce à ce rein il vécut encore 30 années supplémentaires ! De plus, tous les ans à pareil époque rav Reouven faisait une petite fête en reconnaissance à Hachem qui l’avait sauvé du rein qui n’était pas pour lui ! Et pour la petite histoire, l’homme d’affaires fit une rapide enquête sur la suite des transplantations effectuées grâce aux reins qui étaient destinés au départ au rav Reouven. Les deux patients qui ont utilisé ces reins vécurent 6 mois car ces reins à l’extérieur semblaient de qualité mais en fait étaient complètement viciés ! Fin de l’anecdote, pour nous apprendre que bien des fois un homme est enclin à dire «Dommage pour l’occasion manqué, l’appartement de rêve avec vue sur mer qui à la dernière minute n’a pas été acheté et entre temps a triplé de prix etc., etc… Or il est bon de savoir que dans le même temps du haut du Ciel Hachem dit : « L’affaire du siècle n’est pas pour untel, l’appartement n’est pas pour lui ! », alors à quoi bon se mortifier pour l’occasion perdue ? Intéressant comme réflexion pour les vacanciers qui se dorent sur les plages cachers du littoral israélien ou sur les montagnes des Alpes ?

Shabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut   

David Gold -Soffer

Tous ceux qui sont intéressés à la publication de la 2ème saison du livre de « Au cours de la Paracha » peuvent prendre contact au tél : 06 60 13 90 95 ou en Erets 055 677 87 47

Une bénédiction à Daniel Albala et à son épouse pour une bonne santé, la parnassa et du na’hat des enfants.

Une bénédiction à Israël Gold et son épouse (MerKaz Shapira) à l’occasion des fiançailles de leur fille  Mazel Tov !

Une refoua à Charles Ben Dvora parmi les malades du Clall Israël

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